CHAPITRE 2

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Comme mes parents n'étant pas rigides avec moi, j’acceptais. Je n'avais d'ailleurs pas souvent des occasions pour m'amuser. Cela tombait bien.
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Après la séance d’étude, Orpa et moi commencions notre bavardage habituelle.
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- Dis-moi Orpa, comment se prépare la fête chez vous. ?
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- Ekieee ! donc tu es déjà informée. ?
-Oui, Mario m'a invité ;
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- Parlant de celui-là, je pensais que tu allais me raconter ce qu'il te dit car maintenant il est pratiquement devenu ton chauffeur après les séances d’études ;
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- Justement, il n’y avait rien à dire, il me dépose juste et c'est tout ;
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- En tout cas, fais attention, mon frère n'est pas un saint. ;
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- Saint ou pas, ce n'est pas mon problème, je n’ai rien à faire avec lui.
- Pour la fête., il y aura beaucoup de monde surtout les jeunes de familles riches, il faut que tu t'habilles bien ;
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-eeeeeh Orpa ! Tu m'as déjà vu porter des haillons pour arriver chez toi. ?
Enervée, je prends mon sac de lycée et me lève, stoppant ce bavardage. Orpa s’excusa.
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- Mais non Irma, il n'y a pas lieu de s'énerver, je plaisantais.
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Même si Orpa plaisantait., j'étais vexée. En effet, mes parents n'étaient pas riches mais nous n'avons jamais manqué de rien, ma sœur, mes frères et moi. Nos parents ont toujours tout fait pour nous procurer tout ce qui nous était nécessaire en ce moment. Comme je viens de les mentionner, je vais profiter pour te parler de ma famille, ma fille.
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Je commence par ton grand- père Papa Irma. Son prénom est Michel.
Mon cher père est un homme responsable pour qui le bien-être de la famille est prioritaire.
Infirmier diplômé d'Etat, il s'est toujours montré consciencieux et aimant envers nous. Nous l'aimons et le respectons énormément.
A ses côtés, ta grand -mère, Maman Irma. Prénommée Aline, Maman est coiffeuse et tenait de petits commerces en plus de sa principale activité. Elle passait la moitié de sa journée dans son salon de coiffure et avait de nombreux clients. Il n’y avait jamais de disputes entre nos parents, du moins pas devant nous. J’adore mes parents. En effet, nos parents sont nos premiers amis, ils sont ceux à qui nous devons le plus. Dieu aime voir les enfants témoigner leur profonde reconnaissance à leurs parents dont ils ont reçu le double bienfait de la naissance et de l'éducation.
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Après Maman, venait ta mère Irma. Je suis l'aînée de la famille et je montrais le bon exemple de par mon travail et bien d'autres choses. J'étais tout sauf un souci pour mes chers parents.
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Après moi, il y avait comme autre membre de la famille ton oncle Serge. Bel homme, brillant et studieux Serge a toujours paru plus mûr que son âge. Il est grand et très mature. Peut-être, est-ce cet aspect mêlé à une sensualité et une sensibilité cachées qui attire la gent féminine !. Nous nous entendons à merveille.
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Après Serge., vinrent ta tante Nerla et ton Oncle Lenny. Tu l'as bien compris, ce sont des jumeaux.
Telle une vraie lionne, Nerla dégage une force impressionnante et une confiance en elle étonnante depuis son jeune âge. Elle est pragmatique et a un esprit créatif et éveillé. Tout le contraire de Lenny qui s'identifie par son côté rêveur. Un peu orgueilleux, il se tourne vers la rébellion en cas d'insatisfaction.
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A côté de cette famille restreinte et unie que nous formions, d'autres personnes vivaient avec nous. Il s'agit de Grand-mère Philomène, la mère de papa, Neka, la nièce de maman qui a fini par devenir sa fille adoptive et Ajoua.
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Grand-mère Philo vivait avec nous parce que papa ne voulait pas qu'elle reste seule dans sa maison. Papa était son fils unique. Mais Grand - mère ne causait aucun problème à ma mère et la traitait comme sa propre fille.
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Neka est mon aînée et à l'époque se préparait à passer son baccalauréat. Sans être ma sœur utérine, Neka est adorable quoique farouche parfois.
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Ajoua, sans être payée nous servait de bonne mais pas à tout faire.
Ainsi se présentait ma famille. Nous logions dans une maison convenable mais nous ne vivions pas dans le luxe et l'opulence.
Vivant le bonheur dans une famille unie et aimante, j'avais obtenu l'autorisation d'assister à la fête de Mario. Ce jour -là, je portai une robe rose pastel qui révélait mes épaules et mes jambes sans perdre son caractère décent. Légèrement moulante, ma robe m'allait à ravir. De petites boucles rondes et roses ornaient mes oreilles. Enroulés sur la nuque., mes cheveux formaient un grand chignon à l'arrière. Je détachai quelques touffes pour border mon visage.
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Mon sac à main de couleur bleue harmonisait parfaitement avec mes chaussures bleues avec semelles compensées. Mon visage tamponné d'un maquillage discret respirait de fraîcheur. Je ressemblais parfaitement à une dame alors que je n'avais que seize ans et je mesurais un mètre soixante-dix.
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C'est donc rayonnante et en beauté que je me rendis à l'anniversaire de Mario. Je n'avais rien à envier à tous les enfants de familles riches qui allaient se pointer là-bas. J’étais très heureuse de participer à cette fête car je n'avais pas souvent l'occasion de me détendre.
