Il était une fois, un homme et une femme. Un jour ils se rencontrent. Puis ils s'aiment. Ils se marient. Ont trois enfants et un labrador chocolat appelé M&M's.
Ce livre ne raconte pas leur histoire.
Afin de vous mettre dedans, je ne vous donnerai...
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Retour au présent (Novembre à présent)
~ Paris - Chez Iván et Priya ~
« En vrai, j'suis sur t'as trop géchan depuis qu't'es partie. »
Héloïse soupira imperceptiblement. Oui, de toute évidence, elle avait changé en dix ans, qui n'aurait pas changé ? C'est propre aux Humains, non ? Mais s'il y avait une chose qui n'avait pas changé, c'était sa patience relativement limitée lorsque quelqu'un cherchait la merde avec elle. Et depuis qu'elle avait pris place dans l'appartement de son (ex ?) meilleure amie, c'était exactement ce que Framal faisait. Il n'était pas là lorsqu'elle avait été à la soirée chez Doum's quelques semaines plus tôt.
« Oui, j'ai changé. Toi aussi Idriss tu as changé. Je te préférais avant. »
Il plissa les yeux tandis que les gars le chambraient autour de lui. Elle croisa alors le regard de Ken à l'autre bout de l'appartement qui la regardait, un léger sourire aux lèvres. Ils n'avaient pas vraiment parlé depuis l'épisode du baiser qui datait maintenant depuis quelques jours.
« Ok, alors on va faire un jeu. Je te pose des questions, tu réponds sans réfléchir. D'ac ?
- Je t'en pris.
- Chanteur préféré ?
- Quel genre ?
- On commence à peine qu'elle fait déjà chier. T'as pas changé tant que ça finalement, rigola-t-il tandis qu'Héloïse levait les yeux au ciel, amusée.
- Bon, accouche.
- Rap ?
- Américain ou français ?
- Mais c'est pas possible ! »
L'assemblée éclata de rire et elle vit le sourire de Ken s'élargir encore plus.
« Bon, ricain ?
- XXXTentacion.
- Classique.
- Je t'emmerde.
- Français ?
- Jazzy Bazz, ou Riles.
- Allez bim, dans vos cul, cria Iván, ou Jazzy Bazz.
- Tu dis ça juste parce que t'es chez lui, râla Idriss.
- Non, je te dis ça parce que c'est vrai sale con.
- Bon, ok, pas besoin d'aller plus loin. T'as pas tant changé finalement, soupira-t-il. »
Héloïse sourit. Il se méprenait. Elle avait bel et bien changé. Mais faire fermer sa gueule à Idriss Akrour restait un plaisir dont elle ne risquait pas de se passer.
C'était dur pour elle de les revoir et à plusieurs reprise elle fut tenter d'aller se réfugier sur un balcon. Problème : L'appartement de Priya et Iván n'en avait pas. Car oui, les deux compères étaient ensembles, et ce, depuis plus de deux ans. Qu'elle n'avait pas été sa surprise quand elle avait appris que la blonde était la fille dont le rappeur parlait dans le morceau "Léticia".
« Hélo ? »
Elle se tourna vers Ken et sourit légèrement.
« Tu me la feras pas, pas à moi. Tu veux qu'on sorte un peu ?
- Ça ne fais même pas deux heures que je suis là Ken.
- On s'en fout, allez vient. »
Il prit sa main d'office et l'entraîna dehors à sa suite, lui laissant à peine le temps de prendre sa veste et son sac.
Il rabattit sa capuche sur sa tête en sortant et prit sa main froide dans la sienne chaude.
Une belle métaphore, pensa Héloïse, moi la glace, lui le feu, moi la tristesse, lui la joie, moi le passé, lui le futur. Et elle aurait pu continuer comme ça pendant longtemps à énumérer tous les contraires qui pourraient s'apparenter à leur relation.
« On va où, finit-elle par demander après une demi-heure de marche.
- Je sais pas. Où le vent nous porte, j'imagine.
- Le vent l'emportera.
- Tout disparaîtra, mais...
- Le vent nous portera. »
Il s'arrêta subitement pour poser une main sur sa joue, repoussant délicatement une mèche noir de jais qui était venue se balader devant les yeux émeraude de la jeune fille.
« T'es vraiment très belle ce soir. »
Elle ricana en levant les yeux au ciel.
« Disquetteur un jour, disquetteur toujours j'imagine.
- Je suis sérieux. »
Les yeux d'Héloïse se tournèrent de nouveau vers le ciel noir tandis que ses joues se teintaient de rose. Ken rigola et planta un baiser sur la pommette rosée de la jeune femme.
