2-La fuite éternelle.

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Cela fait une semaine que Sophia s'est fiancée . Une semaine et je n'ai pas eu de nouvelles de mon bel inconnu ni du terrifiant gorille qui me semblait être un soviétique. J'ai tout de même pris mes dispositions au cas où. J'ai fais faire deux autres passeports et ai retiré une somme d'argent conséquente au cas où je dois m'en aller , mon sac à dos et ma perruque attend même patiemment dans un coin de mon dressing.

J'ai passé le lendemain de la soirée de fiançailles devant ma TV. Mon pyjama sur le dos , je suis devenue presque parano depuis que mes yeux ont croisés celui du gros gorille à l'accent russe. Je ressentais l'obligation de fouiller chaque recoin de mon appartement au moindre bruit et cela plusieurs fois par jour. À chaque fois que je rentrais chez moi , j'avais peur qu'un individu ne soit entré durant mon absence pour venir y foutre des caméras . C'est donc pour palier à cela que je fini par m'acheter un détecteur d'appareil électronique , ainsi j'avais la possibilité chaque soir d'examiner mon appartement afin d'avoir un sommeil convenable. Les jours qui avaient suivis  cette fête , j'avais l'impression de faire une pause en dehors de la réalité , comme si mon quotidien avait été mis entre parenthèses pour laisser place un court instant à un synopsis digne des plus grand film d'épouvante.

J'avais donc pris pour habitude après avoir examiner les moindres recoins de mon habitation , à me préparer à manger en ayant toutes les portes et fenêtres verrouillés au cas où , puis une fois le repas terminé , je m'affalais dans mon canapé avec une tasse de thé bien chaude et quelques dossiers que je ramenais du travail. La seule chose qui perturbait ma concentration se fut les cris provenant de l'appartement d'à côté. Mes voisins , un couple d'âge moyen possédant deux enfants de 12 et 8 ans. Ils se disputèrent régulièrement depuis quelques temps. Des hurlements et des portes claquèrent sans arrêts , si bien qu'une fois j'étais à deux doigts d'appeler les flics en pensant que madame se faisait battre.

Et il faut croire que mes soupçons étaient peut-être fondés.

Une nuit alors que je m'étais endormis sur ma pile de dossier , j'entendis du bruit provenant de ma porte d'entrée. La peur prit alors possession de mon corps , tout était calme dans la pièce si on oubliait ce bruit retentissant contre le bois de la porte de mon appartement. Je m'avança alors doucement et pris mon arme dans le tiroir de la console se trouvant à l'entrée. Je regarda à travers le Juda et y découvris ma voisine en larme. J'ouvris la porte et il a fallu quelques secondes à peine pour que celle-ci se confonde en excuse pour me déranger à une heure pareille. Je ne dis rien dans un premier temps , surprise de la voir sur le pas de ma porte. Nous n'avions jamais véritablement eu le temps de faire connaissance elle et moi. Moi prise par mon travail et elle par son foyer , nous nous croisions juste de temps à autre dans le hall ou dans le couloir de l'immeuble.

Ce que je vis cette nuit là dans son regard , me fis culpabiliser . Elle était terrifiée , à peine je lui avais invité à rentrer qu'elle me supplia de lui venir en aide. Elle était paniquée et en larme , j'avais eu du mal à comprendre ce qu'elle me disait exactement mais la seule chose que je compris c'était qu'elle avait besoin de moi pour fuir son mari. Elle me demanda de l'aide pour fuir un mari violent. Je me sentis alors responsable de ses malheurs , j'avais entendis ses cris de douleurs , ses bruits fracassants qui provenaient de leur appartement et je n'avais rien fais. Je me sentais fautive alors pour me racheter , je décida de l'aider . Pour la première fois de la semaine , j'eu l'impression que mes propres problèmes étaient devenus ridicules face à ceux de cette femme.

Qu'importe l'heure qu'il était , je me devais de réparer mon erreur de ne pas avoir appeler la police plus tôt. Je me suis donc précipité pour l'aider. Elle m'avait informée que son mari était absent et qu'il se retrouvait sûrement vu l'heure qu'il était avec une de ces maîtresses.On se rendit alors rapidement chez elle où je l'aida , elle et ses enfants à faire leurs valises.Je ne savais pas encore où j'allais les emmener mais une chose est sûre , c'était très loin d'ici.

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