Chapitre 8 : Un non catégorique

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Un mois est passé. Mes relations avec Ken sont nettement moins amusantes qu'auparavant mais il avait raison, tout ça c'était malsain. Je me porte beaucoup mieux maintenant qu'on est vraiment amis, sans allusions ni baisers volés. De toute façon, ça fait deux semaines qu'on ne s'est pas vu puisque j'ai passé mes vacances dans ma famille.

Je viens d'arriver à la gare, je suis ressourcée par ces deux semaines à la campagne. J'avoue que Paris m'a un peu manqué. J'ai moins la boule au ventre que d'ordinaire.

« Merci d'être venue me chercher ! souriais-je.
— Je t'en pris, c'est normal, alors ces vacances ? Tu m'as manquée !
— Ah oui ? L'horrible garce en manque de la pleurnicharde ? Tu m'as manqué aussi ! »

Je prends Miranda dans mes bras rapidement.

« J'ai croisé Ken cette semaine, il n'était vraiment pas content que tu sois partie.
— Il peut parler lui, il n'a même pas répondu à mes messages et mes appels. Quand j'ai essayé de le voir avant de partir, il était introuvable. Je ne vais pas me battre.
— T'as raison ! T'es rayonnante, l'air de la campagne et les bains de boue t'ont fais du bien ?
— T'es une idiote Miranda, riais-je. »

Elle me raccompagne chez moi et me laisse me reposer. Je laisse mes affaires dans le salon, je rangerai ça plus tard. Je fais un brin de ménage pour enlever la poussière puis sors faire quelques courses. Quand je rentre, Ken m'attend de pied ferme.

« Alors là, si tu viens pour me faire la morale je crois que t'es très mal placé !
— Nan, je viens parce que tu m'as manqué abrutie.
— Ah ouais, tu me l'as grave montré en répondant à tous mes appels et... Ah, bah non.
— Désolé ma belle, j'étais trop occupé. Mais je suis là maintenant.
— Et moi j'ai pas le temps, dehors.
— Ophél...
— Je te fais la gueule. Dégage. »

Il soupire et claque la porte en sortant. Puis revient aussitôt, il me fait un câlin de force et embrasse mes cheveux.

« Tu m'as vraiment manquée.
— Toi non.
— Pourtant j'ai des dizaines d'appels manqué d'une certaine-
— Dégage Ken ! »

Il sort en riant, m'assurant qu'il n'abandonnerait pas si facilement. Effectivement, le lendemain soir, il m'invitait au Comptoir Moderne. À la même table que la dernière fois.

« C'est quoi ça Ken ?
— Un rencard.
— Et en vrai ?
— Bah je suis sérieux.
— Nan, tu m'as dit que c'était malsain toi et moi, je l'ai eu en travers de la gorge mais j'ai réussi à le digérer alors joue pas au con.
— Ouais je sais, le truc c'est qu'être loin de toi pendant deux semaines ça m'a fait prendre conscience d'un tas de trucs, dont le fait que je voulais pas qu'on soit seulement potes.
— Et moi ? Est-ce que tu te demandes ce que je veux ?
— Dis moi ce que tu veux.
— J'ai besoin d'un ami, pas d'un copain.
— Je peux être les deux. »

Je me penche sur la table, un sourcil haussé.

« Non Ken. C'est un non catégorique.
— Fait chier, soupire-t-il. »

Il retombe contre le dossier de sa chaise et me dévisage, une main dans les cheveux.

« Ne me regarde pas comme ça, tu commences à me connaître.
— T'es une sorcière.
— Toi même. »

Il rigole et finit son verre cul-sec, ce qui me fait hausser les sourcils. Il se lève et enfile sa veste.

« T'es sérieux ?
— Oh que oui. »

Je souffle et le laisse prendre de l'avance, je laisse un billet sur la table avant de sortir. Je lui cours après, mais il est déterminé à me laisser dans le vent et il y arrive plutôt bien. J'abandonne au bout d'un moment et marche jusqu'à chez moi, pourtant, il sait combien je déteste rentrer seule la nuit.

« Bonne nuit. »

Je sursaute et découvre qu'il m'a suivi.

« Abruti.
— Toi-même. »

Je lève les yeux au ciel et lui claque la porte du bâtiment au nez. Je monte les étages rapidement et m'assure que la porte est fermée à double tour, je laisse la clé dans la serrure pour qu'il n'entre pas.

Bien sûr, je suis réveillée tôt le lendemain matin par quelqu'un qui toque à ma porte comme une brute.

« Ken j'te jure que si c'est toi je... Deen ?
— Salut Ophélie.
— Entre. »

Il enlève ses chaussures et se pose sur le canapé. Je lui fais un café et m'installe à côté de lui. Il semble inquiet et fatigué.

« Si tu viens pour me parler de Ken je-
— Nan, aucun rapport avec Ken t'inquiète. J'ai besoin de ton aide.
— Je t'écoute.
— J'sais qu'on n'est pas vraiment pote mais je ne vois que toi qui puisse m'aider, t'as déjà rencontrée ma meilleure pote ?
— Sofia ? Je l'ai vu une fois donc je ne peux pas vraiment dire que je la connais.
— Ok mais tu vois qui elle est, tant mieux. Elle est chelou depuis quelque temps, je m'inquiète pour elle je crois qu'elle a rencontré un type chelou.
— Me dit pas que c'est Alexandre s'il te plaît...
— Nan nan, il s'appelle Maël. Mais c'est la même espèce d'enculé qu'Alexandre. Il lui a retourné le cerveau, elle ne veut même plus me voir et j'ai vraiment peur pour elle.
— Qu'est-ce que je dois faire ?
— Je ne sais même pas, mais moi j'ai tout essayé. Tout ce que je sais c'est qu'ils viennent à la soirée de Sneaz' vendredi, tu pourrais venir et essayer de la raisonner ?
— Je peux essayer. Je vais demander de l'aide à une copine qui est passée entre les griffes d'Alexandre elle aussi, on aura plus de chance de la raisonner.
— Merci beaucoup ma belle. Tu me sauves. »

———

nuitdet0ile  —> Follow c'est mon compte secondaire, y'a des trucs qui vont arriver bientôt

L'alchimie des âmes w/Nekfeu ||TERMINÉE||Où les histoires vivent. Découvrez maintenant