Chapitre 4

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PDV de Alex

Je me reculai de mon bureau, mon casque audio toujours sur ma tête. Il n'y avait plus de tonalité à l'autre bout du téléphone, comme ci quelqu'un venait de raccrocher. Après avoir dit à Max de sauter, je n'avais plus rien entendu. Simplement des pas, qui se rapprochaient du téléphone. Puis, le noir complet. Ma supérieure m'avait regardé du coin de l'œil durant tout l'appel, et s'approcha de moi, avant de poser une main rassurante sur mon épaule.

- J'étais en double écoute avec toi pendant l'appel. Tu as très bien réagi.

- Je lui ai demandé de sauter, Thelma. Imagine il a fait une mauvaise chute, ou quelque chose...

Elle prit la chaise d'un de mes collègues, et vint s'asseoir à côté de moi. Thelma était une personne assez âgée, elle devait avoir presque soixante-dix ans. Mais elle paraissait beaucoup moins âgée. Son mari était à la tête de ce centre d'appels, mais était malheureusement décédé il y avait plusieurs années de ça. Elle avait refusé de prendre sa retraite, ne voulant pas abandonner sa team. Elle était un élément majeur de ce centre, et on lui avait donc donné l'autorisation de rester quelques années à nos côtés.

- Alex, s'il n'avait pas sauté, l'individu qui était dans sa maison l'aurait... Il l'aurait agressé.

- Et si c'était une blague ? Si c'était un ami qui est allé un peu trop loin ?

- Il aurait répondu au téléphone lorsque ce jeune homme aurait sauté. Il n'aurait pas raccroché. Tu as fait un très bon travail, fiston.

Elle posa une main sur ma joue, avant de m'ébouriffer légèrement mes cheveux. Cette femme était proche avec tout ses employés, et nous considérait comme ses enfants. Ma maman était encore en vie, mais mes grands-mères n'étaient plus de ce monde. Je la considérais comme une troisième mamie, en fait. Une épaule importante qui me rassurait à longueur de journée, et qui me poussait de l'avant.

- Va prendre une pause, tu l'as mérité.

Je retirai mon casque de ma tête, avant de me diriger vers la salle de repos. Dehors, il faisait nuit depuis longtemps, mais la chaleur n'était pas tombé. La salle climatisée me fit énormément de bien, et je m'assis sur un des nombreux fauteuils. Je sortis mon téléphone de ma poche, quand ce dernier se mit à vibrer. La photo de John, mon meilleur ami, apparut sur l'écran.

- Allô ?

- Allô vieux, ça va ? Tu ne bosses pas ?

- J'ai... J'ai pris une pause...

John travaillait au même centre d'appels que moi. En fait, il travaillait en temps partiel ici. En même temps, il aidait ses parents qui était à la tête d'une grande entreprise d'électroménager. Il était ici trois soirs par semaine, et le reste, dans l'entreprise familiale. Je l'avais connu ici, et depuis, nous étions inséparable depuis presque deux ans.

- Ok, monsieur est un flemmard, je vois... C'était pour savoir, ça te dirait d'aller à la salle un de ces quatre ?

- Pourquoi pas. J'y suis allé seul la dernière fois, et ce n'était vraiment pas pratique pour les poids et tout.

- J'ai une aprem de libre dans la semaine, je te recontacte très vite. Je viens tout juste de sortir du boulot, et faudrait vraiment que je me défoule dans la semaine.

- J'attends ton appel. Rentre bien chez toi !

On s'appelait tous les jours, même si la communication ne durait que quelques secondes. C'était un moyen de prendre des nouvelles, et de se donner des rendez-vous à la salle, aux restaurants, plus facilement.

Je raccrochai, avant de ranger mon téléphone dans ma poche. Je n'arrivais pas à me retirer Max de ma tête. Est-ce qu'il allait bien ? Est-ce que les policiers étaient arrivés à temps ? Le point négatif de ce métier, c'était le suivi. On aidait les personnes au bout du téléphone, mais une fois la communication terminée, difficile de savoir comment la suite c'était déroulé. J'avais beaucoup d'amis policiers, urgentistes, et je pouvais leur demander des nouvelles des personnes que j'avais eu au téléphone. Mais la patrouille que j'avais envoyée chez Max m'était inconnue. Je n'aurais donc jamais de nouvelles de ce gamin. À part s'il était mort, son visage passerait dans les infos.

- Arrête de penser à ça, putain.

Je soupirai, avant de me lever du canapé. Il fallait que je me vide la tête, et la seule solution était de reprendre le boulot. J'avais fait mon maximum, et quelque chose me disait que j'avais bien fait. Que s'il n'avait pas sauté, sa tête serait déjà sur les informations.

PDV de Max

911 : Mon ange gardien [BXB].Où les histoires vivent. Découvrez maintenant