C'est en toute assurance que je franchis le portail de la maison de Orpa non pas pour étudier mais pour me distraire. M’étant présentée une trentaine de minutes après l'heure indiquée, mon entrée s'est fait remarquée. Tous les regards se posèrent sur moi et Orpa me regardait avancer d'un air ébahi.
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- Irma, tu es resplendissante, me lança-t-elle.
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- Merci Orpa, où est l'heureux du jour. ? Questionnai-je
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- Il attend que la plupart des invités soient présents pour se montrer. Viens t'asseoir à ma table.
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Orpa me conduisit à une table installée en milieu de salle et je m'assieds. En attendant que Mario ne se montre et que la fête ne commence., j'observais amusée le défilement de nombreux jeunes hommes pour se présenter à moi et me serrer la main. Ce n'est pas une surprise, je savais que ma beauté attirait les regards. Il ne manquait plus que je sois bientôt objet de disputes, pensai-je. Quelques minutes après ces allées et venues, Mario se décida à se montrer.
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Mario a vingt ans aujourd’hui. Il mesure un mètre soixante-quinze et il est mince. Vêtu d'un ensemble t-shirt Ralph Lauren et d'un Jeans noir, il a une apparence soigneuse et un regard vif que je n'avais pas remarqué jusqu'à maintenant. Mario prit la parole pour remercier ses invités d'être présents à sa fête et déclara ouverte la soirée.
Tout le beau monde présent n'attendait que ce moment pour se diriger vers le buffet bien garni qui nous lorgnait depuis longtemps.
Mario passait de table en table pour saluer ses invités et finit par venir à la table où j'étais assise avec Orpa et quelques autres de leurs amis.
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-Irma., je te reconnais à peine me dit-il.
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-et pourquoi. ? demandais-je ;
- j'ai de la peine à résister à ton charme ; tu es plus que belle.
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Je le gratifiai d'un léger sourire. C’est bizarre' j'aimais bien ce compliment qui me fit de l'effet.
La fête battait son plein. Lors des fêtes dansantes entre jeunes et adolescents, la musique est choisie et jouée par un D.J. Se succédaient du techno, du slow, du zouk, du rap etc.….
Au cours d'une des chansons de Jacky Rapon, Mario m'invita à danser et j'acceptais avec plaisir. J'aime bien me distraire.
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Au cours de la fête, la plupart des jeunes hommes voulaient danser avec moi.
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L'un d'entre eux., fils d'un ministre de l'époque ne voulait plus carrément me lâcher. A un moment donné, pendant que nous venions de finir une danse et devrions en entamer une autre, Mario s'approcha de nous.
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- Eugène, ça suffit maintenant. Je dois parler avec elle, lança Mario.
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- Ne vois-tu pas que nous voulions danser ? Répondit son ami.
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- Elle n'est pas ton invitée, répliqua Mario en me tirant par la main.
Eugène s'y opposa et une dispute naquit entre les deux amis qui commencèrent à hausser le ton. Finalement, Mario ordonna à Eugène de quitter sa maison et ce dernier s'exécuta en lui promettant de se venger.
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Cette situation embarrassante pour tous les invités déclencha la fin de la fête et chacun commença à s'éclipser.
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- C'est quoi ces façons de faire ? demandai-je à Mario.
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En guise de réponse, il m'attira précipitamment à travers des couloirs et je me retrouvai seule avec lui dans une des salles de leur vaste demeure.
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- Irma. Ecoute, ça m'irrite que des hommes t'approchent, t’enlacent et dansent avec toi. Me dit-il,
- et pourquoi. ?
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- Je pense que je t'aime beaucoup.
- c'est à dire. ?
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- Irma, je suis tombé amoureux de toi depuis bientôt trois mois que je t'ai vu pour la première fois. Je voudrais que nous ayons une belle histoire ensemble.
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Cette déclaration de Mario me laissa perplexe. Non pas que je sois vraiment surprise, mais j'avais fini par croire qu'il me déposait chez moi à la fin de nos séances d'études pour m'éviter de marcher. Puisqu’il n'a jamais abordé un tel sujet.
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- tu ne dis rien. ? Reprit-il
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- Ce que tu demandes n'est pas possible. Je n'ai que seize ans et en plus nous sommes issus d'un milieu social différent. Seules mes études m'importent pour le moment.
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Quand il voulut réagir, je lui demandai de ne pas insister et de me laisser partir.
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Il obtempéra mais insistai pour me ramener chez moi, ce que je ne refusai pas.
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Avant le départ. Je cherchais Orpa pour lui dire au revoir et je lus sur son visage qu'elle se demandait ce qui se passait.
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Une fois chez moi, je pris une bonne douche, remerciai mes parents pour m'avoir autorisé à sortir, fit le récit du déroulement de la fête à mes sœurs et frères, puis je me couchai. Bien entendu, j'omis la partie déclarative de Mario.
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Avant de m'endormir, mes pensées revinrent sur les mots de Mario. J'étais habituée à me voir courtiser mais je dois avouer que ce n'était pas de cette façon et que je n'en suis pas insensible. Qu'est ce qui était en train de m'arriver. ? Non non me dis-je intérieurement. Je suis trop jeune, il n'en était pas question.

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