CHAPITRE 7

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De belles vacances débutèrent dès l'arrivée de Mario. En attendant la proclamation des résultats de mon examen, nous profitons à fond de nos journées.
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Nous aimions nous rendre souvent à la plage, espace d'aventure, de rencontre et d'expansion libre de soi. Nous sortions souvent avec Neka et Orpa. J'avais décidé de profiter de chaque minute que je devrais passer avec Mario car il n 'en avait que pour deux mois.
Les journées étaient remplies de câlins et de promenade. Jusque-là, mon idylle avec Mario était bien gardée dans le cœur de Neka et de Orpa. Mes parents ainsi que ceux de Mario n'en savaient rien. Mario était rare chez moi et quand j'étais chez lui, ses parents étaient la plupart du temps absents.
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Quelques jours après l'arrivée de Mario, nos résultats furent proclamés. C'était positif pour moi avec de très bonnes notes et négatif pour Orpa. Toute ma famille était très contente et Mario aussi, bien que l'échec de sa sœur ternît légèrement son bonheur.
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Orpa était en effet anéantie. Elle était découragée, angoissée et perdait confiance en elle. Le plus grave c'est que toutes les filles de notre groupe d'étude ont eu le baccalauréat sauf elle. Elle dit qu'elle préfère mourir plutôt que de refaire une année de plus. Le risque dans l'échec est de se laisser emporter par des émotions fortes qui submergent. La blessure d'amour propre peut être si vive, que certains en viennent à perdre tout estime d'eux-mêmes...C'est ce qui arrivait à Orpa en ce moment.
Mais laisse-moi te dire mon enfant, dans la vie, il ne faut pas considérer l'échec comme un naufrage mais à l'inverse, comme une opportunité de rebond. L 'échec n'est pas à nier certes, mais il faut l'analyser et en tirer les éléments pour bâtir d'autres stratégies qui vont conduire au succès. Il ne s'agit pas de s'accommoder de l'échec mais d'en tirer toutes les leçons possibles pour l'avenir.
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Comme l'étincelle qui relance le moteur, il suffit parfois de ce coup de projecteur pour nous remettre en route. Orpa a échoué mais ce n'est pas une fin en soi et c'est ce que Mario et moi nous attelons à lui faire comprendre. Quelques jours plus tard, elle allait mieux et souriait même.
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Bien que l'amour battît son plein entre Mario et moi, je n'avais toujours pas consenti à passer à l'étape supérieure. Le sexe m'inquiétait et m'intriguait. Ma mère disait que c'était pour les personnes mariées. J'avais trop peur et Mario devenait de plus en plus impatient. Il existait entre nous une grande complicité et une tendresse hors pair mais pas suffisant pour moi pour se connaître sexuellement.
. Maintenant je suis majeure certes mais........ je ne me sentais toujours pas prête. Parfois j'avais besoin d'en savoir un peu plus mais le sujet de la sexualité est délicat à aborder avec les parents. Neka ne pouvait pas m'aider non plus, elle n'a pas encore osé sauter le pas. Nous avions toutes deux peur que Maman nous fasse examiner par un Gynécologue.
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Les jours continuaient par défiler. Tiens ! j'allais oublier ma fille il y a une bonne nouvelle. L'Etat attribue des bourses d'études aux meilleurs élèves lors de l'examen du baccalauréat et c'est avec joie que nous avons appris que j'en faisais partie. Je devais choisir entre aller en France, en Russie ou au Maroc. Pfffff. Super mais le Canada où Mario vivait aurait été l'déal.
J'allais donc voyager. Quel bonheur et quelle fierté pour mes parents ! Moi, fille d'un infirmier modeste et d'une coiffeuse, j'allais étudier à l'étranger ! Le destin nous réserve souvent de bonnes surprises. C'était l'euphorie en ce moment. J'avais l'amour et l'avenir professionnel s'annonçait luisant. Que le Seigneur soit loué pour ses bontés !
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Un jour chez Mario, il entama une discussion qui me touchai énormément.
- Irma, je crois que le moment est venu d'informer nos parents de notre histoire.
- Mario, je ne sais pas comment annoncer cela à mes parents. Je n'ai que dix-huit ans et je viens juste d'avoir le baccalauréat.
- Non Irma, il le faut. Le moment est venu de cesser de nous cacher. Nous sommes encore jeunes mais nous ne sommes plus des enfants. Tu vas entrer à l'université et moi j'y suis déjà quand même ! Et puis le fait d'impliquer nos parents va nous aider à tenir nos engagements, vu que nous allons vivre loin d'eux et dans deux pays différents.
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- Mais Mario, penses-tu que tes parents vont m'accepter. ?
- Pourquoi pas, Irma. ?
- Nous sommes de classe sociale différente Mario.
- Arrête de dire des sottises Irma. Ma mère est très gentille et mon père n'est pas un monstre non plus. Parle à tes parents, je parlerai aux miens. J'en ai marre de me cacher. Et si tu ne te décides pas, c'est que tu n'es pas claire.
Dur dur ce que Mario me demandait ! Après un temps de réflexion, une fois rentrée, j'en parlai avec Neka qui me donna une idée formidable. Elle me conseilla d'en parler à Grand-mère Philomène qui allait se charger de l'annoncer à mes parents et c'est ce que je fis dès le lendemain.
Nous appelons Grand-mère Philomène affectueusement Maman Michel. Comme je te l'avais déjà dit au début de ma lettre, mon enfant, ma grand - mère paternelle vivait avec nous. Papa est son fils unique. Maman Michel égayait notre vie par les histoires drôles qu'elle nous racontait pendant les weekends après le repas du soir, non seulement pour nous faire rire, mais aussi pour nous instruire.
Un jour, elle nous raconta cette histoire drôle.
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« Un autobus emmène des politiciens à un congrès. L'autobus quitte la route et s'écrase dans un arbre dans le champ d'un vieil agriculteur. Le vieillard, après avoir vu ce qui s'est passé se rend sur le lieu de l'accident, creusa un trou et enterre les politiciens. Quelques jours après, des policiers passent sur la route, voient l'autobus écrasé et demande au vieil homme Où sont passés les politiciens ? Le vieillard répond qu'ils les ont tous enterrés. Les policiers lui demandent s'ils étaient tous morts ? Notre vieil homme répond que certains parmi eux disaient qu'ils n'étaient pas morts mais comme les politiciens mentent beaucoup, il ne les a pas cru et les a enterrés quand même ».
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Maman Michel nous a raconté cette histoire pour nous montrer qu'il ne fallait jamais mentir, auquel cas cela pouvait nous coûter cher. Nous aimions énormément notre grand - mère.
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Je me rendis dans la chambre de Maman Michel et je lui racontai toute mon histoire avec Mario dès le départ et sollicitai son appui pour informer mes parents parce que Mario y tenait.
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Grand - mère trouva que Mario devrait beaucoup m'aimer pour tenir autant à moi. Elle me félicita pour m'être conduite de manière responsable jusqu'à cette étape car à la question de savoir si nous avions eu des relations sexuelles, je lui ai répondu que non et que ma virginité était toujours là, intacte.
Comme promis, Maman Michel informa mes parents avec une dextérité et une sagesse telles qu'ils ne purent que l'accepter. Comme je m'y attendais, ils me firent appel, me posa quelques questions à propos de Mario et de sa famille et demandèrent à le voir. Ils se sont également réjouis du fait que cette idylle datant de seize mois n'ait perturbé mon étude encore moins agie sur mes résultats scolaires. Néanmoins, ils ne manquèrent pas de me conseiller d'être prudente.
Ouf !!! Le plus dur est passé.
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J'informe Mario le lendemain et il m'annonça qu'il avait également parlé à ses parents qui désiraient me voir.

MA FILLEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant