A la grande surprise de Laura, "la Valentine" de toujours, l'emmena vers le centre de Paris pour lui faire visiter toutes les rues et endroits magnifique à son goût. Tout sela ne ressemblait pas à la Valentine qu'elle connaissait tous les jours. Pour elle, la Valentine, était une fille surénergétique, ne manquant pas de commanter chaque phrase dans une conversation, ne faisant tout qu'à sa tête. Jamais elle n'aurait cru être guidée dans les rues de la capitale de son pays par cette fille. Cela ne lui déplaisait guère, bien au contraire ! Elle était heureuse de pouvoir vivre tout une journée entière avec son amie, qu'elle pensait si bien la connaître.
Nous étions un samedi matin, en octobre.
Il faisait très beau, depuis la grande fenêtre (sale certes) du bus qu'avaient pris les deux jeunes filles vagabondes depuis l'internat de l'hôpital Sainte Dorothée. Laura ne s'était pas fait prier pour observer le paysage défilant lentement devant ses yeux depuis le grand véhicule. Elle qui adorait depuis toujours regarder la nature et tout ce qui lui entourait, en restait bouche bée par le contraste qu'elle avait eu entre le quartier de sa nouvelle école, et le quartier en plein milieur de Paris.
Valentine, s'était ménagée rapidement de retour dans leur chambre, pour préparer un itinéraire pour lui faire découvrir chaques monuments et sites incontournables en une seule journée. Elle avait donc écrit dans son petit calpin, une liste bien ordonée de leur grande visite. Laura avait tenté à de maintes reprises de regarder le contenu de la visite du jour, mais son amie ne lui en avait pas donné l'autorisation.
La jeune guide parcourue presque entièrement Paris en courant à demi pour ne pas manquer une seule seconde, passant de l'île cité à l'île St Louis, dévalant la pente de Montmartre, passant au dessus de la Seine par le Pont des arts, ou même du pont Alexandre III, marchant même le long de l'avenue des Champs-Elysées. A la toute fin, vers l'heure du goûter, Valentine emmena Laura devant le Louvre, en passant par la place de la Concorde et du jardin des Tuileries. Mais elle ne laissa qu'un court instant de répit à son amie devant ce grand musée, avant qu'elle ne la tire loin de cette pyramide.
Laura se demanda bien à quoi pensait son amie, à la tirer ainsi l'air pressé. Que lui préparait-elle donc ?
Les deux filles traversèrent plusieurs passages piétons, grillant même quelques petits feus au passage (comme l'on pouvait bien s'y attendre de la part des jeunes comme des plus âgés). Elle marcha droit vers une immense rue, avec d'inombrables magasins et restaurants.
— Je te présente l'Avenue de l'Opéra ! annonça enfin la guide, un immense sourire au visage. Ce quartier, il est plus asiatique on peut dire. Il y a beaucoup de magasins et restaurants japonais par exemple si tu aimes ! Mais il y a bien plus important que ça. Regardes.
Valentine tourna de force Laura bien en face de l'Avenue de l'Opéra, et lui montra du bout du doigt, quelque chose de brillant qui semblait bien loin vu d'ici.
— Tu sais ce que c'est comme bâtiment, non ? la questionna-t-elle, les yeux pétillants.
Laura fronça les souricils et secoua sa tête.
— Non.
Son amie la regarda alors d'un air désolé.
— Laura ! se plaignit-elle. C'est l'Opéra Garnier...
Cette dernière se sentit soudainement coupable de ne pas avoir assez bien observé le bâtiment. En effet, elle connaissait bien l'Opéra Garnier, étant anciennement musicienne.
Valentine attendit une réponse de la part de son amie, qui semblait chercher ses mots.
— Hum... Oui, c'est vrai, je n'ai pas très bien regardé ce que tu me montrais du doigt... marmonna-t-elle, les yeux fuillants.
Son guide éclata de rire, en tapant l'épaule de Laura.
— Oh mais ne t'en fais pas Laura ! Ce n'est pas la mort en ne sachant pas reconnaître un monument !
Elle s'essuya les larmes en se tordant de rire, avant de se reprendre.
— Bon, allez viens, je vais t'emmener devant ce fameux monument que tu connais à présent.
