9. Le théâtre marécageux

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La ciel ne tarda pas s'obscurcir lorsque le petit théâtre de la ville fût inondé d'ouvriers.
Valets, servantes , marchands... s'y retrouvaient pour quelques soirées animées.
Ils se racontaient des anecdotes et rigolaient aux éclats.
La troupe sur scène allait bientôt débuter.
Une petite musique enjouée qui attirait l'attention du public.
Certains en profitaient pour siroter leurs verres.
L'ambiance était excellente.
Les coeurs étaient rassasiés de joie.
Museum entra dans la pièce et se mêla à ses confrères.
L'un des acteurs de la troupe profita de l'occasion pour faire entendre son talent au violon.
Henry aimait se produire sur scène mais il aimait également jouer du violon dans les ruelles de saint john's wood ou d' Hammersmith.

Il caressait le public par le son mélodieux de son instrument.
Quelques applaudissements se firent entendre dans le salle.
Dès la fin du spectacle, des réjouissances et des danses animaient le théâtre.
Nous étions loins des salles de bal et des convenances de la valse.

Thomas s'y trouvait lui aussi.
Il aperçu Museum et l'invita à prendre part à la danse. Ce que cette dernière ne refusa pas.
Elle s'y attela avec une telle gentillesse que Thomas en fut si ravis.

- Vous êtes bonne cavalière . Assura Thomas.

- Je dois dire que cela est réciproque. Vous avez le pas léger.

- Et je comprends tout à fait que mon maître ait posé les yeux sur vous. Il semble que vous ayez attiré son attention comme un diamant très rare et précieux.

- Votre maître a bien trop à faire pour s'enticher d'une demoiselle telle que moi. Cela lui passera. Vous verrez.

- J'aimerais vous rassurer à ce sujet mais, je ne le connais que trop bien. Le vicomte ne renonce jamais. Très rarement si je puis dire.

On ouvrit les fenêtres pour y laisser entrer de l'air frais qui manquait à cette pièce où la danse était si agréable.

Barth fit son entrée dans le théâtre les yeux de tout les côtés.
Étonnés fut la foule de constater que l'un des maîtres se joignait à eux.
Que pouvait-il bien faire là ? À se mélanger aux domestiques. Il eut entendu dire par ses domestiques que son valet se trouvait à une soirée animée au petit théâtre de la ville.

- Sir. Fit Thomas surpris.

Barth salua la salle entière par une révérence et s'assit dans un coin de la pièce. Il observait les danseurs puis Museum.
Deux minutes plus tard, il s'approcha.

- M'accorderez vous une danse? Demanda t-il.

- Vous...débuta t-elle surprise et mal à l'aise.


Il n'allait décidément pas lui laisser une minute de répits.

- Vous comptez me faire attendre longtemps ?

Il prenait un ton qui signifiait qu'il ne partirait pas sans avoir eu cette danse.

Museum dû se résoudre à accepter l'invitation.

Ils débutaient par une danse lente et douce. Museum ne lui offrait aucun sourire, aucune amabilité.

- Miss... Lui dit il ;ne désespérant pas de la conquérir. Ayez pitié de mon orgueil et prétendez durant les prochaines minutes ne pas être agacé de cette danse à mes côtés qui dans mon cas est particulièrement agréable.

En le remerciement de sa politesse, Museum accepta alors d'accorder plus d'intérêt à son partenaire de danse.

Soudain, ce fut moins pénible pour elle.
ils échangèrent même quelques regards Confus et affectueux.
Puis, ils entamaient des pas plus agités.
Ils étaient bons partenaires.

- Vous êtes d'une éloquence à couper le souffle. Déclara Barth.

- Vos flatteries sont si bien penser que mon cœur a faillit vous croire.

- Vous pouvez me croire je suis sincère.

- Vous n'êtes jamais à court? Peu être dans cette pièce se trouve une de vos innombrables conquêtes.

- Si tel était le cas, alors cette dernière saurait que face à vous elle n'a plus la moindre de chance.

Museum esquissait un léger sourire. Toutes ses paroles trompées dans du sucre et servies à la demoiselle ne pouvaient la laisser indifférente.

- N'avez-vous pas le projet d'aimer un jour Museum ?

Ils dandinaient ça et là.

- Aimer est un bien grand mot Lord.
Il ne faut pas l'utiliser comme bon vous semble si vous n'êtes pas capable d'en saisir toute la puissance.
Je crois que l'amour naît de l'amitié.
J'ignore si j'ai ce projet d'ailleurs. Mais...si jamais l'idée venait à me traverser la pensée, alors je dirais que je pourrais aimer un homme qui m'apporte respect, sécurité, soutien et affection.
Néanmoins,je connais beaucoup de femmes qui n'ont dû se contenter que de la stabilité dans un foyer . Ce qui n'est déjà pas repoussant quant nous savons pertinemment que trouver l'amour inconditionnel relève d'un miracle.

- Je vous donne raison. L'amour réciproque est un miracle. Qui plus est l'amour inconditionnel. Peu être trouverons nous la réponse en nous fréquentant plus souvent.

- Je doute que cela éclaire nos esprits perdus sur la question. Au contraire, nous fréquenter ne ferait que nous troubler.

- Être troublé à vos cotés ne me dérange aucunement. Et qui vous dis que je ne le suis pas déjà? Troublé.

Museum ne trouva rien à répondre durant l'instant de quelques secondes. Puis, elle retrouva le fil de ses idées.

- Pourquoi avez-vous demandé à votre sœur de venir sur le quai? Ce n'était pas très intelligent. Elle ne devrait pas.

- Elle désirait tant connaître l'élue de mon cœur. Dit il avec humour.

- Je ne suis pas l'élue de votre cœur. Rigola t-elle.

- Pourquoi refusez vous d'accepter mes sentiments ?

- Et bien parce que les sentiments que vous dites avoir ne sont pas réels. Ils sont si éphémères que dans deux semaines vous aurez oublié les avoir ressenti.

- Et si vous aviez tort ? Dit il la regardant droit dans les yeux. Et si dans deux semaines, dans deux mois et dans deux ans ils sont toujours aussi intenses que maintenant ?

- Je doute que ce soit le cas. Une fois que vous aurez compris que vous n'obtiendrez rien de moi après cette danse, vous vous lasserez.

Barth éclata de rire.

- Vous êtes incroyablement vivante Museum! Et je dois dire que je ne suis pas prêt de vous oublier.

Il eut encore des regards. Et soudain elle lui demanda:

- Qu'est ce que vous voyez quand vous me regardez?

- Je ne comprends pas...Que voulez vous dire ?

- Que voyez vous vraiment ? En dehors de toutes ces jolies choses que vous me dites...Que savez vous réellement à mon sujet ? Rien n'est-ce pas ? Car vous ne me connaissez pas. Vous ne savez rien de moi et moi de vous. Je ne voudrai pas céder à vos belles paroles sur le coup d'une émotion trop vive et spontanée. Et j'espère que vous ne me croyez pas ainsi naïve au point de me mettre en danger. Alors cher vicomte, je vous demanderai de ne pas aller plus loin.

Elle avait le don de le désarçonner et pourtant...cela ne faisait qu'accroître son intérêt pour la jeune femme.
Museum mit fin à cette danse qui prenait en longueur et s'en alla.

La fille du quai.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant