On a atteint la moitié de l'histoire et rattrapé le canon. ça va devenir un peu plus dur à partir de là.
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Chapitre 4 - avril 2001 - personne
Le bateau s'éloignait dans un bruit de moteur. Il s'était arrêté une seconde et Fugo avait cru qu'ils allaient faire demi-tour pour venir le chercher, mais c'était simplement le temps de hisser Narancia à bord, après quoi il repartit.
Revenez ! voulait crier Fugo mais sa voix était coincée dans sa gorge. Revenez, me laissez pas ! Le bateau disparaissait et Fugo en était encore à essayer de comprendre. Ils étaient arrivés sur l'île de San Giorgio Maggiore, prêts à livrer Trish et terminer leur mission avec succès. Ils repartaient en traitres de Passione, avec Trish blessée et en laissant Fugo derrière eux.
Pourquoi Bucciarati lui avait collé cet ultimatum? Pourquoi il n'avait pas discuté, ne lui avait pas dit qu'il voulait que Fugo vienne, qu'il avait besoin de lui ? Il savait, pourtant, que Fugo était mauvais pour prendre des décisions sur un coup de tête, il avait besoin de temps. Comment il avait pu l'abandonner comme ça, après tout ce temps, après tout ce qu'il savait sur lui ?
Et Narancia ? Bucciarati ne voulait pas de Narancia dans Passione parce que c'était trop dangereux, ça le dérangeait pas de l'emmener trahir le boss ? Est-ce que ce revirement suicidaire n'était pas trop dangereux pour Narancia ? Le bateau s'éloignait droit vers leur mort. Revenez. La voix de Fugo n'était qu'un tout petit filet. C'est trop dangereux. Vous allez mourir. Je veux pas vous perdre.
Il envisagea de plonger pour les rattraper, comme Narancia, mais le bateau était trop loin maintenant, il ne savait pas bien nager. Et il y avait cette petite voix méchante qui lui disait dans sa tête que s'ils étaient partis si vite, sans prendre la peine de discuter, sans hésiter à le laisser derrière, peut-être que c'était parce qu'ils voulaient se débarrasser de lui depuis longtemps, depuis toujours, lui et son Stand dégueulasse, et là ils avaient enfin trouvé l'occasion.
De toute façon, Fugo n'avait aucun moyen de les rattraper à part attendre le prochain vaporetto, mais qui sait quand il arriverait, l'île avait visiblement été fermée au public. Il fit malgré lui un pas en avant sur l'embarcadère. Il voulut crier quelque chose, il avait assez repris ses esprits pour se rappeler comment on faisait. Partez pas ! Ou si vous voulez à ce point mourir, emmenez-moi avec vous ! S'il vous plait ! Sans vous je m'en sortirai pas ! Mais il fut coupé dans son élan par une étreinte soudaine sur ses épaules. Un grognement. Un souffle sur sa nuque, de la bave qui coulait dans son cou, des grandes mains d'adulte sur ses épaules d'enfant de 13 ans. Il se retourna, recula et tomba au sol pour lui échapper. De là il avait l'air encore plus immense, Purple Haze, sur le parvis de San Giorgio Maggiore.
Je vais mourir, pensa Fugo. Cette fois, il va me tuer. Personne ne va l'en empêcher.
Le monstre l'attrapa par la tête et le jeta violemment à plusieurs mètres, contre le mur de la cathédrale. Il le ramassa et le jeta encore. Et encore. Fugo ne se défendait même pas. Ça servirait à rien à part le blesser encore plus, il le savait. Il ne pouvait pas survivre cinq minutes sans les siens. Quelque part, il aimait bien l'idée. Ils le laissaient là, et Fugo mourait quasi instantanément. C'était romantique. C'était mieux que l'inverse, que Fugo survive alors que les autres mouraient tous dans leur croisade vaine contre Passione. Fugo préférait ne plus être là pour voir ça.
Et puis, s'ils survivaient contre tout attente alors que Fugo mourait, peut-être qu'en apprenant la nouvelle ils auraient de la peine. Peut-être qu'ils le pardonneraient de ne pas avoir eu le courage de les suivre.
Il avait des visions presque sereines de ses funérailles, Narancia qui pleurerait, Bucciarati qui serait dévasté, alors que les mains de Purple Haze se resserraient encore plus sur son cou et qu'il avait ses derniers spasmes. Romantique. Bucciarati le ferait enterrer dans le village de pêcheurs pas loin de la tombe de son père. Abbacchio ne toucherai plus jamais une goutte d'alcool en mémoire de lui. Narancia jurerait sur sa tombe qu'il allait devenir le meilleur en maths et dans toutes les matières, et qu'il continuerait l'école jusqu'aux études supérieures. Mista s'adresserait à lui dans ses prières. Il lui demanderait des conseils, si oui ou non les pommes de terre peuvent être considérés comme des légumes. Giorno ferait pousser les plus jolies fleurs sur sa tombe. Purple Haze n'existerait plus. Il n'y aurait plus de virus. Plus de menace. Le monde serait un peu meilleur.
- Il étouffe ! fit une voix proche de lui et en même temps très loin. Il a des spasmes ! Je pense qu'il fait une crise d'épilepsie!
Des mains qui ne pouvaient pas voir ni sentir Purple Haze le tirèrent. Combien de temps s'était passé ? Il y avait du monde autour de lui. Des touristes.
- Il saigne. On dirait qu'il s'est fait tabasser.
- Mais il y a personne ici !
Laissez-moi, avait envie de dire Fugo. Éloignez-vous, vous êtes trop près, Purple Haze va ...
Mais l'air n'arrivait plus à son cerveau et il s'évanouit, en espérant de tout son cœur qu'il ne se réveillerait jamais et que ce soit la fin de tout.
Chapitre 4 - personne - Fin
Pardon, c'est très court... je ne pouvais pas écrire plus, cette scène me déprime trop. T____T d'aiilleurs toutes mes excuses si elle est pas raccord avec le canon, la scène de la séparation m'a tellement brisé le cœur, j'ai été incapable de la revoir, même pour vérifier T.T
le dessin : non mais admirez moi cette cathédrale de San Giorgio Maggiore absolument sublime xD ! Je n'en reviens pas d'avoir accompli un tel chef d'oeuvre ! J'en suis aussi fière que si c'était moi qui l'avait construite xD (oui bon... laissez moi me consoler avec ce que je peux, ce chapitre me démoralise)
Prochain chapitre : *musique de Golden wind meme si ça va pas du tout avec l'ambiance* Giorno
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Purple Haze sur le parvis de San Giorgio Maggiore
FanfictionSpoilers Part 5. Purple Haze déteste Fugo. S'il ne l'a pas encore réduit en pièces, c'est parce qu'il obéit aux personnes à qui son manieur à donné sa confiance. Elles sont rares, la confiance de Fugo est dure à gagner. Ou : Au fil des années et des...