Charles se livra totalement.
Il lui était facile de faire confiance à Museum.
Elle lui inspirait de bons sentiments.
Et ce n'était pas seulement parce qu'elle lui avait servi du thé et quelques délicieux biscuits.
Il était temps pour lui de s'en aller.- Vous êtes de bonne compagnie Museum. Merci pour votre hospitalité.
- Cela n'est rien.
Elle essuyait ses yeux mouillés.
-Vous m'avez fourni des informations que je n'attendais plus. Ces anecdotes sur mon père et la façon dont il nous a quitté...Poursuivit elle.
- Il vous aimait. Vous et votre soeur. Il méritait d'être à vos côtés encore à ce jour.
- N'y a t-il donc aucun moyen de prouver que ce n'était pas un accident et que quelqu'un l'a jeté par dessus bord ?
- Pour cela il faudrait que le coupable avoue. Hélas nous ne le saurons jamais. Plusieurs personnes le détestaient sur ce bateau.
- Ils ont eu du mal à m'accepter moi aussi.
- Ils ne doivent pas savoir que vous êtes l'une de ses filles. Sinon ils vous auraient viré dès la minute où vous êtes arrivé sur ce port.
- Comment auraient-ils pu le savoir ? Je suis arrivée ici déguisée en homme.
- En homme vous dites?
- Oui. J'ai pris l'apparence d'un homme pour intégrer le port. Le capitaine ne l'a su que des mois plus tard. Et m'a gardé malgré tout.
Charles fut surpris.
- Vous êtes une jeune femme étonnante et courageuse.
- C'est ce que mon père aurait souhaité. Il disait que notre société est affreusement conçue pour ne satisfaire qu'une partie de la population. Et que l'autre partie devait être assez courageuse pour se faire valoir. Il m'a rendu courageuse.
Charles lança un regard satisfait par ces belles phrases si bien prononcées.
Il s'en allait tandis que Barth arrivait.Le vicomte toqua à la porte et Museum vint le trouver.
Le port était quasiment vide et les travailleurs de mer restant prévoyaient d'aller boire un verre.- Il me tardait de vous revoir. Débuta Barth.
- Et vous... vous ne m'avez pas manqué. Mais ce serait un mensonge de dire que je ne suis pas ravis de voir.
- Venant de vous...c'est déjà une avancée.
Museum laissait apparaître un sourire. Barth avait ce mérite.
Il lui volait de plus en plus de sourires et il en était fier.
Il n'eut pas de mal à introduire Museum à la promenade à cheval prévu par Alfred et Gianine.
Cette dernière en était même enchantée.
Museum lui fit bonne impression.
Non en vérité, elle l'estimait plus encore.
Elles discutaient d'affaires de femmes et du fait que Museum s'en sortait bien avec son cheval ;pour une première montée.Le léger vent qui soufflait, le ciel bleu et le parfum des fleurs rendaient la balade tout à fait agréable.
Puis , Alfred s'approcha de sa belle. Il devait bien lui aussi profiter de cette journée particulièrement charmante.
Quant à Museum, elle rejoignit les deux grands frères.
Lord john prévoyait de prendre congé.
Il faisait amplement confiance à son ami Barth ;pour gérer les histoires de coeur de son frère.
Ce qui étonna le vicomte. Lui qui pensait n'avoir la confiance de personne suite aux innombrables rumeurs qui couraient à son sujet.- Et bien, je vous sais méticuleux sur l'éducation de votre soeur. Assura Lord John. Nous savons tous les deux qu'il est avantageux pour elle d'avoir une attitude correcte. Alfred sera un mari convenable et brave.
- Il serait également avantageux à votre frère d'avoir une femme telle que Gianine. Ma soeur est douce et brillante.
- Elle est belle surtout. Cela est le plus important. Elle n'a pas trop d'efforts à fournir.
Museum se retenait d'intervenir mais...ce fut plus fort qu'elle.
- Pardonnez moi Mr mais je ne partage pas votre avis. Lança t-elle.
Les femmes de votre rang social doivent étudier la littérature, les langues étrangères, apprendre le dessin et la couture. Elles doivent également apprendre à tenir une maison. Croyez vous que cela est chose facile? Pourquoi banaliser ainsi leur efforts?Lord John fixa Museum. Barth fit de même.
- Vous pouvez penser ce que vous voulez mais les femmes ne fournissent pas autant d'efforts que les hommes. Insista John.
- Sur ce point vous dites vrai. Les femmes ne fournissent pas autant d'efforts que les hommes. Et ce n'est pas parce qu'elles ne le veulent pas. Mais surtout parce que leur condition vis à vis de la société ne le leurs permet pas. Que dis je ?! C'est votre désir de nous réduire à rien qui fait de nous des ornements sociale en robe de bal.
Plus Barth l'écoutait plus il appréciait l'entendre déballer ses idées avec tant de ferveur et de férocité.
Lord john ne trouvait rien à redire. Il s'en allait le coeur retourné par le discours de cette audacieuse.
Museum l'agaçait. Elle l'agaçait sincèrement.- Je crains que vous l'ayez trop énervé. Rigola Barth.
- Et bien tant mieux. Ainsi il ne m'oubliera pas. Et peu être mes paroles lui ouvriront les yeux sur ces vérités que peu osent dire.
- Cela vous coûtera bien des désagréments.
- Des désagréments j'en ai eu toute ma vie.
Barth la scruta encore et encore. Et Museum lui apparut comme une femme des plus extraordinaires. Elle avait beaucoup à dire et ce n'était jamais ennuyeux.
Il la percevait différemment.
Elle n'était plus seulement un mystère à élucider ou un défi à relever.
Elle était soudainement...une femme. Une femme à aimer.
Il avait l'impression que ses yeux s'ouvraient pour la première fois.
Ce n'était pas lui qui la séduisait mais l'inverse.
C'était un sentiment étrange et nouveau.
Barth se prenait d'affection pour Museum
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La fille du quai.
Ficção Histórica1848: Ère Victorienne. Dans une époque où les esclaves tentent de trouver une issue de liberté, Abiodun Otolomi, ancien esclave est dit mort noyé en pleine mer. Le chef d'équipage relate les faits prétextant un accident. Dévastée par la terrible n...