Deux heures plus tard (Novembre)
~ Un cimetière - Paris ~
Voilà plus d'une heure qu'Héloïse était agenouillé devant ce bloc de marbre. Ses parents avaient toujours eu un certain attrait pour le kitsch, a son plus grand malheur.
Ses genoux commençaient sérieusement à la faire souffrir, mais il était impensable qu'elle parte maintenant. Elle avait encore tant de choses à dire. Tant de sentiments à décortiquer. Et pour ça, elle avait besoin de son frère.
En réalité, ce n'était pas son vrai frère. Il avait le même âge qu'elle et était le premier enfant de son père. À la mort de sa mère, ce dernier s'est remarié avec une femme, la mère d'Héloïse. Ils avaient cinq ans. Il avait toujours été là pour elle, la protégeant des piques de ses "parents".
Héloïse n'était pas désirée, et sa mère n'avait jamais manqué une occasion pour lui faire remarquer. Ça faisait maintenant dix ans qu'elles ne s'étaient pas parlé. Depuis qu'elle était partie en fait.
Quant à son beau-père, il n'était jamais là et ne la considérait tout simplement pas. Il préférait passer du temps avec son fils.
Son enfance avait donc été plutôt solitaire. Elle restait dans son coin, préférant la compagnie des livres à celles des autres enfants. Mais ça, c'était jusqu'à ce qu'elle rentre au lycée. Elle y rencontra Priya, les frères Akrour, et surtout Ken.
Et maintenant, au moins treize ans plus tard, il se tenait derrière elle, lui prouvant par sa seule présence qu'il ne l'avait pas abandonné.
Il n'avait pas bougé d'un millimètre depuis qu'elle s'était laissé tomber devant la pierre. Il n'avait pas esquissé un geste et n'avait même pas cherché à essuyer ses larmes lorsqu'Héloïse avait prononcé doucement le prénom gravé sur le marbre.
Il en avait perdu des amis pourtant. Quand tu grandis dans un milieu comme le sien, tu perds des gens, c'est presque la norme. Mais pourtant, la mort de Clément avait été particulièrement horrible et douloureuse. Depuis qu'Héloïse était partie, Clément l'avait toujours protégé de la colère de Ken et des autres membres de cette petite bande. Et il avait eu raison. Partir avait été la seule solution envisageable pour elle.
La question était : pourquoi Ken lui avait-il pardonné si vite lorsqu'elle était revenue ?
La réponse était simple. Il avait dû faire le deuil de sa relation avec la jeune fille. Et en dix ans, il avait eu le temps de passer par toutes les étapes nécessaires à sa reconstruction. Déni, colère, marchandage, dépression acceptation. Et une fois de plus, le destin avait joué en leur faveur puisqu'elle était revenue au bon moment. Au moment où il avait arrêté de se morfondre en pensant à elle. Il ne se rappelait plus que des bons moments et avait arrêté de lui en vouloir. Il attendait juste le moment où elle allait revenir. Et elle était revenue.
« Ken ? »
Il redressa la tête vivement avant de s'agenouiller à côté d'elle. Elle avait la tête baissée et ses mains étaient crispées ses genoux. Il posa une main sur elles et de l'autre l'attira contre lui. Elle pleura longtemps contre l'épaule du rappeur qui ne bougea pas d'un poil.
Quand il avait reçu son message disant qu'elle rentrait à Paris, il s'était interrogé. Préférait-il qu'elle revienne auprès de lui où qu'ils reprennent leurs vies chacun de leurs côtés ? Il savait bien que la décision finale reviendrait à Héloïse, mais il ne voulait plus se lancer dans une relation tête baissée comme il l'avait fait si souvent auparavant. Alors il avait réfléchi. Et la décision lui était apparue aussi claire que de l'eau de roche. Évidement qu'il voulait faire partie de sa vie de nouveau. On parlait d'Héloïse. Son premier amour. Et il décida à cet instant, que ce serait également le dernier.
« Ken, répéta-t-elle dans son cou. On peut rentrer ? »
Il l'aida à se relever et glissa son bras autour de ses épaules pour la garder près de lui, ne la lâchant que pour la laisser grimper par-dessus la grille. Mais son bras retrouva rapidement sa place et Héloïse glissa son bras autour de la taille de jeune homme.
En les voyant ainsi, on aurait pu croire qu'ils avaient toujours été aussi proches, mais en réalité, c'était plutôt nouveau pour lui comme pour elle. Mais la sensation d'avoir quelqu'un sur qui s'appuyer était si agréable qu'il était probable que cela devienne une habitude.
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It Might Be my Fault // Nekfeu
FanfictionIl était une fois, un homme et une femme. Un jour ils se rencontrent. Puis ils s'aiment. Ils se marient. Ont trois enfants et un labrador chocolat appelé M&M's. Ce livre ne raconte pas leur histoire. Afin de vous mettre dedans, je ne vous donnerai...