Chapitre 2

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Laura se réveilla le jour de la rentrée sous le cri strident de son réveil. Encore endormie, elle tendit avec précaution son bras droit vers son chevet où était généralement posé l'animal en métal. Cependant, elle ne sentit aucun objet métallique de cette sorte entre ses doigts : il n'y avait rien sur sa petite table mis à part une lampe. Pourtant, ce son qu'elle reconnaîtrait de dix kilomètres à la ronde...

Elle comprit aussitôt. 

Grognant de mépris contre sa mère, elle décida de se retirer à contrecœur de son lit encore bien chaud et se diriger à tâtons vers le bureau situé de l'autre côté de sa chambre. Lorsqu'elle tint son réveil entre ses deux mains, elle se força à ne pas le balancer depuis sa fenêtre et se contenta de l'éteindre d'un mouvement brusque de sa main.

— Aïe ! gémit-t-elle lorsque ses doigts fragiles rentrèrent en contact avec l'objet dur brusquement. 

Laura se promit de ne plus jamais s'endormir avant d'avoir jeté un dernier coup d'œil à son réveil. Celui-ci était toujours placé sur sa table de nuit. Cependant, n'étant pas une fille matinale, elle l'éteignait d'un mouvement vif dès qu'elle entendait le premier cri résonner avant de s'endormir de nouveau. Sa mère avait donc dû sûrement le poser loin de son lit pour la forcer à se lever.

La jeune fille s'habilla en frissonnant de froid. Après un coup dur, place au bon petit déjeuner bien mérité !

Celle-ci descendit vers le salon en prenant bien soin de ne pas tomber à la renverse dans les escaliers glissants. La dernière fois qu'elle avait manqué une de ces marches, la jeune fille avait fini au fameux hôpital. Une jambe cassée, rien de plus palpitant, d'autant plus que cet événement s'était déroulé en plein été —la saison préférée de Laura. Depuis, sa mère conclua de ne plus jamais cirer les couloirs et les escaliers ainsi que tout parquet de la maison, et utiliser uniquement l'aspirateur. 

Mais Laura haïssait plus que tout les aspirateurs. Leur grondement assourdissant amenait une odeur répugnante dans toute la maison.

Son chat noir Tama, n'aimait guère les aspirateurs —comme elle. Il détestait aussi l'eau –comme tous les chats terrestre–, mais adorait plus que tout la neige —au plus grand désarroi de la fillette. 

Tama faisait parti de la famille depuis tout petit. Les parents avaient découvert un petit corps noir roulé en boule dans leur jardin un jour rude d'hiver, affamé et tremblant de froid. Il n'avait alors que quelques semaines. La famille avait décidé de le nourrir pour quelques temps avant de l'accepter complètement chez eux. Lorsque le chat noir était apparu à leurs yeux, Laura avait neuf ans. Elle aimait par dessus tout les animaux depuis toujours, exepté les chiens. Ces toutous insuportables courant sans cesse partout et aboyant, non merci ! Elle préférait le calme chez elle.

Laura avait un grand frère. Il se nommait Sébastien. Ayant trois ans de plus que Laura, il prenait soin d'elle lorsqu'elle en avait besoin, toujours à l'écoute de sa petite sœur. Il incarnait le grand frère inséparable. Du moins, jusqu'à ce que celui-ci ne se trouve une petite amie et qu'il passe sa journée à la voir ou à parler d'elle. Laura n'appréciait pas cette fille orgueilleuse. Elle se sentait trahit par son frère même si elle savait qu'elle ressentait juste de la jalousie à l'égard de sa petite amie. 

Lorsqu'elle s'assit à table pour manger, Laura remarqua que le petit déjeuner était différent de tous les jours. Il avait une brioche aux raisins sec, un yaourt maison –qui n'était pas délicieux au goût de Laura–, cinq confitures différentes... Elle se demanda si elle n'avait pas raté un évènement quelconque ou un invité. Voyant sa fille perplexe, sa mère vint auprès d'elle.

— Bien dormi ma chérie ? demanda-t-elle en faisant une bise sur la joue de sa protégée.

— Mmh maman, ne me refait plus jamais ce coup... se plaignit-elle en repensant au réveil douloureux de ce matin.

Le vent des larmesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant