The Russian Expresso.

4-Bienvenue en Enfer.

Lorsque je me réveilla , je fus troublée . J'avais atterris dans une chambre qui m'étais inconnu réalisant que mes plans étaient tombés à l'eau. Moi qui pensait pouvoir être maline et devancer un parrain de la mafia , me voilà dans de beaux draps. Et , je dois avouer sans vilain jeu de mots , qu'il était beaux ces draps présents autour de moi.

C'était des draps de soie qui me recouvraient le corps et je dois avoué que ce matelas et ces oreillers étaient très confortable. Un parfum délicat flottait dans les airs , comme ceux des assouplissants me donnant l'impression que tout est propre autour de moi . Je me redresse pour inspecter les lieux et tombe des nues. Effectivement tout est propre et pire encore tout est luxueux. Je reconnais le marbre qui recouvre le sol , une immense baie vitré est face à moi mais les rideaux sont tirés. La hauteur sous plafond est incroyable , rendant la pièce encore plus grande qu'elle ne l'était déjà. Tout est blanc , sobre et élégant. Mais aussi très impersonnel , la décoration est chic mais tout droit tiré d'un magazine de décoration . Je me lève et découvre qu'il y a également une salle de bain , un bureau , un dressing et une grand balcon rattachés à cette chambre. Tout pue le luxe. Rien n'est banal , tous les gadgets qui tombent sous mon regard sont hors de prix .

Le Pakhan et sa folie des grandeurs sont sûrement passés par là.

Je finis par ouvrir les fenêtres . Hormis les silhouettes des hommes en noir sécurisant la propriété et les voitures hors de prix garés devant la propriété , j'y découvris en second plan le paysage qui s'offrait à moi , cela faisait vingt ans déjà. Vingt années que je n'avais pas remis les pieds dans ce pays. Mon pays, celui qui m'a vu grandir. La capital enneigée me faisait face derrière la horde de sapin qui entourait la propriété , la vue était magnifique. À croire , que la seule chose de moche qui réside dans ces lieux soit son propriétaire.

Cependant , je ne me souvenais de rien. Je ne sais pas comment je suis arrivée ici , je n'ai pas la moindre chose qui me revient en tête. Mon seul souvenir est le corps sans vie de Cameron à mes pieds et cela  commence à me hanter . Je me revois me jeter par terre pour le prendre dans mes bras une dernière fois pendant que du sang ressortait de sa bouche . Son dernier regard fut vers moi . C'était moi la dernière chose qu'il avait vu avant de perdre la vie . Moi qui pleurait pour la première fois depuis la mort de ma mère.

-Je t'aime Amalya. Dit-il dans son dernier souffle.

De la tristesse s'empara de mon corps me faisant réaliser ce que j'avais perdue . J'aimais Cameron, à ma manière certes mais je l'aimais . Des larmes coulèrent sur mes joues pendant que je réalisais enfin qu'une partie au fond de mon être avait déjà imaginé un éventuel avenir avec lui . Serait-ce un remords ou un regret ? Est-ce que c'est de l'amour que j'éprouvais inconsciemment pour lui ou est-ce que je ressens cela juste parce qu'il s'en est allé ?Je ne sais pas.

Je suis allée vomir après m'être remémorer ces événements passés . Mon corps ne supportait pas le choc. J'avais beau jouer les durs , mon corps me rappelait sans cesses mes faiblesses , la sensibilité que j'ai éprouvé suite à la perte de cet être cher .

J'étais perdue et en colère , j'en voulais à Ruslan . Son père et lui avait gâché ma vie et il a pris celle de la seule personne qui me restait. J'éprouvais de la rancoeur à son égard , de la haine avec pour seul désire le voir disparaître.Le corps sans vie de Cameron ne cessait de me tourmenter si bien que je regrettes presque de m'être réveiller.

Du bruit se fit entendre dans mon dos , me stoppant nette dans ma contemplation du paysage que me donnait la fenêtre .

-Dóbroje útro moya zhena, j'espère que tu as passé une bonne nuit. ( Bonjour ma chère femme) .

J'essuya rapidement mes larmes lorsque je l'entendis se rapprocher et répondis au tac-au tac afin de ne pas paraître faible à ses yeux.

-Je ne suis pas mariée et encore moins avec toi .