Qu'est-ce que je vais faire ? se répétait Peter. Après l'attaque du lycée par un monstre pyromane, voilà que l'homme le plus influent de New York, le père de son meilleur ami, menaçait de s'en prendre à tous ses proches. La situation était hors de contrôle. Jusqu'ici Peter s'était amusé à jouer au justicier, à arrêter quelques criminels sans envergure ou à faire descendre les chats des arbres, mais Spider-Man ne faisait pas le poids face à ÇA.
Il faut prévenir la police, se convint Peter. Mais si je le fais, il me faut des éléments, quelque chose de concret. Je ne peux pas débarquer comme une fleur et prétendre que l'un des plus grands industriels du pays est un psychopathe qui veut s'en prendre à la famille d'un illustre inconnu... Et je n'ai rien contre lui. Même si je trouvais une preuve, même si je prévenais la police, Norman se vengerait immédiatement...
Peter avait vu Norman à l'action sous l'identité du Bouffon Vert. Qui l'arrêterait s'il décidait de trucider Tante May ? La police ? Il en doutait. Lui-même ? Il s'était déjà fait battre à plate couture.
Je ne peux en parler à personne. Alors quoi, je me rends ? J'accepte de lui donner ce qu'il veut ? Au fond, est-ce que ce ne serait pas la meilleure solution? Personne ne serait blessé, et puis, il s'agit du père de Harry...« Eh Peter ! le héla Harry Osborn depuis l'autre bout du hall du lycée.
-Harry ! sursauta Peter. Comment est-ce que tu vas ?
-Qu'est-ce qui t'est arrivé l'autre soir ? Mon père m'a dit que tu ne te sentais pas bien...
-Oui, il a fallu que je rentre chez moi.
-C'est pas grave, soupira Harry, on peut toujours remettre ça à plus tard ! »
« Salut Peter ! »
Peter tourna la tête. Gwen Stacy l'appelait à l'autre bout du couloir. Qu'est-ce que Gwen Stacy pouvait bien vouloir lui dire ?
« Tu te rappelles de Mary Jane ? »
À ses côtés se tenait la fille rousse aux yeux verts à laquelle Peter était venu en aide lors de l'attaque. Maintenant que Gwen lui en parlait, Peter se souvenait l'avoir vu traîner à quelques occasions avec elle, mais jamais il n'y avait vraiment prêté attention, trop absorbé qu'il était par la jeune lycéenne blonde.
« Je te présente ma meilleure amie, reprit Gwen. Mary Jane Watson.
-Appelle-moi MJ, ajouta l'intéressée. On peut dire que j'ai touché le jackpot, tu m'as sauvé la vie, Tiger !
-Je t'en prie, je n'ai pas fait grand chose ! Comment va ta jambe ?
-Pas de fausse modestie, si tu l'avais vu Gwen, il a soulevé un mur à mains nues !
-Dis donc Peter, plaisanta Gwen, tu caches bien ton jeu ! Au fait, on répète demain soir après les cours pour le concert de fin d'année, ça vous dirait de venir nous écouter ? Liz sera là aussi... »
Peter et Harry s'échangèrent un regard entendu.
« Pourquoi pas... balbutia Peter. Enfin, il faut qu'on vérifie notre emploi du temps... Mais ce serait avec plaisir !
-Super, s'amusa Gwen. À demain, dans ce cas ! »
Sur ce, les deux adolescentes tournèrent les talons et laissèrent les garçons pantois.
« Gwen m'a donné rendez-vous.
