Chapitre 08 : Livaï, un éternel insensible ?

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Point de vue d'Eren :
          - Gamin ?

          J'entends un écho. Suis-je encore au pays des rêves ?

          - Hé, gamin ! Réveille-toi !

          Non, je suis dans la réalité. Et le caporal Livaï veut que je me réveille. Quelle cruauté de me parler si mal dès le matin. J'avais l'habitude d'entendre mon meilleur ami, Armin, m'appeler tout doucement et me secouer légèrement. Mikasa, ma soeur, n'aimait pas non plus être brusque avec moi. Le caporal Livaï est tout le contraire...

          - Hé ! Je sais que tu ne dors plus et que tu fais semblant !

          Il m'a fait si peur que j'ai sursauté. Sa bouche était proche de mon oreille.

          - Je suis crevé...
          - T'avais cas dormir cette nuit.
          - Attache-toi à ces chaînes et dors sur un lit de merde dans le froid et on en reparle, le provoquai-je, encore endormi.

          Oh putain de merde ! Je vais prendre cher après lui avoir répondu comme ça ! Je me redresse et sort du lit avec un réflexe inouï ! Je suis de l'autre côté de la pièce, je peux donc anticiper ces coups. Il me dévisage si brutalement que je peux sentir sa colère me pénétrer.

          - Je ne voulais pas dire ça !
          - Si, tu le voulais. Assume !
          - Je vous en prie, ne me frappez pas ! l'implorai-je presque à genoux.

          Je peux me régénérer, mais ça fait quand même mal quand il frappe. C'est arrivé une seule fois, plutôt une trentaine. J'ai bavé, mais ça m'a suffisamment traumatisé comme ça.

          - Tu as peur de moi ? me demande-t-il en se postant juste en face de moi.
          - Évidemment ! Qui n'aurait pas peur de vous ?
          - Comment me voyais-tu avant de me rencontrer ?
          - Pas du tout comme ça.
          - Je dois vraiment te demander de développer où tu bafouillais des mots dans ta tête avant de t'exprimer ?
          - Je croyais que vous ne respectiez pas les ordres des autres et que vous étiez une sorte de rebelle. Votre statut de soldat légendaire me faisait penser que c'était vous qui désignez tous les ordres, malgré l'affectation du major Erwin. Mais je me suis trompé. Vous ne réglez pas du tout le domaine stratégique et...
          - Pas besoin de faire ma biographie, gamin !
          - Je n'aime pas ce surnom.
          - Tu feras avec jusqu'à ce que je décide que je t'apprécie !

          Il veut dire qu'il me déteste autant que je hais ce surnom ? Que dois-je faire pour qu'il m'apprécie et me fasse confiance ? J'ai dormi dans son lit, c'est déjà ça, mais ce n'est pas une preuve de quoi que ce soit. C'était surtout de la pitié. Il n'aime pas voir les autres souffrir et ses troupes doivent être au taquet et vivant. Me considère-t-il comme un membre de sa famille « militaire » ?

          - J'ai la dalle, dépêche-toi de t'habiller et on y va !
          - Vous pouvez attendre dehors ou vous retourner ?
          - Je n'y crois pas ! En plus d'être malavisé, tu es pudique ! Tsh !
          - Je suis comme je suis, acceptez-le !
          - Tu me réponds encore et...
          - Quoi ? Vous allez me frapper ?

          En guise de réponse, Livaï fronce les sourcils, puis il m'empoigne par les cheveux et me tire à sa salle de bain. Un seau d'eau est présent à côté de la baignoire. Il me pousse au fond de la pièce, attrape le seau et me jette le contenu dessus - c'est glacé ! Il me jette l'objet dessus avant de m'engueuler.

          - Je vais t'apprendre à respecter tes supérieurs ! Tu n'as pas à me répondre de cette manière ! Tu dis oui, tu obéis et tu fermes ta gueule ! Je peux te faire exécuter si je le souhaite, alors comporte-toi bien ! Et nettoie cette pièce si tu veux avoir la chance d'obtenir un vulgaire morceau de pain aujourd'hui !
          - Oui.
          - Je n'ai pas compris !
          - Oui, caporal-chef Livaï !

Le temps d'une faille [Ereri/Riren]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant