Servantes, cuisiniers et valets allaient
dans tout les sens. Tout devait être parfaitement pensé.
Les fleurs dans les vases, les musiciens...
Lady Edcliff mettait toujours les petits plats dans les grands.
Elle adorait être sujet de compliments.
Son allure si soignée et sa démarche similaire à celui d'une reine lui valu sa réputation.
Elle qui était née sous une bonne étoile et qui épousa un homme à la hauteur de sa famille.
Les Edcliff possédaient une propriété de plusieurs hectares. Un grand jardin, une salle de musique, des écuries et un salon tout à fait magnifique.
Son époux, déjà partie à des affaires d'hommes laissait sa femme à ses affaires de dame.
Comment pouvait-il traiter de thé et de vaisselle? Il était bien mieux pour lui de songer à la chasse ou la boxe.Les dames et les jeunes demoiselles arrivaient les unes après les autres.
Une vague de salutations et de révérences s'enchaîna. Gianine et ses amies firent leur apparition.Le temps était fort agréable. Lady Edcliff débuta la cérémonie par un brave discours.
Elle vantait son utilité. Puis ordonna à la salle entière d'en faire une événement mémorable.
Les sourires et les discussions étaient au rendez-vous.- Qui cherchez vous? Interrogea Mary à Gianine qui balayait pleinement la salle avec ses yeux.
- La fiancée de mon frère. Répondit- elle.
- Ne vous a t- il ne pas dit quel était son nom? Vous ne l'avez jamais rencontré?Comment comptez vous la reconnaître ? Posa à son tour Rose-Isabelle.
- Peu être que c'est elle qui me reconnaîtra. Mais il m'a assuré qu'elle était différente et que je saurais de qui il s'agit.
Ses amies ne semblaient pas emballées tandis que Gianine poursuivait sa recherche.
Et alors que la cérémonie battait son comble et que les dames étaient réunies autour d'une tasse de thé, Museum fit son entrée.Lady Edcliff et ses invités n'en revenaient pas. Que faisait une telle personne à sa cérémonie?
- Mais qui est -elle? Se demanda Lady Edcliff.
- Ma chère, j'ignorais que vous étiez si généreuse au point d'inviter de telles personnes . Répliqua la comtesse Cassandra.
- Va t-elle rester ? Poursuivit la duchesse de Montgomery.
Museum n'eut plus la force d'avancer.
Gianine ne pouvait la quitter des yeux. C'était donc cela que son frère entendait par <<différente>>.Cette différence était inattendue, particulière et difficilement acceptable.
Museum fit demi-tour et sortit de la pièce.
Gianine bien que surprise ;se sentie dans l'obligation de lui venir en aide.Elle la rattrapa dans le couloir.
- Attendez... S'il vous plaît! Fit la jeune fille.
- Je ne peux rester une seconde de plus!Rétorqua Museum furieuse.
Ma place n'est pas ici. Elle ne l'a jamais été.- Vous vous trompez! Cracha Gianine sûre d'elle. Si mon frère pense que vous êtes apte à participer à ce genre d'événements alors vous l'êtes.
- Votre frère ? Muséum S'étonna. Qui est votre frère ?
- Oui. Le Vicomte Barth de Beaumont. C'est lui qui a sollicité votre invitation. Peu être désirait-il que vous connaissiez son milieu.
- Et pourquoi devrais je connaître son milieu ?
- Êtes-vous princesse dans votre pays? Ou peu être appartenez vous à une quelconque royauté?
- Rien de tout cela Miss.
- Pourquoi donc? Cela changerait il quelque chose au fait que je ne sois pas la bienvenue?
- Oh je vois. Dans ce cas je ne comprends pas pourquoi mon frère vous a choisi. Si par miracle notre chère tante consent à votre mariage, vous serez amener à vous rendre régulièrement à ce genre de regroupement.
- Vous vous méprenez. Je n'ai guère l'intention de m'unir à votre frère. Je n'ai pas l'audace d'imaginer une telle convenance.Dites à votre frère de ne plus jamais tenter de me revoir.
Gianine la laissa s'en aller sans rien ajouter de plus.
Elle retourna aux festivités la tête bourrée de questions.De retour chez elle, elle attendit sagement son frère.
Il entra dans la pièce le ventre plein après avoir dîné chez des amis.- Pourquoi n'êtes-vous pas encore couché?
- J'ai fais la rencontre de votre fiancée.
- Qu'en avez vous pensé ?
- Avez vous perdu la tête?! Vous disiez qu'elle était différente et spéciale mais j'ignorais que sa différence était si flagrante. Tante ne vous laissera jamais l'épouser.
- Elle va devoir l'accepter. Si tante tient à mon mariage, elle devra s'y accommoder.
- Vous parlez sérieusement ?
- Tout à fait. Elle seule peut faire mon bonheur.
- Racontez moi donc! Quel est son nom? Comment est elle ? Pourquoi en êtes vous amoureux ? Je suis bien curieuse.
- Et bien, son nom est Museum. Elle est d'une franchise étonnante et d'une force que je pensais n'être réservée qu'aux hommes. C'est la raison pour laquelle elle travaille au port.
- Une femme aussi forte que les hommes...N'est-ce pas là une chose bien étrange ? Si vous l'épouser vous pourriez-vous sentir menacé dans votre position. Comment une femme pourrait elle être aussi forte que son mari ? Dans ce cas, comment trouver l'équilibre ?
- Vous devriez lui poser la question à elle. Elle saura mieux vous répondre que moi.
- Comment pourrais je? Je n'ai point l'autorisation de quitter cette maison toute seule. Et tante ne me laissera pas me rendre au port. De plus, Museum dit ne plus souhaiter vous revoir. Je la comprends. Subir une telle humiliation n'a pas dû être facile.
- Que veux tu dire? Que s'est il passé ?
- À quoi pensiez vous ? Votre Museum parmis tant de femmes blanches aristocrates. Il était évident qu'elles ne l'auraient pas épargné. Il est vrai qu'elle était élégante cependant ... Et un tel changement est trop abrupte.
- Et moi qui ait osé croire que vous étiez prêtes à accepter le changement.
- Moi peu être je vous soutiens. Mais je suis sans doute la seule.
- Ces jeunes femmes changeront d'avis à son sujet. Vous verrez.
Barth quitta la pièce sur ces mots.
Gianine se dit en elle même que son frère n'avait jamais prit ainsi parti pour une femme. Et que si ce dernier s'y attelait, sans doute cette museum devait posséder quelques qualités qui lui tardait de découvrir.Cette Museum devait être une fleur très rare.
De celle que l'on ne cueille qu'une fois dans sa vie.
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La fille du quai.
Historical Fiction1848: Ère Victorienne. Dans une époque où les esclaves tentent de trouver une issue de liberté, Abiodun Otolomi, ancien esclave est dit mort noyé en pleine mer. Le chef d'équipage relate les faits prétextant un accident. Dévastée par la terrible n...