Chapitre 1

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Environ six mois plus tard (Octobre)

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Environ six mois plus tard (Octobre)

~ Une rue quelconque - Paris ~

Il pleuvait.

Elle courait maintenant depuis plusieurs longues minutes. Sa main gauche tenait son parapluie qui s'était retourné face à la violence du vent qui soufflait sur la capitale tandis qu'elle essayait tant bien que mal de protéger ses cheveux de la main droite.

Héloïse n'était pas le genre de fille à se préoccuper de son apparence. Pour être totalement honnête, ce qu'elle était la plupart du temps, elle s'en fichait un peu. Elle aimait être bien habillée, bien coiffée et bien maquillé, mais s'il lui prenait l'envie de ne pas l'être, ce n'était pas la fin du monde. Héloïse se fichait royalement de l'avis des gens. Alors que la pluie ruine son brushing, cela lui importait guère.

Cependant, aujourd'hui n'était pas un jour comme les autres et elle aurait préféré ne pas ressemblait à un koala mouillé.

Il pleuvait beaucoup.

Elle abandonna donc l'idée de sauver sa coupe de cheveux et continua sa course pour aller se réfugier dans le hall d'un immeuble. Elle se faufila derrière un homme qui entrait dans le bâtiment et s'appuya en soufflant contre un mur. Il faut dire qu'Héloïse n'était pas une grande sportive, en plus d'être une grande fumeuse. Ses poumons n'étaient pas vraiment d'attaque pour le sprint forcé qu'elle venait d'effectuer.

Elle jeta un coup d'œil à sa montre en grimaçant. Elle était en retard. Elle eue une pensée pour son kaway qui était resté pendu sagement dans l'entrée de son appartement. De toute façon, foutue pour foutue. Il n'y avait rien qu'elle pouvait faire de plus à l'heure actuelle.

Après une rapide vérification sur son téléphone pour l'itinéraire à suivre, Héloïse pris son courage à deux mains et sortit devant l'immeuble.

Il pleuvait trop.

Elle poussa un soupir d'exaspération avant de repartir sous la pluie battante. S'abritant quand elle pouvait sous les avancées de toit, les abris bus ou les devantures de magasin. Le tout en slalomant entre les flaques d'eau.

Cette petite course continua pendant encore une bonne dizaine de minute avant qu'elle n'arrive à sa destination. Elle s'arrêta devant l'immeuble et vérifia une nouvelle fois l'adresse. C'était bien ici.

Elle chercha donc le nom sur l'interphone. Une voix masculine lui répondit de monter au cinquième étage et s'excusa d'avance pour l'ascenseur en panne. Elle soupira et commença l'ascension des escaliers. Elle avait toujours détesté ces derniers et restait persuadée qu'ils n'étaient qu'une invention faite pour faire souffrir les pauvres gens. À l'Ère de l'électronique, pourquoi ne remplaçait-on pas tous les escaliers par des escalators ? Puis elle se rappela que les municipalités n'étaient même pas capable de garder un ascenseur en état de marche alors des escalators...

Elle finit par arriver au cinquième, tout en ayant l'impression d'avoir perdu un poumon en cours de route. Elle chercha le numéro 503 et appuya sur la sonnette en se faisant la réflexion que c'était intelligent d'avoir donné des numéros en fonctions des étages. Ainsi le numéro 503 était en fait le troisième appartement du cinquième étage. De même que le 205 était le cinquième appartement du deuxième étage et le 401 le premier appartement du quatrième étage. Toute cette réflexion sur les numéros des appartements de cet immeuble l'avait empêché de trop pensé à ce qui allait suivre, mais lorsque la porte s'ouvrit devant elle, la réalité revint la gifler de plein fouet.

Il avait changé depuis la dernière fois qu'elle l'avait vu. Son visage avait pris en maturité, ses yeux étaient plus sombres, il avait perdu cet éclat de joie qui le caractérisait auparavant. Mais d'un autre côté, il n'avait pas changé. Ses cheveux partaient toujours autant en couille, il avait toujours ce grain de beauté juste à côté de l'aile droite de son nez, et surtout, il avait toujours une casquette sur la tête.

D'un signe de tête, il l'invita à entrer. Il lui tendit une bière qu'elle refusa avant de s'asseoir sur le canapé. Le même qu'il y a 10 ans. Il l'avait gardé. Pourquoi l'avait-il gardé ?

Il ouvrit alors la bouche pour prononcer son prénom. Doucement, gentiment. Comme s'il voulait la préserver. C'était probablement le cas d'ailleurs.

Elle tressaillit au son de sa voix et ferma les yeux. Elle ne pensait pas que ce serait si dur.

Un silence mi pesant mi rassérénant s'installa entre eux. Héloïse ne savait pas quoi dire, quoi faire, quoi penser. Elle revenait après tout ce temps, elle aurait compris qu'il ne veuille pas la voir. Surtout dans ce contexte.

La raison principale de sa venue ici lui revint et elle sentie les larmes remonter vers ses yeux. Elle les ferma donc en espérant pouvoir les refréner. Mais c'était sans compter sa main qu'il posa doucement sur son genou. Elle ouvrit les yeux pour se plonger dans ses pupilles chocolat. La douleur qu'elle y lu, mais aussi l'espoir, eurent raison d'elle et elle fondit en larmes.

Ses bras protecteurs l'entourèrent aussitôt et l'amenèrent contre son torse. Il lui murmura des paroles d'apaisement tout en caressant doucement son dos et petit à petit, elle se calma.

Elle quitta l'appartement trois heures plus tard.

Il ne pleuvait plus.

It Might Be my Fault // NekfeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant