Chapitre 32

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Après sa bonne victoire, Laura prit une pause bien méritée. Elle était si fatiguée qu'elle ne voulait même plus se lever et se mettre assise devant son bureau pour faire ses devoirs. En même temps, on dit tout le temps ou très souvent de faire attention en premier à son corps, non ? Laura se reposerait dans ce cas, aussi longtemps qu'elle le sentait.

La neige avait recouvert le territoire tout entier, la cour de l'établissement comprit. Le blanc moins immaculé que celui de sa ville natale ne lui plaisait pas, le contraire des autres, qui profitaient tous de la neige, quelle que soit son état. La neige sur le sol était un pieu terreux, noircit par endroit. Mais sur les bancs, ou encore sur les toits des voitures, la neige était tombée en masse. Tous les enfants qui passaient devant les voitures en ramassaient et s'amusaient à les lancer sur le dos de leurs amis, ou bien créaient un petit bonhomme de neige vite fait, avant de se diriger dans leur salle de cours.

Les élèves de la classe de Laura n'avaient plus vraiment cette mentalité, et préféraient ne pas se mouiller et d'attraper ensuite un rhume en rentrant chez eux (Laura n'en était pas contre, et les remerciait même en secret).

Cependant, une seule fille ne lâcha pas Laura de l'œil, voulant à tout prix lui faire savourer la bonne odeur de l'hiver. Elle tentait en vain la faire sortir en dehors de sa chambre et de son établissement, Laura restait toujours dans le même esprit. Comment ouvrir peu à peu le cœur de son amie et lui faire découvrir la vie ? Cette question, Valentine se le posait très souvent. Comment changer Laura ? Comment se détournera-y-elle du noir ? Pourquoi n'aimait-elle pas profiter de tout ce qui se passait devant elle ? Que lui avait-elle mis dans cet esprit-là ?

Valentine se leva, le regard sûr d'elle. C'était sûr et certain, elle ne faisait pas le faux pas puisque tout cela était pour son amie ! Laura non plus ne pourrait pas la contredire. Du moins... si elle lui pardonnerait facilement d'avoir été tombée dans un piège.

Car oui, Valentine l'avait compris. Laura ne sortirait jamais si on le lui demandait comme pour une simple sortie. Il fallait à tout prix lui tendre un piège qui la ferait sortir dehors, où elle ne pourrait pas s'échapper facilement de ses mains.

Elle décida donc de lui mentir. Lui dire que ses parents l'attendaient plus loin, dans la ville, près de la Gare. Pourquoi là-bas, si loin ? C'était pour avoir le plus de temps possible à lui faire de nouveau du tourisme en neige, mais aussi par ce que là-bas, en chemin, se trouvait un grand parc où l'hiver, la ville y installait une énorme piste de patinage. Valentine pariait que son amie ne s'était jamais essayée en patinage, et qu'il serait bien fort dommage de la quitter sans avoir dit son dernier mot...

Mais cela, elle le lui dirait le moment venu. Il n'y a aucune urgence...

Elle se leva donc de son lit, et sauta sur Laura, encore endormie.

— Laura !! Réveille-toi tout de suite ou sinon je te tire de force dans le froid ! lui cria-t-elle en riant intérieurement.

Laura rêvait. Elle se trouvait dans son ancien jardin fleurit, dans sa maison natale. Cependant, quelque chose la tétanisait de peur. Il n'y avait plus aucune belle fleur, toutes les plantes de son jardin étaient fanées, rien ne tenait en place. Elle se retourna, toute tremblante, et chercha quelqu'un du regard afin de se rassurer qu'elle ne soit pas toute seule dans cet endroit... Tama s'avança, les pas lourds, et Laura souffla.

C'est alors que le cauchemar commença.

Une ombre immense, - gigantesque ! -, sauta droit vers son petit chaton noir, encore tout fragile, et Laura hurla de douleur en voyant son compagnon miauler de peur. Elle entendait un craquement assourdissant, un grondement féroce d'un grand molosse, et quelque chose visqueux et rouge...

Le vent des larmesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant