L'alchimie des âmes w/Nekfeu ||TERMINÉE||

Chapitre 3 : Mon déclic

« Eh.. Ophél'.
— Mh...
— Tu veux que je te ramène chez toi ou.. Tu veux rester ici ?
— Je sais pas... »

J'ouvre un œil. Il fait nuit, j'ai dû m'endormir. Je n'ai même pas fini ma pizza. Ken caresse mes cheveux en souriant.

« Une vraie marmotte. Tu sais fallait le dire si tu ne voulais pas voir ce film.
— C'est mon préféré de ceux que j'avais ramené pourtant. Pardon de m'être endormie.
— Arrête de t'excuser toutes les cinq minutes. Franchement, j'ai la flemme de te ramener alors si tu acceptais de dormir ici ça m'arrangerait.
— Ok, je vais sur le canapé. »

Il essaye de me convaincre de dormir là et que lui ira sur le canapé mais je ne me laisse pas faire. Le problème c'est que j'ai déjà dormi deux heures et comme j'ai travaillé de nuit ces derniers jours, je n'ai plus sommeil. J'ouvre alors mon téléphone pour la première fois de la journée. Je réponds aux messages de mes copines et en découvre un qui est bien moins plaisant. Un message de mon ex.

Je sens la crise d'angoisse monter alors qu'il m'a seulement dit "Salut Phél'..." je me lève rapidement et toque discrètement à la porte de Ken.

« Entre.
— J'ai besoin d'un câlin...
— Viens. »

Je me dépêche de le rejoindre quand il m'ouvre ses bras. Il me sert contre lui sous la couverture dans laquelle il m'enveloppe.

« Qu'est-ce qui se passe ?
— Alexandre m'a mis un message...
— C'est ton ex ?
— Tout à fait. C'est un abruti profond qui sait mettre des messages juste au moment où je vais mieux.
— Tu devrais le bloquer.
— J'y arrive pas.
— Alors donne-moi ton téléphone, je vais le faire. »

Je relève le nez et hoche négativement la tête avant de replonger mon visage contre son torse.

« Ophélie tu sais que tu pourras jamais guérir si tu le laisses encore t'approcher ?
— Oui je sais. Mais je ne suis pas encore prête à le laisser partir...
— Il le faudra un jour.
— Oui. Mais pas aujourd'hui.
— Ok, comme tu veux. »

Le lendemain matin, je pars comme une voleuse lui laissant un post-it sur le frigo avec mon numéro de téléphone. Il ne tarde pas à m'appeler.

"Franchement, c'est pas cool, dit-il quand je réponds.
— Je suis désolée mais je ne voulais pas te réveiller deux jours d'affilée.
— T'aurais dû, je l'ai assez mal pris.
— Tu me fais la tête ?
— Ouais.
— Alors laisse-moi me faire pardonner.
— Ça risque d'être compliqué mais vas-y, je t'écoute.
— Je pourrais te payer un verre ce soir ?
— C'est un rencard ?
— Peut-être, souriais-je.
— D'accord. Mais on ne m'achète pas avec un verre miss.
— Tu verras, je sais être convaincante. À ce soir Ken.
— À ce soir Ophélie."

Je souris en raccrochant et m'apprête à rentrer dans le bâtiment quand je tombe nez à nez avec Miranda.

« T'as déjà un nouveau mec ?
— Ça ne te regarde pas.
— C'est donc un oui ?
— Non. Écoute je préfère encore quand tu m'ignores, je n'ai pas besoin de t'avoir sur le dos en ce moment. »

Je rentre dans le bâtiment, me prends un chocolat chaud puis fais un tour du service.

La journée passe rapidement, comme toutes les autres. Je m'apprête à partir quand je croise encore Miranda.

« Au fait, tu as le bonjour d'Alexandre.
— Qu-quoi ? »

Mon sang ne fait qu'un tour, je la traîne dans une chambre vide.

« Comment tu connais Alexandre ?
— On sort ensemble. J'espère que ça ne te dérange pas trop ? Il sera ravi d'apprendre que tu as un nouveau copain toi aussi, comment il s'appelle déjà ? Ah oui Ken.
— Miranda, je ne sais pas pourquoi tu ne m'aimes pas depuis le début, mais je vais te mettre en garde une seule fois, Alexandre n'est pas un gars bien. Tu sors avec lui depuis quoi, deux semaines ? Trois ? Peut-être un mois ? Alors sois-en sûr, je le connais mieux que toi. Il est mauvais et te fera souffrir. Je ne suis pas en couple avec Ken, mais il est largement mieux que cet imbécile de misogyne. Il va te faire vivre une idylle au début, puis il va commencer à te dire comment t'habiller, comment te maquiller, ce que tu dois boire, manger. Comment tu dois te comporter en société. Tu vas devoir lui faire à manger et attendre sagement qu'il rentre de ses escapades nocturnes ou il te trompera dès qu'il en aura l'occasion. Un jour, il te foutra peut-être même une baffe. Ça a été mon déclic, j'espère que tu auras le tien plus tôt.
— Tu ne comprends rien Ophélie... Alexandre et moi sommes ensemble depuis bien plus longtemps, puisque ces escapades nocturnes comme tu dis, c'est avec moi qu'il les passait, mais maintenant qu'il ne t'a plus dans les pattes, il a enfin sauté le pas. »

Elle brandit fièrement sa bague de fiançailles. Je me décompose mais ne veux pas lui montrer alors je souris.

« Il ne s'est pas trop foulé pour la trouver ta bague, riais-je.
— Pardon ?
— C'est celle avec laquelle il m'avait demandé en mariage moi aussi. Tu ne t'es jamais pourquoi c'était gravé OA dessus franchement ? Finalement, ce n'est peut-être pas lui l'imbécile. »

Je sors de la pièce et me dépêche de rejoindre Ken qui doit déjà m'attendre. Un grand sourire barre son visage en me voyant arriver.

« Tu as pleuré ? demande-t-il immédiatement.
— Qu'est-ce qui m'a trahi ?
— Je le vois quand tu mens ou que tu fais semblant. Alors, raconte moi. »

Je pousse un petit soupire et lui raconte mes péripéties du jour.

« T'aurais dû lui dire qu'on était ensemble.
— Quoi ? Non, je ne suis pas une menteuse. Ou tout du moins une très mauvaise menteuse, mais ça, tu le sais. Pourquoi j'aurais fait ça ?
— Parce que ça lui aurait peut-être fait fermer sa bouche.
— Pas faux. »