Elle prit la main droite de Laura pour la tirer droit devant, le pas rapide et léger. Laura voulut protester de la vitesse à lequelle elle marchait, mais se contenta de fixer son amie, curieuse. Qu'est-ce qui donnait tant de lumière à son amie avec ce simple monument ? Avait-elle des souvenirs ici, à l'Opéra Garnier ?
Laura se sentit soudainement triste. Elle aussi, elle avait des souvenirs amères liés à ce monument doré. Mais elle devait l'oublier à présent. Elle n'était plus dans cet encadrement là, tout était fini, même si elle le regrettait plus que tout. Une autre vie l'attendait, c'en était fini pour l'autre.
Une fois arrivées au pied de l'escalier de l'Opéra Garnier, Valentine leva le tête pour fixer la statue la plus haute du monument, la main de visière sur sa tête. Laura suivit son regard, l'air perplexe. Il s'y trouvait là, une grande statue en or surplombant toute la capitale du haut du toit. Elle était magnifique. Valentine la scrutait, les yeux pétillants.
— Tu n'es donc jamais venue à Paris ? la questionna-t-elle sans quitter les yeux de l'Opéra.
Laura fit non de la tête, et se tourna vers son amie.
— Et toi, tu es déjà venue ici ?
La consernée ne répondit pas tout de suite, mais elle continua de sourire, les yeux nostalgiques.
— Oui, avec mes parents. J'étais petite, mais je me souviens encore de ce moment passé en famille ici. Nous avions vu une opérette. C'était magique. Je me souviens encore du sourire de ma mère, et du rire de mon père. Et moi, je regardais la scène des yeux pétillants de joie et d'admiration.
Elle arrêta de parler, et se tourna vers Laura.
— Tu sais, j'ai toujours voulu devenir danseuse ou musicienne depuis ce jour. Mais mes parents n'était pas pour, et je n'ai pas pu réaliser ce rêve. Et puis, voilà que maintenant, ma mère est morte et mon père... Il est devenu... fou ?
Elle rit tristement.
— Mais bon, ce n'était sûrement pas mon chemin à prendre. Et toi ? Tu as une passion particulière ?
Elle se tourna pour la première fois vers Laura, le visage rayonnant. Laura la regarda avec un sourire amusé, puis soudainement triste.
— Oui, j'en avais une jusqu'il y a peu. Mais j'ai tout arrêté il y a près d'un mois, voire plus. Car je m'étais dis, qu'une malade ne pourrait pas en faire ce métier. C'est impossible à travailler dans ces conditions actuelles, et futur. Avant, je faisais du violon. Depuis très jeune. C'est mon père qui me l'avait fait découvrir à mon anniversaire, lors d'un concert organisé près de chez moi. Depuis, c'est devenu ma passion et mon rêve. Mais...
Laura soupira.
— Mais mieux vaux oublier ce moment, et rester au présent !
Elle regarda Valentine, qui, à sa grande surprise, la regardait attentivement, l'air choquée.
— Tu veux dire que tu as... arrêté ?!
Laura pencha sa tête sur le côté pour acquiecer. Valentine en resta bouche bée.
— Oh mais Laura, c'est du gâchi tout ça ! Tu ne veux pas reprendre ?
— Non, pas vraiment... mentit Laura, le regard fuyant.
Valentine prit sa main d'une manière autoritaire, et la força à la regarder dans les yeux.
— Laura, tu me promets de reprendre ton archet et ton instrument, et d'en faire ta propre voie ? demanda-t-elle, les yeux sévères.
Laura resta stupéfète devant l'attitude si soudaine de son amie guide. Qu'est-ce qu'elle avait fait de mal à Valentine ?
Elle haussa les épaules.
— Peut-être...
Elle marcha dans la direction opposée de l'Opéra Garnier, brillant sous le soleil éclatant, laissant derrière elle une Valentine hors d'elle.
Peut-être.
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Le vent des larmes
Teen FictionOù es-tu ? Je t'ai perdu. Je n'ai pas été à la hauteur de te sauver toi, en plus de ma propre vie... **** Quand Laura part avec sa valise et son chat noir loin de sa ville natale, aucune de ses amies ne se doutaient de rien. D'autant plus, le fait q...