10. La saison

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Museum posait la marchandise lorsqu'elle vit son amie Dorothy accourir.

- Que vous arrive t-il donc? Questionna t-elle.

- J'ai besoin de votre aide. S'il vous plaît, ne me dites pas non.

- De quoi s'agit il Dorothy?

- Pourriez vous prendre la place d'une amie ? Le temps d'une soirée. J'irai voir le capitaine pour vous dispenser de vos heures restantes. Il suffira de lui promettre un bon panier garnis et le tour sera joué.

- Votre amie est elle malade ?

- Non. Certes elle a eu un fâcheux accident en cuisine. Il lui faudra du repos pendant deux à trois jours.

- Si vous arrivez à convaincre le capitaine alors je vous aiderai.

Dorothy n'attendit pas une seconde de plus pour se mettre à la tâche.

La saison des bals débutait. L'agitation battait son plein dans le coeur des jeunes ladies de la cour britannique.
Il était temps de revêtir ses plus beaux vêtements.
La vente aux enchères allait commencer.
Gianine finissait sa toilette.
Une odeur de rose et d'hibiscus se dégageait de sa chambre.
La voilà qui descendit les marches des minutes plus tard.
Elle portait un diadème appartenant à sa défunte mère.
Barth s'était lui aussi fait beau pour l'occasion.
C'était le premier bal de sa petite sœur.
Elle ne pouvait trouver meilleur compagnie que son frère pour ce jour si spéciale.
Lady Artel fit à son tour son apparition.

- Vous êtes toutes les deux sublimes. J'ai terriblement de la chance de me tenir aux côtés de telles beautés. Débuta t-il.

- Il est vrai que nous sommes particulièrement charmantes ce soir. Mais tu es très élégant également cela va de soi.

- Un compliment de ma chère tante n'est pas de refus.

- Si vous m'écoutiez plus souvent Barth ,alors vous auriez plus de compliments de ma part.

- Allez vous parler de mariage une fois de plus? Tante je n'ai pas pour ambition d'épouser qui que ce soit. Du moins pour le moment. Je m'occuperai de l'héritage et des affaires de la famille comme il se doit.

- J'ose espérer que ce début de saison vous fera changer d'avis. Insista lady Artel.

Ils se dirigèrent vers la sortie et montèrent dans la calèche.
Ils admiraient Londres de nuit.
Gianine chérissait chaque secondes qui passaient.
Elle n'en revenait pas. Elle sortait enfin de sa tour. Et cette fois, ce n'était pas accompagné de son valet ou pour aller rendre visite à une amie.
Elle allait rencontrer de nouvelles personnest faire ses débuts dans la société.
La salle de bal était immense et les décors fabuleux.
Le lustre illuminait la pièce et les bijoux brillants des jeunes ladies s'accordaient parfaitement à la lumière.
Le buffet était parfaitement installé tandis que les jeunes hommes se présentaient les uns les autres.

Gianine arriva au bras de son frère le coeur agité mais la poitrine bien serrée dans son nouveau corset.
Rose-Isabelle était accompagné de sa mère veuve et Mary de son père le Duc de Charworth.
On apercevait la jeune Éléonore Russel et ses deux frères faire leur entrée.
Éléonore avait déjà fait sensation pendant la présentation des jeunes ladies à la reine.
Splendide et élégante étaient les propos de la reine lorsqu'Éléonore lui fit la révérence.
La saison débutait bien pour cette aristocrate à qui tout souriait.
Elle descendait d'une lignée de femmes qui avait été mariée dès la première saison de leur bal.
Sa famille avait bonne réputation et son frère aîné John, était déjà marié.
Lord John espérait que son frère ainsi que sa soeur trouvassent l'amour comme lui l'avait fait.

Museum portait son plateau et proposait des amuses bouches.
Elle incitait quelque peu à la curiosité mais elle ne se lassait pas intimider.

- Si je ne m'abuse, il s'agit de la  négresse qui a osé s'incruster au salon thé de Lady Edcliff.
Commenta une dame au chapeau à plumes.

- Quel effrontée! Elle a enfin compris où était sa place. Répliqua l'autre.

- Lord John! S'exclama Barth ravis de voir un visage familier.

Ils se lançaient dans une discussion d'hommes.

- Je vais retrouver Rose et Mary. Prétexta Gianine afin de se débarrasser de sa tante.

- N'allez pas trop loin. Lui ordonna Lady Artel qui cherchait elle aussi ses semblables.

Elle vit Lady Edcliff et la comtesse Cassandra siroter leur verres.

Gianine tira un gâteau dans le plateau de Museum.
Cette dernière la reconnue aussitôt.

- Vous? Dit elle surprise. Bonté divine vous ne devriez pas servir ici! Notre tante est à cette cérémonie.

- Cela ne change rien qu'elle soit ici ou pas. Je remplace une connaissance.

- Vous êtes une bonne amie.

- Ce n'est pas grand chose à vrai dire.

- Si j'insiste. J'ignore si Mary ou Rose me remplacerait à des tâches si difficiles.

- Voulez vous une autre pâtisserie ?

- Oui merci. Je n'en mange pas autant d'habitude. Il fallait absolument que je rentre dans cette robe de bal.

- Elle vous va très bien. Vous avez la taille parfaite et les couleurs choisies vont tout à fait à votre peau.

- Vous croyez ? Pourtant aucun prétendant ne m'a encore approché.

- Ils sont timides voilà tout. Vous devriez être plus patiente. Vous n'êtes pas obligée de vous marier ce soir.

Gianine lançait un sourire.
Barth tourna les yeux un instant vers sa sœur et vit les deux jeunes femmes discuter.

- Pourrais je avoir une de ces délicieuses pâtisseries ? Posa un jeune homme.

- Bien évidemment Sir. Répondit Museum qui tendit son plateau.

Gianine semblait avoir attiré l'attention du cadet de la famille Russel.
Museum les laissait faire plus amples connaissance.
Et pendant qu'elle s'amusait à goûter elle aussi les patisseries de son plateau, le vicomte apparut devant elle.

- Vous voilà prise en flagrant délit.

Museum fut à son tour surprise.

- Je m'assurais qu'elles étaient aussi bonnes que le prétendait votre sœur.

- Verdict ?

- Elles sont très bonnes.

- Peu être devrais je les goûter également?

- Vous devriez.

Il en prenait une et la glissa dans sa bouche.

- Vous rendez mon existence charmante. Déclara t-il.

- Que dites vous ?

- Je dis que vous rendez mon existence charmante. Tellement charmante que déguster une pâtisserie près de vous me ravit au plus au point.

Elle le scruta et lui répondit fièrement:

- Si vous n'aviez pas cette si mauvaise réputation et si vous n'étiez pas vicomte...alors peu être aurions nous une chance de développer des sentiments.

Barth fut si heureux de ses paroles. Car elles signifiaient, qu'il y avait un univers où leur histoire aurait pu exister.

La fille du quai.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant