CHAPITRE 9

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- la fille - ci., tu es vraiment déterminée. Tu as encore la lucidité de m'arrêter ?
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- Oui Mario, je ne suis toujours pas prête. Rappelle-toi, mon père a dit que je dois aller au mariage vierge.
Il sourit, secoua la tête et me lâcha. Toutefois, il revint sur le sujet estimant qu'on pouvait aller au-delà de baisers et de caresses car nos parents savent déjà que nous sommes ensemble.
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Je lui rappelai gentiment que le sexe est permis uniquement dans le cadre du mariage. Mais je me demandais si j'aurai encore la force de tenir longtemps.
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Les préparatifs de mon départ se poursuivent. Dans deux semaines, Mario allait repartir. Mon départ sera dans cinq semaines. J'allais vivre dans le même pays que Mario mais la distance entre nos villes est longue. Nous avons déjà planifié nous voir une fois par trimestre. C'est largement meilleur qu'une fois par année. Oh ! Madame Laure merci !
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Comme tu peux te l'imaginer ma chère fille, le reste du séjour de Mario se passa dans la détente et la gaieté. Plus besoin de se cacher. Des bisous par ici, des câlins par-là, ponctuaient nos journées. Même si Mario n'approuvait pas ma position d'éviter le sexe, il comprenait. Mais il faut avouer qu’à chaque fois, c'était dur de le stopper dans ses élans fiévreux. Je le faisais à regret car ce n'est pas l'envie qui me manquait. Mais hélas, je devais rester prudente et surtout je ne voulais pas décevoir mes parents.
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Me voici aujourd'hui chez Mario quelques heures avant son départ. Quand bien même ce n'était plus pour très longtemps, une grande tristesse m'envahit. Je sais que je le verrai un jour sans vraiment savoir quand ce sera ce jour. Mais mon amour pur et sincère me permettra de patienter. De nos jours, avec l'évolution de la technologie et tous les moyens de communication, ça doit être moins pénible que dans le temps de nos grand-mères qui devaient attendre impatiemment une lettre toutes les X mois.
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Avec Mario, j’ai découvert de diverses sensations, j’ai bénéficié de tendresse et d'affection. Il y a moins de deux ans, je ne connaissais toutes ces choses que théoriquement. Maintenant j'en ai l'expérience. Je sais ce que c'est que d'avoir de l'importance pour quelqu'un au point où il se transforme en agent d'entretien et en vendeur pour s'acheter un billet rien que pour vous voir. J'en fonds encore.......
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Mario après avoir bouclé sa valise se tourna et constata que je l’observais silencieusement. Il approcha ses lèvres des miennes et m'embrassa longuement.
Ce baiser délicieux papillonna mon être et une chaleur m'envahit. Sa peau avait une saveur légèrement musquée qui m'attirait dangereusement. Oui, je brûlais de désir pour ce jeune homme. Notre étreinte fut fusionnelle et une énergie commune nous animait. Nous étions transportés par cet élan dévastateur quand nous entendions frapper à la porte de la chambre de Mario.
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Je sortis de mon euphorie et reprit rapidement mes esprits. Heureusement !
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Cette interruption involontaire de Orpa sonna la fin de ces délices.
Quelques heures plus tard, je suivis la famille de Mario à l'aéroport. Je ne pus m'empêcher de couler des larmes lorsque vint le moment de se dire au revoir. Mario une fois partie, je commençai également à me préparer.
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J'allais quitter mes parents pour la première fois pendant longtemps et cette pensée m'attrista. Des questions de toutes sortes fusèrent dans mon esprit. Comment vais-je m'en sortir. ? Serai-je à la hauteur. ? Que serait mon quotidien sans mes parents, ma sœur, mes frères, Neka, Orpa ?
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Je réalisai du coup que j'allais laisser mon monde d'ici et m'embarquer dans l'inconnu. Certes, Mario m'entretenait régulièrement sur le Canada mais vivre sans ma famille m'angoissait. Mais, il fallait profiter de cette bourse offerte par l'Etat. Je n'étais ni enfant de riche, ni enfant de Ministre mais Dieu m'a doté d'intelligence pour briller et voilà là où cela me conduit. Mais je sens que quitter la famille va être difficile. Mais il faut bien grandir dans la vie.
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Ma famille quant à elle, hormis le fait que j'allais vivre loin d'eux était ravie de ma chance. Ma mère ne cessait de louer Dieu pour ses merveilles à mon égard. Mes sœurs et frères étaient fiers de moi.
Enfin vint le jour de mon départ de ma ville natale, là où j'ai grandi. Je sens déjà que ma famille et ma ville vont énormément me manquer. Mais il me fallait continuer mes études.
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Mes parents et ma grand-mère me rappelèrent brièvement tous les conseils qu'ils ont pris le temps de me donner ces jours - ci.
Toute ma famille était à l'aéroport. Orpa ma meilleure amie et future belle-sœur ainsi que Madame Laure, la mère de Mario étaient là aussi. Même Ajoua, notre bonne, mais pas à tout faire, a tenu à m'escorter.
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Une fois à l'aéroport, mon père qui avait déjà eu la chance de voyager une fois dans le cadre de son travail, me demanda d'aller faire les formalités et de revenir leur dire au revoir. Mario m'avait déjà expliqué comment j'allais m'y prendre.
Je n'avais jamais pris l'avion de ma vie, c'était la première fois. Mais je ne fus point stressée, j'étais plutôt attristée par ma séparation avec ma famille.
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Pour les novices, prendre l'avion peut vite s'apparenter à un jeu de piste bien stressant à cause du ballet des valises à roulettes et des chariots, les annonces incessantes au micro et le roulement des plaquettes de l'immense tableau d'affichage. Sur ce tableau, je repère rapidement mon vol pour voir si ce sera à l'heure. Je me dirigeai vers le comptoir d'enregistrement. Je fis enregistrer mes bagages et obtint ma carte d'embarquement sur laquelle figurait mon numéro de siège.
Je retournai embrasser mes parents car une fois dans la salle d'embarquement, il ne serait plus possible de sortir. Les adieux étaient déchirants. Tour à tour, je serrai les membres de ma famille dans mes bras et je ne sus à quel moment des larmes coulèrent de mes yeux. Ma mère, ma sœur, Neka et Orpa fondirent également en larmes. C'était vraiment pénible de se quitter.
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Ma carte d'embarquement en main, je suivis la flèche vers le contrôle de sécurité. C'est l'étape la plus pénible mais il y va de notre sécurité. Après ces formalités, il ne me resta qu'à attendre l'arrivée des hôtesses et le début de la procédure d'embarquement.
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Après une attente courte, une petite annonce au micro signifia aux passagers que l'embarquement a commencé. Les passagers de première classe ainsi que les personnes à mobilité réduite passèrent d'abord.
Après avoir présenté une nouvelle fois mon billet et ma carte, j'entrai dans un bus qui nous conduisit jusqu'à l'avion. Je repérai ma place et insérai mon bagage à main dans le compartiment au - dessus de ma tête exactement comme Mario me l'avait recommandé.
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Après une attente plus ou moins longue comprenant la démonstration des mesures de sécurité par le personnel de bord., l'avion se positionne sur la piste. Il roule doucement jusqu'à la ligne de départ puis prend son élan pour s'élever dans les airs. Par la fenêtre, je voyais le sol s'éloigner rapidement, les maisons, les voitures, les bâtiments deviennent des miniatures : c'est assez impressionnant pour la première fois.
Après un moment, mes yeux se fermèrent et je fis un beau rêve dans lequel mon Mario me faisait planer de plaisir. J'ai hâte de le retrouver dans trois mois.

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