Chapitre 13 - Premier match

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— Askel ?

Une main se posa sur mon épaule et la secoua doucement. Une voix douce répéta mon prénom, mais elle me semblait lointaine.

— Vas-y plus fort avec lui, sinon t'y arriveras jamais.

La seconde d'après, un oreiller m'atterrit en pleine face, m'obligeant à ouvrir un œil. Je grognai en voyant la mine satisfaite de Maxence, debout devant le clic-clac. À côté de moi, Liv m'observait de ses grands yeux verts. Je leur lançai un regard noir puis tournai la tête dans l'autre sens.

— Debout fainéant ! continua Max en donnant un coup dans le matelas. Tu emmènes Liv au collège.

Je marmonnai dans ma barbe, très peu envieux de me lever.

— Nessah ! cria alors le rouquin.

Oh merde.

Je n'eus pas le temps de réagir que Ness sauta sur mon dos, plaquant ses mains sur mes côtes. Je tentai de la renverser mais un rire monta dans ma gorge, bloquant mes gestes. Je me crispai pour me retenir d'éclater de rire tandis que Nessah s'acharnait à me chatouiller. Je détestais lorsqu'elle faisait ça.

— Alors, on ne veut pas se lever ? se moqua-t-elle.

— T'es pas... censée dormir, toi ? râlai-je entre mes dents serrées.

D'un mouvement large du bras, je réussis à la déséquilibrer et en profitai pour m'éloigner d'un bond. À présent debout, je pointai un doigt dangereux dans sa direction, mais Ness affichait un grand sourire. Derrière elle, Maxence était plié en deux. Même Sam, occupée à manger son bol de céréales, souriait de toutes ses dents.

— Allez vous faire, marmonnai-je.

Passant une main dans mes cheveux en pétard, je me dirigeai d'un pas lourd vers la minuscule salle de bain. Je retirai mon jogging en deux trois mouvements, et me glissai sous le jet froid pour me réveiller.

Cela faisait trois jours que les sœurs de Max vivaient avec nous. On avait tous l'habitude, leur mère – quand elle ne déraillait pas – avait parfois du mal avec son boulot. Nous laisser ses filles quelques jours lui permettait de se reposer sans avoir à les gérer. Mais depuis l'incident, Max était redevenu méfiant par rapport à ses addictions. Il préférait garder un œil sur ses petites sœurs durant un temps.

Coupant l'eau, je me séchai ensuite et enroulai une serviette autour de ma taille. Je sortis de la pièce et levai mon majeur pour répondre au baiser que Max m'envoyait de loin. Entrant dans la seule chambre de cet appartement, je m'habillai avec un jean noir et un t-shirt blanc. Dans la cuisine, les deux rousses finissaient leur petit déjeuner, bientôt prêtes à partir à l'école. Nessah, toujours vêtue de son pyjama, essayait de démêler l'épaisse tignasse de Sam. Cette dernière semblait à peine s'en rendre compte, ses grands yeux fixés sur le dessin animé qui défilait sur la télévision allumée. Sans un mot, j'ouvris le frigo et pris un yaourt que j'avalai en quelques bouchées. Je saisis ensuite le jus de fruits posé sur la table et bus des gorgées directement à la bouteille.

— Askel ! râla Nessah en frappant mon bras.

Je lui fis un sourire de voyou, enfilai ma veste et attrapai mon sac.

— Liv, tu es prête ? lui demanda son frère.

— Oui j'arrive, répondit-elle en sortant de la salle de bain, les cheveux coiffés en tresse.

Max lui sourit avant de croiser mon regard. Je roulai des yeux.

Maxence n'avait jamais aimé que Liv monte sur ma moto. Mais l'école de Sam commençait plus tard et n'était pas vraiment à côté. La minuscule était trop petite pour monter sur ma bécane, la voiture lui était donc réservée et faire deux voyages nous prendrait trop de temps. Mais le rouquin me faisait confiance, même s'il ne pouvait pas s'empêcher de me dire de faire gaffe. Avant qu'il ne rajoute quelque chose, je claquai la porte et descendis les escaliers. Dehors, un vent froid soufflait, obligeant Liv à fermer son pull. Je ne ressentais, en revanche, pratiquement rien.

Ailes MortellesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant