Ailes Mortelles

Chapitre 15 - Camping

Assise sur une chaise dans la cuisine, je buvais distraitement un jus d'orange tout en parcourant les réseaux sociaux sur mon téléphone. Je jetai de temps en temps un coup d'œil sur l'heure ; Maxence ne devait pas tarder à arriver. On était enfin samedi, et il était maintenant quatorze heures cinq. J'avais passé la matinée à faire tous mes devoirs, amenant dans mon sac ce que j'allais devoir réviser durant le week-end. J'étais excitée à l'idée de partir en camping, mais une appréhension me serrait le ventre malgré les paroles rassurantes d'Askel. J'étais en constance assaillie par le doute.

Soudain, le bruit d'un moteur qui ralentissait en face de chez moi se fit entendre. En me levant, je reconnus la vieille voiture de Max par la fenêtre.

— Oncle Henri j'y vais ! criai-je en prenant mes deux sacs.

Mon oncle apparut dans l'encadrement de la porte du salon et me prit dans ses bras.

— Tu fais attention, hein ?

— Je reviens demain en fin d'après-midi, qu'est-ce que tu veux qu'il m'arrive ? fis-je en roulant exagérément des yeux pour plaisanter.

— On ne sait jamais, se défendit-il. Tu m'appelles ce soir ? s'enquit-il.

— Ça fait cinq fois que tu me le répètes, et cinq fois que je réponds oui.

— J'ai compris, je te laisse partir !

Avec un sourire, je posai un rapide bisou sur sa joue avant de filer. Je sortis de la maison et trottinai jusqu'à la voiture dont le moteur tournait encore. Des visages radieux m'accueillirent tandis que Swan ouvrit la portière arrière pour que je puisse m'installer. La blonde me fit la bise, puis Enora à côté d'elle fit de même. Assise à l'avant sur le siège passager, Victoria m'adressa un petit signe de la main.

— Prête pour le camping ? me lança le rouquin au volant.

— Carrément ! répondis-je en souriant.

— En route ! cria-t-il en appuyant sur la pédale d'accélération.

Vic ouvrit sa fenêtre pour souffler la fumée de sa cigarette à l'extérieur, ses mèches courtes volant dans tous les sens.

— Alisha et Nessah ne viennent pas ? demandai-je alors.

— Les parents d'Ali n'ont pas voulu qu'elle vienne, me répondit Swan avec une moue contrariée.

— Oh non !

J'étais réellement déçue qu'Alisha ne puisse pas nous accompagner durant le week-end.

— Et Ness est avec Askel. Il n'y avait plus de place dans la caisse et elle aime beaucoup trop monter sur sa moto, dit alors Maxence.

— Ils nous rejoignent là-bas, ajouta Vic en montant le volume de la radio.

Comme à chaque voyage, la bonne humeur ainsi que la musique envahirent l'habitacle. Mes peurs passèrent à l'arrière-plan, profitant du moment présent. Peut-être que j'étais inconsciente, je savais qu'oublier le danger ne le résoudrait en rien, mais j'en avais marre. Je voulais avoir les mêmes problèmes qu'une adolescente normale, je voulais m'amuser et profiter.

Et c'était bien ce que je comptais faire durant ces deux jours de week-end.

***

Après avoir roulé deux heures, Maxence finit par s'engager sur une petite route en terre annonçant la fin du trajet. On voyait au loin le soleil se refléter sur la mer qui s'étendait à perte de vue.

— On arrive dans dix minutes ! avertit le rouquin.

— Enfin ! soupira Swan qui n'en pouvait plus de la voiture.