Museum s'endormit au son des chants braves de son père. Quant à Nara, Abiodun lui récita quelques versets de l'évangile de Matthieu.
La fillette questionna son père:
Père...Dieu nous écoute t-il toujours lorsque nous lui adressons des prières?Adiodun afficha un léger sourire avant de répondre.
- Et bien oui. Il nous écoute toujours. Mais uniquement si notre requête est noble et louable.
- Mais si Dieu nous écoute, alors pourquoi sommes-nous toujours aussi pauvres? Je prie tout les jours pour que vous ayez assez d'argent. Ainsi vous pourrez avoir une aussi belle maison que Sir Langsfield.
- Ne priez pas autant pour cela mon enfant et dormez plutôt.
Ordonna le père qui s'inquiéta de l'esprit vif et ambitieux de son aînée.
Le ciel s'éclaircit.
Une journée longue s'apprêtait.
Abiodun fit ses affaires.
Il était prêt à prendre la mer.
Lui qui en avait toujours rêvé.Il prit soin de laisser quelques consignes à ses filles.
Elles devaient veiller l'une sur l'autre.Abiodun prit également soin de demander à Anne, une des servante de la famille Langsfield de protéger ses enfants du danger.
Il espérait que la paie soit bonne afin que ses petites puissent rêver.Le bruit des vagues était un véritable délice pour les oreilles de cet amoureux des bateaux. Il était heureux. Et même si sa présence ne faisait pas l'unanimité, il comptait bien faire ses preuves.
Il allait devenir marin. C'était définitif.
Il s'imaginait avoir son propre bateau.
Quand bien même cela paraissait impossible. Dans son imagination tout devenait possible.
Et il avait bien le droit dans son imagination de ne rien se priver.
Les heures passèrent, puis des jours et enfin quelques mois.
Abiodun s'attirait la sympathie de quelques collègues.Et il n'hésitait pas à leur donner des coups mains.
Abiodun était toujours à leur disposition.
Il traînait encore cette attitude d'esclave obéissant et ne voulait pas les décevoir.
Servir les autres était sa nature même.
Et bien que tout l'équipage en profitait de façon désabusée, ces derniers finirent par reconnaître en lui les qualités d'un bon marins.Il était attentif et astucieux.
Ses idées commencèrent à se faire valoir.
Son désir de motiver l'équipe lui valut la désapprobation du capitaine.
L'ancien esclave en faisait trop.
Il se permettait ce qu'il n'aurait jamais dû se permettre.Les choses se compliquèrent pour notre ami au grand cœur. S'étant attiré l'animosité de celui qui lui avait permis d'être à bord de ce bateau.
Un soir d'orage, les marins et pêcheurs presque tous endormis, adiodun quitta son lit pour se faire une boisson chaude.
Il ne trouvait pas le sommeil et admirait une photo de ses filles. Elles étaient si innocentes et elles avaient le regard plein de vie.
Nara était âgée de 15 ans. Tandis que Museum n'en avait que neuf.
Abiodun se servait sa boisson chaude lorsqu'il fût assommé par derrière.
Quelque chose de terrible allait se produire...Les rayons de soleil embellissaient le navire.
Les membres de l'équipage se levaient les uns les autres.
Ils ne remarquèrent pas aussitôt l'absence de l'un d'entre eux.
Puis Charles le plus jeune de tous se souvint d'abiodun.
Où était t-il donc passé ?- Capitaine! Capitaine! L'ancien esclave est introuvable. Se précipita de crier Charles.
- Vous en êtes certain ? Avez vous regardé au fond du bateau ? Dans l'entrepôt ? Demanda le chef de navire.
- Il n'y est pas. Abiodun semble s'être volatilisé. C'est inquiétant.
Tous ne comprenaient pas.
- Il a dû tomber à l'eau. Dit l'un des pêcheurs. Il n'y a pas d'autres explications.
- Mais comment ? Nous n'avons rien vu et rien entendu. Répliqua un autre.
- Pensez vous qu'il aurait pu le faire délibérément ? Questionna un autre des marins horrifié.
- Non! Jamais assura Charles. Mr abiodun n'aurait jamais fait une telle chose. Voyager en mer faisait son bonheur. Qu'a t-il bien pu se passer ?
- Vous dites vrai. Acquiesca le capitaine. Il a du se passer un drame. Mais nous n'avons pas le temps de le comprendre.
Nous devons continuer le voyage.- Mais capitaine...fit Charles scandalisé.
- Il est temps de poursuivre. Que chacun aille à son poste.
- La vie de cet homme avait donc si peu de valeur à vos yeux ? Posa le jeune marin.
- Il n'est nulle part sur le bateau. Hier dans la nuit, il y a eu de l'orage. Il a dû quitter son lit, glisser et se noyer. Narra le capitaine sans aucune émotion.
Ils reprirent l'aventure.
Des semaines plus tard, ils rentrèrent à Londres.
Les filles Otolomi attendaient leur père avec impatience.
Mais il ne revint pas.
La servante anne alla interroger les membres de l'équipage et personne ne voulut répondre à ses questions.
Elle fut désespérée de n'avoir aucunes nouvelles.
Que deviendrait ces deux jeunes filles ?
Soudain, charles aperçu la femme.
De peur d'être aperçu entrain de lui donner quelques informations, il entreprit d'aller la voir à la propriété Langsfield.
Ce qu'il fit deux jours tard.
Anne eut du mal à digérer la nouvelle.
Quelle tragédie!
Le malheur s'abattait sur la vie des filles Otolomi. Elles qui n'avaient déjà pas de mère.
Elles étaient désormais orphelines et abandonnées à leur triste sort.
Les Langsfield allaient ils les garder dans leur domaine?
Ces derniers ne savaient comment aider les filles Otolomi.
Peu être devaient elles continuer de vivre et travailler pour leur famille comme domestiques. Ou les confier à des amis qui en avait plus besoin qu'eux. Là était le casse-tête pour ce couple qui était si compatissant.Deux semaines plus tard, toujours déboussolée par la mort de son père, Museum découvrit une lettre de sa soeur qui lui annonçait qu'elle s'en allait loin de Londres.
VOUS LISEZ
La fille du quai.
Historical Fiction1848: Ère Victorienne. Dans une époque où les esclaves tentent de trouver une issue de liberté, Abiodun Otolomi, ancien esclave est dit mort noyé en pleine mer. Le chef d'équipage relate les faits prétextant un accident. Dévastée par la terrible n...