Chapitre 6 : Son emprise

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Mes nuits suivantes furent mouvementées par des cauchemars. Ce qui me vaut des cernes d'enfer, un teint blafard et des cheveux indomptables pendant plus d'une semaine. Puis j'ai commencé à m'en remettre petit à petit, en grande partie grâce à Ken et je dois l'avouer, grâce à Miranda. Je sursaute en voyant Ken dans la cuisine.

« Désolé, j'étais voir une copine hier soir et comme c'était pas loin de chez toi je suis venu dormir ici.
— Pas de soucis, j'ai juste eu super peur, souriais-je. »

Il embrasse mon front pour me dire bonjour et me remercier. L'avantage, c'est qu'il m'a préparé le petit-déjeuner.

« Tu ne demandes pas c'est qui cette copine ?
— Ça ne me regarde pas, et je ne préfère pas savoir ce que tu as fait avec elle.
— D'accord comme tu veux. Mais y'a un truc chelou...
— Quoi ?
— Bah genre tu me dis plein de trucs, je te pose des questions et tout. Mais toi, tu me demandes rien et tu veux jamais rien savoir. »

Je hausse les épaules en baissant la tête. Ken pose sa main sur ma cuisse.

« Ok j'ai compris, c'est parce que l'autre ne voulait pas que tu poses de questions ?
— C'est ça ouais.
— Mais tu sais que je ne suis pas lui. Donc tu as le droit de savoir, si je ne veux pas te dire je te le dirai pas mais tu peux savoir.
— Alors dis-moi, c'est qui cette copine ?
— Ça te brûlait les lèvres avoue.
— Grave, dis-je dans un soupir.
— C'est une amie rien de plus. J'devais dormir sur son canap' mais son mec a débarqué et a pété un plomb en me voyant.
— D'accord, souriais-je.
— Et si ça avait été plus qu'une amie, t'aurais fait quoi ?
— Tu veux savoir si j'aurais été jalouse ?
— En gros ouais.
— Non, je n'ai pas raison de l'être. Je t'adore Ken, mais pas assez pour être jalouse.
— Nul.
— Et toi, tu serais jaloux ?
— Ouais, j'pense. Je n'ai pas assez confiance en moi, j'suis tout le temps jaloux. »

Je souris grandement et termine mon café, je prends bientôt mon service.

« Fais comme chez toi, je dois y aller. On se voit plus tard ?
— Avec plaisir beauté. À plus.
— Bisous. »

J'embrasse rapidement sa joue et sors de mon appartement. J'arrive au travail sourire aux lèvres et comme depuis quelques semaines maintenant, Miranda m'attend devant. Elle est passée au Starbucks et me tend un café. Je lui fais la bise et la remercie.

« Ne crois pas qu'on est devenue copine pour autant, me dit-elle aussitôt.
— T'inquiète pas. Qui voudrait être copine avec l'horrible garce que tu es de toute façon ? plaisantais-je. »

Son visage se décompose, je pensais que c'était à cause de ma blague de mauvais goût mais quand je me retourne, je découvre avec effrois un sourire mesquin que je connais que trop bien.

« Content de découvrir que mes ex deviennent copines. Vous essayez quoi, de monter une armée contre moi ?
— Dégage Alexandre, grogne Miranda.
— Pas envie... Ça fait longtemps que je n'avais pas vu Phel'. Tu me manques bébé...
— Dégage, répétais-je. »

Il me retient en me tenant le bras et je me dégage aussitôt de son emprise.

« La raclée que Ken t'a mise ne t'a pas suffi ? Si tu veux, je l'appelle, il rêve de te remettre la même. Même en pire.
— Depuis quand tu as besoin d'un clochard pareil pour te défendre ?
— Jamais, je n'ai jamais eu besoin de personne pour me défendre. Mais j'ai tellement franchement te revoir la gueule en sang, c'est tentant. »

Il me plaque contre le mur de l'hôpital et Miranda tente tant bien que mal de m'aider mais il est plus fort que nous.

« Petite conne, tu comprendras donc jamais que tout ce que j'ai fait, je l'ai toujours fait pour toi ?
— C'est faux !
— Je t'aime Phel', je t'aimerai toujours. S'il te plaît reviens avec moi.
— Lâche moi Alexandre... suppliais-je. »

Il s'exécute mais reste proche de moi, Miranda le fixe, prête à attaquée au moindre mouvement.

« Tu ne l'aimes pas ce type, il n'y a que moi que tu aimes et tu le sais très bien, grogne-t-il.
— Et ça me dégoûte.
— Tu es amoureuse de moi Phel', tu m'as dans la peau, dans le cœur et dans l'esprit. Moi pas lui. Je serai toujours là pour toi, lui partira. C'est un stupide rappeur, il est de passage.
— Tu dis n'importe quoi... murmurais-je.
— Tu le sais très bien, il va se lasser de toi, te jeter et en trouver une autre, mieux que toi.
— Arrête Alexandre, tu mens...
— Tu me connais Phel', tu sais quand je mens, et que je ne mens pas en ce moment même. Les gars comme lui ont les moyens d'avoir un tas de filles plus intéressantes, plus belles, plus bonnes que toi ! Les filles comme toi finissent avec des mecs comme moi.
— C'est vrai... finis-je par dire.
— Eh bien voilà, je préfère ça. Dépêchez-vous les filles, vous allez être en retard. »

Je suis en larmes, c'est avec l'aide de Miranda que j'arrive jusqu'au vestiaire. Elle prend mon visage entre ses doigts.

« J'espère que tu ne crois pas un traître mot de ce qu'il vient de dire ?
— Si... Il a raison.
— Non ! Non Ophélie, tu es magnifique, intelligente et tu as tout pour plaire ! Ken est sincère avec toi, ne gâche pas tout !
— C'est pas aussi simple que ça Miranda...
— Si, c'est très simple. Tu vas relever la tête, essuyer tes larmes et montrer à cet abruti que tu es plus fort que lui, que tu vaux mieux que lui.
— C'est ce que je t'avais dit...
— Oui, et tu avais raison. C'est valable pour toi aussi, crois moi. »

———

nuitdet0ile  —> Follow c'est mon compte secondaire, y'a des trucs qui vont arriver bientôt

L'alchimie des âmes w/Nekfeu ||TERMINÉE||Où les histoires vivent. Découvrez maintenant