Chapitre 11 : Aveu

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Point de vue externe :
Hansi a décidé de placer Eren sous surveillance constante à l'infirmerie qu'elle a improvisé dans son laboratoire, au sous-sol, non loin des cachots. Après avoir passé une heure entière à le soigner, en remettant son nez et sa mâchoire en place, lui faire des points de suture et désinfecter les plaies ouvertes, elle décide de rester à ses côtés pour lui parler lorsqu'il se réveillera.

- Vous avez terminé ? la surprend-il.
- Tu étais conscient tout ce temps ? s'étonne-t-elle.
- Oui. Je ne suis jamais tombé dans les vapes. J'ai tout entendu, murmure-t-il. Merci d'avoir pris soin de moi.
- C'est tout à fait normal, Eren.
- Je ne comprends pas pourquoi le caporal s'énerve aussi facilement contre moi, lui qui a l'air d'être impassible et indifférent avec tout le monde. Il m'a vraiment fait peur aujourd'hui.
- Tu le cherches un peu, toi aussi.
- Je crois que... que c'est le titan en moi qui le provoque, hésite-t-il à dire.
- Oui, j'y avais pensé. Pour sa défense, je crois que son pouvoir d'Ackerman en veut après ton titan.
- On n'arrivera jamais à s'entendre...
- Il faut juste apprendre à vous connaître et vous respecter mutuellement.
- J'ai pas envie de devoir venir ici des centaines de fois pour qu'il m'accepte enfin, pleure Eren à bout de force.
- Eren...

Il a vraiment eu peur cette fois-ci et ne savait pas comment faire pour s'en sortir. Troublé par le comportement de Livaï, il ne sait plus s'il doit le craindre ou continuer à l'admirer. Il s'en veut terriblement d'être un titan et préférait presque mourir que de subir les sauts d'humeur de son supérieur. Malgré cela, il y a tout de même une part du chef qui lui plaît : quand il est attentionné et doux avec lui.

- Hansi ?
- Oui ?
- Je peux te poser quelques questions ?
- Tout ce que tu voudras, Eren.
- Le caporal et moi avons discuté de ça... Discuter est un grand mot. Il s'est immédiatement énervé, parce que je crois qu'il n'a pas compris ce que je voulais lui dire.

Hansi écoute attentivement Eren parler. Elle reste scotchée à ses lèvres quand il lui parle de l'incident des mains et celui du front. Eren lui explique ensuite la raison pour laquelle Livaï l'a frappé.

- Je voulais qu'il sache que je n'ai pas eu le droit à ce genre d'affection et que j'ai bien aimé. Ça m'a fait du bien ces petits gestes, mais en même temps, ça m'a tellement perturbé, que j'ai failli me transformer. Il a cru que j'avais des sentiments pour lui, alors que ce n'est pas du tout le cas. On ne se connaît pas ! Il n'est même pas mon ami, alors comment peut-il croire que je sois tombé amoureux de lui, alors que moi-même, je ne sais pas ce que c'est que l'amour ?

- Je vois... Hum... Ce qu'il faut comprendre, c'est que Livaï n'a jamais été un partisan de l'amour, de la famille et de la conception-même de s'attacher à quelqu'un.
- Oui, il m'a fait un discours très... chaotique pour m'expliquer son point de vue !
- Vraiment ? Il t'a parlé de ça ? Ce n'est pas son genre, murmure-t-elle.
- Je voudrais pouvoir discuter avec lui et lui faire comprendre les choses, mais il ne m'écoute pas et par rapidement au quart de tour, puis quelque chose en moi veut absolument le taquiner. C'est plus fort que moi.
- Il faut que tu fasses des efforts. Mais en attendant, je veux que tu dormes, car tes yeux se ferment. Je répondrais à tes questions plus tard.
- Vous allez le retrouver, n'est-ce pas ?
- En effet.
- Dites-lui ce que vous voulez, je vous donne ma permission. Au point où j'en suis, plus rien ne peut être pire.
- Très bien. À tout à l'heure. Repose-toi.

Hansi sort du château, la rage en elle. Livaï est allé beaucoup trop loin ! Durant sa recherche, plusieurs images défilent dans son esprit pour trouver le meilleur moyen de se venger. Elle se voit en train de lui arracher des cheveux, de le salir, de le frapper contre un arbre... Ces rêves sont interrompus par des cris et des bruits de coup. Hansi ralentit sa marche et s'approche du lieu où Livaï se trouve. Elle entend quelque chose tomber par terre, puis elle aperçoit la silhouette de Livaï qui se laisse tomber à genoux. Ce qu'elle entendit ensuite lui brisa le coeur. Un cri plein de désespoir s'échappe de la gorge de Livaï qui finit par partir en sanglot. Jamais, depuis qu'elle connaît le caporal, Hansi l'a vu dans cet état. Il ne craque pas. Il est fort et pourtant... Il est également humain.

Le temps d'une faille [Ereri/Riren]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant