Chapitre 11

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Treize ans plus tôt (Juin)

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Treize ans plus tôt (Juin)

~ Paris - Sur un banc ~

« Attends, attends, calme toi wesh ! Je comprends R là ! Comment ça tu t'es barré de chez toi ? [...] Normal qu'elle te réponde pas, elle est partie hier en Inde avec ses parents, meuf. [...] Tu vas crécher où ? [...] Écoute, calme toi, t'as qu'à me rejoindre, je suis dans un parc du VIIIe. »

Ken m'y fin à l'appel et déposa le téléphone à côté de lui en soupirant. Il avait compris un mot sur deux de ce que son amie lui avait dit tant elle avait l'air secoué par les événements, mais il avait compris le principal. Elle s'était engueulée sévère avec ses parents et s'était barrée de chez elle.

« Putain, c'est la patate soupira-t-il. »

Elle le rejoignit une heure plus tard. Son mascara avait coulé sur ses joues encore marquées par les rondeurs de l'enfance, laissant de longues traces noirs sous ses yeux. Il se leva précipitamment et elle se jeta sur lui, pleurant sans s'arrêter. Il lui murmura des paroles d'apaisement en lui frottant doucement le dos, espérant qu'elle finisse par se calmer, il détestait voir ses ami(e)s pleurer. Et Héloïse, plus particulièrement.

« Hélo, l'apella-t-il au bout de plusieurs minutes. Tu veux pas qu'on s'assoie ? »

Elle acquiesça et il l'entraîna vers le banc sur lequel il avait élu domicile depuis quelque temps.

« Raconte-moi.

- Ils ont dit que j'étais un accident, soupira-t-elle. »

Il sentit ses mâchoires se contracter. Il ne comprenait pas comment on pouvait être aussi méchant avec une fille aussi incroyable qu'Héloïse.

« On s'en fout d'eux princesse, le plus important c'est pas forcement la famille du sang, c'est celle du cœur. Et si les deux sont pareils, tant mieux, mais il ne faut pas que tu te sentes mal si ce n'est pas le cas. Nous, on est là, ok ? »

Elle renifla et cacha son visage contre le tee-shirt du jeune, le ruinant par la même occasion grâce à un mélange de larmes et de maquillage pas particulièrement recommandé pour les habits.

« Héloïse ? »

Il prit doucement son menton entre ses doigts pour la faire relever le visage vers lui et l'embrassa du bout des lèvres avant de coller son front au sien.

« On est là, d'accord ?

- Ok, souffla-t-elle. »

Ils restèrent dans cette position quelques instants avant que la jeune fille n'ouvre de nouveau sa bouche pour parler, son souffle se répercutant sur les lèvres du jeune homme tant ils étaient proches l'un de l'autre.

« Ken, on est quoi tous les deux ?

- Ce que tu veux princesse.

- Arrête de m'appeler comme ça.

- Pourquoi ?

- Parce que je suis pas une princesse.

- Pourtant la première chose que tu m'as dit c'est que tu t'appelles Barbie, c'est une princesse elle, non ? »

Elle rigola doucement avant d'ouvrir ses yeux verts pour les plonger dans ceux marrons de Ken.

« Tu me comprend mieux que personne, tu sais ?

- Toi aussi.

- Mais, et les autres ? On va leur dire quoi ?

- "L'enfer c'est les autres".

- Depuis quand tu cites Sartre toi ?

- Depuis toujours princesse, je l'ai lu l'année dernière.

- Pour le lycée ?

- On s'en fout, non ?

- Ouais, on s'en fout. »

Elle ricana avant de l'embrasser doucement en posant ses mains délicatement dans le cou du jeune homme.

Ils passèrent plusieurs heures à simplement s'embrasser, sans parler, juste en profitant de la présence de l'un et de l'autre.

« J'ai envie de macaron, lança Héloïse deux heures plus tard alors que le soleil commençait sa descente.

- De macarons ?

- Bah oui. »

Il leva les yeux au ciel avant de ramasser son sac et de lui tendre sa main. Les deux jeunes s'en allèrent donc acheter des macarons, sans savoir que ces petits gâteaux finiraient par avoir une importance capitale dans leur relation qui venait juste de changer en quelque chose, ils l'espéraient, de mieux.

It Might Be my Fault // NekfeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant