Chapitre 34

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Laura avait chaud... Terriblement chaud. Peut-être, cela était dû à son lit de malade bine douillet... ? Tiens, d'ailleurs, pourquoi était-elle toujours à l'hôpital ? Tama devrait être plus important qu'elle non ? Où est-il déjà ?

Ah oui... Il était parti dans les nuages, à chasser adorablement avec son miaulement si mignon... Laura regrettait amèrement. Elle regrettait, de ne pas avoir pris assez de temps pour son chat. C'était si... bizarre. Elle voyait les pas légers de son petit chat noir, sautillants partout dans son ancienne maison. Il s'emblait heureux d'être ici, enfin dans une famille. C'était le moment où sa famille l'avait accueilli à grands bras ouvert. Ce jour de rêve...

Oups ? Laura rit intérieurement. Tama était tombé dans les escaliers, et Laura l'avait rattrapé. Un autre jour, ils avaient espionné ses parents ensemble, au sujet de la maladie de Laura. Elle s'en souvenait comme si c'était hier... Mais l'existence de Tama semblait si loin à présent...

Le rêve qu'elle avait faite juste avant de sortir avec Tama, où ils se faisaient attaquer par un gros molosse... C'était donc bien réel, elle aurait dû faire plus attention...

Tama ? Me pardonneras-tu un jour... ? Et si je quitte ce monde maintenant, je te rejoindrais non... ? Une simple influenza, ce n'est rien. Mais je peux quand même mettre un terme à tout cela...

Avant de tout oublier, elle se souvient d'avoir entendu les paroles de Dr. Bell qu'elle avait inlassablement détournées de son esprit. Sa maladie... Pourrait peut-être s'aggraver si elle ne faisait pas attention. Attention ? Pour qui ? Si elle n'a pas pu sauver la vie de Tama, elle n'aurait jamais pu se sauver elle-même.

Je suis désolée. Je n'ai pas pu te sauver, toi, en plus de ma propre vie...

Laura vit alors son chat sortir ses griffes et... pleurer ?

— !?

Laura se réveilla en sursaut, haletant, le souffle court. Elle regarda autour d'elle, paniqué. Elle se trouvait dans sa salle à l'hôpital. Et il y avait Valentine, à son chevet, lisant un livre en silence. Dès qu'elle entendit son amie se réveiller d'un bond, Valentine lâcha son livre et se précipita vers elle.

— Laura !! Comment vas-tu ? Tout va bien ? Je vais appeler les médecins pour les prévenir que tu es réveillée !

Pressée, elle dit tout en même temps que Laura n'eut le temps de capter que la moitié. Alors que Valentine s'apprêtait à bondir sur la porte en courant, Laura se saisit de sa manche.

— Dis... j'ai dormi combine d'heures ? J'ai l'impression d'être là à parler avec Tama depuis longtemps... murmura-t-elle en fixant le sol.

Valentine s'arrêta net, la regardant profondément attrister et compatissante.

— Tu as dormis quatre jours il me semble, lui répondit-elle en souriant tristement. Tu as juste attrapé l'influenza, ce n'est rien... Mais cela doit être dû au choc...

— Choc de quoi ? la coupa-t-elle, les oreilles bondissantes.

Son amie ne répondit pas, et posa une main sur son épaule droite brûlante.

— Reste calme, et tout ira bien pour toi... Ta pneumonie ne va guère mieux en revanche. Dors bien, et je dirais à tes parents et à tes anciens amis de cette nouvelle.

Laura ouvrit la bouche pour protester, mais son amie ne lui laissa pas le temps de répondre.

— Non Laura, cette fois, ce sera moi qui commanderai, que tu sois contente ou non. J'estime que tes amis doivent être au courant de la vérité que tu leur avait longtemps caché. Je pense pour eux. Tu as pensé ce qui était juste, mais en faisant cela, tu as fait totalement l'inverse de ce que tu voulais... En disparaissant comme ça, en un seul jour, c'est évident que tous le monde aura peur pour toi...

