911 : Mon ange gardien [BXB].

Chapitre 30

- Tu comprends maintenant ?

Je n'avais pas bougé de ma chaise, pendant que John m'avait expliqué ses raisons. Des raisons qui ne me semblaient pas du tout fondé. Sa petite sœur était décédée à cause de braqueurs, pas à cause de mes parents.

- Pourquoi Maddy et Tom ?

- Car leurs parents étaient là, le jour ou tout a bousculé pour ma famille.

Alex l'avait regardé tout le long pendant sa tirade. Lui-même n'était pas au courant. J'avais essayé de me rappeler de ce jour-là, mais mes parents ne m'avaient rien dit. Sûrement pour me préserver. Je m'étais notamment souvenu de ce braquage, qui était passé à la télévision. Mais je ne savais pas que mes parents y étaient, ce jour-là.

- Pourquoi les avoir tués ?! Ils n'avaient rien à faire là-dedans !

- Quand j'ai appris la nouvelle, quand j'ai vu mes parents totalement détruits... J'ai moi aussi été anéanti. C'était injuste. Vos putains de parents auraient pu aider mon père, qui a sacrifié sa propre vie pour faire justice aux autres !

Le démon ressortait désormais de John. Il était devenu rouge de colère, il faisait des grands gestes. Il agitait son arme dans tous les sens, et j'avais vraiment peur pour mes amis, pour moi. À tout moment, il pourrait perdre les pédales, même si il les avaient déjà perdu depuis longtemps, et pourrait nous tirer dessus.

- Donc tu voulais que nos parents ressentent cette souffrance ?

- Perdre un enfant, pour des parents, c'est dur. Alors, pour me venger, j'ai décidé de faire la même chose.

- Pourquoi ne pas t'en prendre directement aux braqueurs ?!

- C'est chose faite, Max.

Je levai un sourcil. Comment ça, c'était chose faite ? S'il s'était déjà occupé des braqueurs, qui étaient la cause de la mort de sa petite sœur, pourquoi s'en prendre à nous ? Madison, Andy, Athéna et Alex n'avaient rien à faire là-dedans.

- Quand mes parents m'ont appris la mort de Sam, j'ai été dévasté, comme eux. Un mois après, voyant que je n'arrivais pas à faire mon deuil, j'ai enquêté de mon côté sur ces deux gros connards. Un soir, je me suis occupé d'eux.

- Qu'Est ce que tu as fait ?

- Je les ai trouvés. Je leur ai rendu une petite visite, et en quelques minutes, tout était réglé. Même si l'un d'entre eux était beaucoup plus colosse que moi, il était simple a exécute. Il repose actuellement dans un lac, tout au fond. Ça n'a même pas fait la une des journaux. Heureusement pour moi, ils n'avaient pas de famille.

Ce qu'il était en train de me dire me faisait froid dans le dos. Des sueurs glaciales me traversaient l'intégralité de mon corps. Il ne s'agissait pas seulement d'un acte de vengeance. J'avais devant moi un tueur en série. Il avait comme pris goût à l'assassinat, et déversait sa haine sur des personnes qui n'avaient rien à faire dans cette histoire.

- Mais, ce sentiment de vengeance, était encore là. Je me suis dit qu'il fallait que j'attende, mais presque deux mois après, j'avais toujours cette haine. Tes parents, leurs parents, auraient pu faire quelque chose pour éviter ce drame.

- Ces hommes étaient armés, la seule chose qu'il fallait faire, c'était de ne rien faire !

- Remets-tu en cause le geste de mon père ? Pour vous protéger ? Pour protéger des gens qu'il ne connaissait pas ?

- Si ton père n'avait rien fait, Sam serait encore en vie !

Silence dans la cour. Un silence lourd, pesant. John me regarda, les yeux grands ouverts. Qu'est-ce que je venais de dire. Comme son père le jour du braquage, j'aurais du m'abstenir. Alex me regarda aussi, et je pouvais voir dans ses yeux que j'aurais dû me taire, m'écraser face à un sociopathe qui tenait une arme, prêt à décharger toute sa haine sur nous.