-Liz veut me revoir. »Ainsi se poursuivit la semaine. Tous les soirs après les cours les cinq adolescents se retrouvaient pour les répétitions des Mary Janes. Alors que Harry flirtait avec Liz, Peter se rapprochait de plus en plus de Gwen, mais au fur et à mesure qu'une véritable amitié naissait au sein du groupe, Peter se sentait de plus en plus coupable. Bien que Norman n'ait plus donné de nouvelles, l'ombre de sa menace planait toujours sur ses proches. Peter était heureux entouré de tous ses amis, mais il se sentait coupable de ressentir ce bonheur ; il n'arrivait pas à se défaire de cette voix qui lui répétait de fuir, de rentrer chez lui et de ne plus jamais leur parler, pour leur propre bien. Le comprendraient-ils ? Probablement pas. Peter n'avait encore pris aucune décision définitive. Mais il le savait, cette décision, il allait falloir la prendre, et ce avant que Norman Osborn ne se manifeste à nouveau. Quand vint le jeudi soir et que la répétition s'acheva, Gwen proposa :
« Qu'est-ce que vous diriez d'aller boire un verre demain soir pour fêter la fin de la semaine ?
-Super idée ! approuva Harry, un bras autour de l'épaule de Liz. Peter, tu viendras ? »
Peter hésita un instant, mais Gwen intervint.
« Flash sera là aussi, il pourra nous conduire avec sa nouvelle voiture ! »
Silence.
« Excusez-moi, bredouilla Peter, il faut que j'y aille.
-Peter, attends ! »
Il attrapa son sac et sortit de la salle d'un air faussement pressé.Quel idiot ! Et dire qu'il avait failli se faire avoir par ce sourire enjôleur ! Peter fulminait au bout de sa toile, survolant le ciel New Yorkais. Depuis une heure il patrouillait à la recherche d'un criminel qui pourrait lui changer les idées, mais ils semblaient tous s'être mis d'accord pour rester chez eux ce soir. Peter était coincé avec son dilemme et sa colère. Il aurait dû y être habitué depuis le temps, mais il ne s'agirait jamais de lui. Voilà qui facilitait sa décision. Tout le monde se porterait mieux s'il restait en retrait, quoi qu'il en soit. Et le moment venu, Norman n'aurait personne à qui s'en prendre. Personne, excepté... Peter fut tiré de ses pensées par une détonation. Un coup de feu ? Il accéléra la cadence et aperçut quelques rues plus loin un homme cagoulé, en imperméable gris, corpulent et très grand, qui tenait en joue un couple âgé.
« Plus vite que ça bon sang ! » hurla-t-il avec un fort accent russe.
Il avait juste tiré à côté pour leur faire peur. Le couple, paniqué, se défaisait de tous ses objets de valeur et les posait au sol. Sans plus réfléchir, l'homme-araignée fondit sur l'agresseur. Il prit son élan et le frappa de plein fouet, le propulsant contre le mur. Son adversaire, costaud qu'il était, se releva, mais Peter ne lui laissa pas la moindre chance de répliquer ; il lui fit lâcher son arme en lui écrasant le poignet à une vitesse fulgurante, l'attrapa par le col, l'écrasa contre le sol et le frappa au visage une fois, puis deux, puis dix...
« Ça t'amuse d'effrayer des personnes sans défense ? De menacer des innocents ? Tu aimes ça, hein ? HEIN ?
-Arrêtez ! » hurla la vieille femme.
Furieux, il se tourna vers elle, pour constater l'expression de terreur que son visage affichait. Il revint au criminel qui était toujours allongé au sol, et constata son œuvre. Le visage de cet homme était méconnaissable sous les traces de coups. Il ne cherchait même pas à s'enfuir, il était juste paralysé par la peur.
J'aurais pu le tuer... réalisa-t-il alors. Il le lâcha, recula de quelques pas, hésitant, puis prit la fuite. Je perds la tête. Ce n'était pas ce gars que je frappais, mais Norman. Ou Flash? Il faut que je me mette les idées au clair.
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Spider-Man
Fanfiction"Quelquefois, il faut simplement savoir écouter son cœur, quitte à se battre pour les choses qui en valent la peine." Quand le jeune Peter Parker se fait mordre par une araignée radioactive, sa vie bascule. Ses nouveaux pouvoirs seront-ils suffisant...