La malade ferma lentement les yeux, bercée par ses mots.

— A tout à l'heure, Laura.

La voix de sa meilleure amie résonna en écho dans sa tête. Que sera le paysage lorsqu'elle rouvrira les yeux le lendemain matin ? Une plaine ? Ou bien sa montagne natale ? Son lit d'internat ? Ou encore, sur de l'herbe fraiche auprès de son précieux chat mort... ? Non, il n'est pas mort.

Oh ! Qu'elle haïssait les chiens ! Ces molosses... Ils ont eu le courage de planter leurs crocs dans le cou de Tama ! Un si petit chat ne pouvant à peine se défendre ! Comment avait-elle pu caresser ce... ce... tueur ? Le tueur de sa vie ? Comment avait-elle pu se dire, durant l'espace de quelques secondes, que les chiens pouvaient être gentils après tout ? Elle était si bête ! Elle haïrait les chiens à tout jamais. Jamais elle ne pourrait les pardonner...

La matin suivant, Laura sentait ses paupières lourdes, et ses poumons un peu plus brûlants que d'habitude. Elle tourna sa tête pour voir si son amie était là à sa place. Mais celle-ci n'était pas là. Peut-être était-elle dehors... ?

Elle essaya de se lever, sans succès. Mais elle avait vu dans son rêve... ! Tama était là, au parc, à l'attendre ! Elle devait le rejoindre, avec ou sans l'aide de son amie. Attends-moi Tama... J'arrive à ton secours... ! Je suis faible. Mais je serais forte. Et je t'en promets. Je ne ferais plus d'erreur.

Je m'ouvrirais à tout le monde.

J'aimerais tout ce qui m'entourerait.

Je prendrais soin de chaque être vivant, qu'il soit petit ou non.

Même les chiens.

J'irais me faire pardonner auprès de mes amis à qui je leur ai toujours menti. Valentine a toujours eu raison. L'amitié est plus importante que n'importe quoi... Elle le regrettait. Elle regrettait.

Je ne ferais plus la même erreur. Alors... S'il vous plaît... Faites-moi conduire jusqu'à Tama... Donnez-moi cette force...

Laura tomba de son lit de malade, et rampa, les jambes encore faibles, vers la porte menant vers le couloir. Mais avant même qu'elle ne puisse l'ouvrir, quelqu'un l'ouvrit à grande volée.

— C'était quoi ce bruit assourdissant ? s'écria une infirmière, suivit par Valentine et les amis de Laura.

— Oh mais... Laura !? Que fais-tu ? Tu devais rester tranquille dans ton lit !

L'infirmière la prit dans ses bras et la déposa sur son lit.

— Non... Je dois... rejoindre... Tama... là-bas...

La voix de Laura était à peine audible, que les personnes autour d'elle devaient arrêter de respirer pour l'écouter au mieux.

— Non Laura, tu dois rester là... lui répondit gentiment une voix qu'elle reconnaitrait depuis des kilomètres à la ronde.

Louise ?

— C'est vrai...

Jade ?

Que faites vous là ?

— Et quand tu seras mieux au point, on ira s'amuser dehors !

— Oui ! Et d'ailleurs...

Jade avait pris la parole, semblant éviter son regard.

— Je suis désolée Laura... Pour tout... Pour ne pas avoir été là à ton secours... Pour... tout...

— Oui, moi aussi je dois m'excuser... Je regrette beaucoup de choses depuis ton départ.

Miriam ?

— J'espère que tu seras assez en forme bientôt pour que l'on puisse se parler face à face... lui murmura Louise tristement.

— J'ai hâte, vraiment hâte de te revoir sur pieds, et de pouvoir te dire des mots que je n'aurais jamais pensé devoir le dire dans ma vie.

Oh Miriam... On ne se connait même pas et tu t'en veux déjà...

Oui, moi aussi je suis désolée. Je regrette encore plus de choses, je regrette ma vie que je recommencerais s'il le faut. 

Le vent des larmesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant