Chapitre 3

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Tandis que Laura rêvassait près de la fenêtre, Jade vint lui tapoter l'épaule en signe d'affection.

— Je disais, qu'il y aura trois nouveaux cette année. Deux filles et un garçon. Tu avais vu ça Laura ?

Cette dernière secoua la tête d'un signe négatif et soupira. Elle détestait plus que toute la rentrée. Non par ce que les cours commençaient, mais par ce qu'il y avait des nouveaux dans la classe. Et elle savait que les nouveaux allaient lui poser mille et une questions dérangeantes, à propos de ses comportements et de ses absences régulières. Elle n'avait nulle envie de leur dire qu'elle était malade, bien au contraire ! Elle aurait tellement aimé que tout reste ainsi, aussi beau que dans un rêve...

A propos de rêve, Laura avait fait un drôle de songe la nuit précédente.

Elle était dans son jardin, à arroser les fleurs. Il y avait des magnolias, des tulipes, des hortensias... Car oui, Laura adorait plus que toutes les fleurs et s'occuper du jardin. C'était comme sa vie. Lorsque soudain, quelque chose attira son attention. Un bruissement. Ou un craquement. Depuis le buisson foullus du coin de son jardin. Surprise, elle se retourna, mais ne vit rien. Elle se dirigea droit vers l'origine de ce vacarme. Mais toujours rien. Alors qu'elle s'apprêtait à revenir à son activité, tout chamboula. Devant elle ne se tenait pas son jardin fleurit. Non. Au contraire, tout était... sombre. Du moins, pour l'ambiance générale. Rien n'était d'une ambiance joyeuse et calme. On aurait dit... Une ville. Une ville d'espèces bizarres. Des machines grondaient d'un bruit assourdissant. C'est comme un aspirateur. Enfin, le mot ressemblait à aspirateur. Mais il y avait plusieurs écrans, avec des sortes de câbles ou de tuyaux inaccoutumé. Mais elle ne savait pas ce que c'était. Elle n'était pas aussi bonne en connaissance que nécessaire. Et puis, le rêve à prit fin ici, lorsqu'un autre son l'appela. L'heure de se réveiller.

Laura aurait voulu en savoir plus sur l'origine de ce rêve. Mais elle avait beau fermer les yeux, son rêve avait pris fin.

Leur professeur principal entra dans la classe, les bras chargés de cahiers de correspondance ainsi que diverses feuilles. La classe se tue, et se leva en grinçant les chaises au passage. Laura grimaça en entendant tout ce bruit aussi gênant qu'une alarme d'incendie.

— Bonjour, asseyez-vous je vous en prie, dit le professeur.

Laura s'assit avec les autres élèves de sa classe, et tandis que son nouveau professeur parlait, elle resta plongée dans ses pensées. Elle avait pourtant prévu que cette année, elle allait tout faire pour écouter chaque cours et bien travailler... Apparemment, elle n'était pas faite pour ça. Mais à partir de demain, elle allait tout écouter correctement, c'est sûr. Demain.

Dehors, elle vit un chat errant traverser la pelouse de l'école. Il était en train de chasser un oiseau. Avec son pelage blanc et beige, il ressemblait de loin à de la neige. Laura repensa à son chat Tama.

Du haut de ses cinq ans, il était aussi fragile que sa maîtresse. Il avait peur de beaucoup de choses, notamment les inconnus. Cela doit être due au calme chez eux. Il ne saurait pas se débrouiller seul, ou même pire, se défendre contre toute offensive. Laura elle-même n'aurait jamais pu se battre, même pour se défendre. Tama représentait toute la vie de celle-ci, qui l'aimait par-dessus tout. Si jamais elle aurait pu le prendre avec elle à l'école...

Soudain, elle se rendit compte d'une chose. Louise, qui était à côté d'elle, s'était levée pour parler quelque chose. Laura paniqua alors.

— ...Et je suis ici depuis toujours, concluait-elle.

Ah, il fallait se présenter de nouveau pour les nouveaux, comprit-elle soudain, le cœur lourd. Lorsque son amie s'assit, Laura regarda son professeur au nom inconnu. En fait, il n'était pas inconnu. Au tableau, était écrit le nom de celui-ci. Mais elle n'eut pas le temps de le lire que le professeur la regardait en attendant une réponse de sa part. La jeune fille voulut s'enterrer au plus profond du sol tandis que tous les regards étaient rivés sur elle. Louise lui chuchota quelque chose, mais elle ne l'entendit à peine. Alors qu'elle marmonnait quelque chose, le professeur lui expliqua d'un air contrarié.

Le vent des larmesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant