Voici la suite, comme promis ! Ce soir le chapitre se concentre sur nos trois camarades des bas-fonds, bonne lecture !
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Précédemment :
Avec douceur, elle caressa l'herbe du bout des yeux, s'émerveillant de la couleur orangé qu'elle prenait. Une bourrasque vint en agiter les brins, leur donnant des airs d'étendue enflammée refusant de s'éteindre, se battant pour continuer à brûler pour réchauffer l'air...
Comme à chaque fois, le ciel se couvrit de rouge et d'oranger, comme s'il reflétait l'ardeur avec laquelle le sol se consumait, tel un miroir bien trop large pour être vu.
Et elle restait là, immobile, coincée entre ces deux nappes ardentes, le regard résolument posé sur l'horizon éclatant qui s'offrait à elle.
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(Musique : "The Reluctant Heroes" - Slowed, Piano Version)
21 août 844, Quartier Général d'investigation
Progressivement, la nuit avait étendu ses ailes sombres au-dessus des murs, puis à travers les campagnes et aux points les plus centraux de la capitale... Son œil averti n'omettait pas le moindre recoin, plongeant ses bras au bout des terriers, dans le lit des rivières, épousant la forme solitaire d'une tour de guet en se piquant à son sommet avant de cascader silencieusement sur sa façade et jusqu'au cœur des foyers.
Et avec elle tombait le frais silence, la suivant à la trace, abaissant à son insu la voix de quiconque oserait parler devant sa maîtresse. Alors l'air se feutrait, comme s'il devenait plus opaque, autant sur le plan visuel que sonore. Il devenait dur de distinguer les traits d'un visage, une silhouette amie se confondant avec celle d'un ennemi... et les voix s'élevaient en chuchotant, tentant de se faire entendre sans hausser le ton, alors que l'on tendait désespérément l'oreille pour en percevoir les intonations, uniformisées par la consonance aspirée des mots.
Puis doucement, les voyageurs nocturnes se réunissaient chez eux, ou dans ce qu'ils pourraient considérer comme leur domicile le temps d'un soir, prêtant aux connaissances qu'ils y faisaient le rôle d'un parent. Les lumières s'allumaient, les voix se faisaient plus fortes, et les coeurs s'échauffaient. Sans s'en rendre compte, on tentait de repousser la nuit et le frais silence au-dehors sous les coups répétés de rires tonitruants et d'entrechoquements de verres, leur fermant rustrement la porte au nez, les reléguant derrière la fenêtre où ils se trouvaient bien obligés de se contenter de lorgner l'intérieur. Mais ils savaient que leur temps viendrait.
Et lorsqu'on pensait avoir réussi à les tenir en respect, et qu'il n'y avait plus besoin d'y songer, les esprits s'apaisaient et allaient se coucher. Les lumières s'éteignaient de nouveau et le calme reprenait son droit. Les deux visiteurs, venus trop tôt, avaient fini par être invités à entrer.
C'est enfin que, heureuse, la parure nocturne se mettait à scintiller, concédant à offrir un peu de lumière à ceux qu'elle enveloppait, comme la promesse muette qu'une nouvelle aube viendrait prendre sa place un jour. Ou alors tentait-elle de leur rappeler ce qu'ils avaient vécu sous la lumière, afin d'apaiser leurs doutes qui rampaient dans la pénombre ?
- Livaï ? Qu'est-ce que tu fais dehors à cette heure ?
- On t'a cherché depuis la fin du repas frérot, tu aurais pu nous dire que tu ne viendrais pas manger !
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Horizon [Livaï x OC]
FanfictionStatut : [En cours] [SnK] [Livaï x OC] ➺ Acte ∅ (Année x844 / Terminé) « - Enchantée, je m'appelle Aurore, finit-elle par dire sans hésitation. - Tch, t'as souvent l'habitude de dévisager les gens comme ça ? - Quand je cherche à savoir quelque chose...