Le temps d'une faille [Ereri/Riren]

Chapitre 10 : Un battement différent

Point de vue externe :
          En fin d'après-midi, Livaï revient avec son escouade. Après avoir attaché son cheval dans l'écurie, il rejoint les deux personnes à qui il avait confié la garde d'Eren. Lorsqu'il apprend qu'il est en train de dormir au lieu de s'occuper du nettoyage du jardin, il fonce à l'intérieur du château. Il ordonne aux soldats de ne pas le suivre et le laisser s'occuper du morveux. Enfin dans les cachots, il saisit le trousseau de clefs et ouvre la cellule d'Eren. Quand il s'approche du lit, prêt à lui retirer la couverture, il s'arrête en voyant les deux mains d'Eren ensembles.

          - Livaï, murmure-t-il dans son sommeil.
          - Sérieusement, tu crois vraiment que je vais avaler cette connerie ?

          Eren ne répond pas et dort à poings fermés. Livaï lui retire la couverture, mais Eren ne bouge pas.

          - Gamin !
          - Hum... Non, Livaï, je veux que votre chambre soit parfaite...
          - Qu'est-ce que tu racontes ? Réveille-toi ! le secoue-t-il.
          - Je veux que tout soit parfait pour te faire plaisir.
          - Hé !

          N'en pouvant plus d'entendre le rêve d'Eren, Livaï lui donne une pichenette sur le bout du nez, ce qui provoque une chose dont il ne s'y attendait pas. Eren se réveille en sursaut et hurle de colère. De la fumée commence à s'échapper de son corps, signe qu'il s'apprête à se transformer en titan. Un peu craintif à l'idée que ça arrive, Livaï a déjà sorti son sabre de sa main droite. De son autre main, il tient Eren par la nuque et le dévisage.

          - Te transforme pas, gamin !
          - Tu te fous de ma gueule ? se fâche-t-il, presque incontrôlable. Me réveiller comme ça ! Il faut être suicidaire, putain !
          - Calme-toi, gamin !
          - Tu crois que c'est en m'appelant gamin que je vais me calmer ?

          La fumée s'accentue et les yeux d'Eren commencent à briller. Livaï ne veut absolument pas qu'une catastrophe arrive, encore moins pas sa faute. Plus tard l'éducation !

          - Eren, calme-toi, s'il te plaît, tente-t-il.
          - Pas facile avec ta tronche en face de moi !
Retiens-toi de l'engueuler pour son comportement, Livaï ! Se force-t-il de penser. Il range son sabre et soupire fortement. Je n'ai pas le choix ! C'est pour le bien de mes soldats ! Il prend le visage d'Eren en coupe, fronce les sourcils et finit par poser son front sur celui d'Eren. Je me sens mal de faire ça ! Ce n'est pas dans mes habitudes, bon sang !
          - Excuse-moi, je n'aurais pas dû te réveiller brutalement, se force-t-il à dire en serrant la mâchoire.
          - Reculez...
          - J'essaie de t'ai...
          - RECULEZ !

          Eren place ses mains devant lui et cache son visage dans le creux de son coude. Livaï a obéi et se jette contre les barreaux de la cellule, les mains sur les sabres, prêt à bondir. La respiration d'Eren est rapide et la fumée est toujours présente. Livaï ne comprend pas ce qui se passe et se sent impuissant.

          - Eren...
          - Laissez-moi seul. Je vous en prie !

          En entendant la détresse dans la voix d'Eren, Livaï comprend que quelque chose ne va vraiment pas. Pourtant, il fait son possible pour reculer après avoir déposé les clefs sur le lit. Il sort des cachots, mais reste assis sur les marches derrière la porte. Qu'ai-je fait de déplacé pour qu'il agisse de la sorte ? Je croyais que poser son front contre quelqu'un avait le pouvoir de le calmer ! Ai-je mal fait les choses ? Livaï est perdu et n'arrive décidément pas à comprendre le comportement humain.

          « C'est la première fois qu'on me touche comme ça. »

          Il n'a pas l'habitude qu'on lui porte autant d'attention. Moi non, plus et je déteste ça par-dessus tout ! Pourquoi a-t-il agi comme ça ?