911 : Mon ange gardien [BXB].

Chapitre 16

Cela faisait une semaine, et deux jours, que notre amie était décédée. L'enterrement avait eu lieu mardi dernier, une semaine après sa mort. Même si je ne la connaissais pas beaucoup, je m'y étais rendu, accompagné d'Athéna. Andy et Madison y étaient, aussi. Tout comme une grosse partie du lycée. Des professeurs, des surveillants. Mais aussi d'autres élèves, le directeur, sa famille, et ses amies. Ce fut un bel enterrement. J'avais pleuré. Comme beaucoup de monde, par ailleurs. Mais ça m'avait fait du bien, et ça m'avait permis de lui dire un dernier au revoir, et d'essayer de passer à autre chose, mais si cela allait être compliqué.

Mercredi fut, une journée, bizarre, aussi. J'avais peu parlé avec Athéna, et nous étions passé à l'oral en histoire. J'avais eu une mauvaise note, alors que les autres avaient eu une superbe note. Le remplaçant me détestait, c'était évident. J'avais fait tout comme tout le monde, mais l'ouverture de ma conclusion n'était pas assez "approfondi". Et aussi, beaucoup trop courte. Il ne m'avait même pas regardé, et même pas écouté pendant que je parlais. Comme beaucoup de professeurs, en fait. Et Madison m'avait fait encore comprendre que c'était de ma faute, concernant son heure de colle de vendredi.

Et aujourd'hui était un jour différent. Je m'étais réveillé beaucoup plus en forme que les jours derniers. Prêt à attaquer. Même si j'étais tout de même bouleversé par les événements de lundi. En effet, tout d'abord, la BMW à l'extérieur du magasin de mes parents. Elle ressemblait fortement à celle que j'avais vue au même endroit, quelques jours avant mon agression. Simple coïncidence, ou plus que ça ? Je n'arrivais pas à avoir de réponse. Et cela me tourmentait depuis quelques jours.

Mais il y avait notamment le comportement d'Alex, qui me tourmentait. En effet, lors du dîner de samedi, j'avais eu l'impression qu'il m'avait fait comprendre, d'une manière ou d'une autre, qu'il était plus intéressé par les filles. Mais, son câlin quand j'étais parti, la façon dont il avait posé sa main sur moi au magasin de mes parents, me prouvaient dans un sens le contraire. Il avait disparu pendant plusieurs jours, deux jours en fait, et était réapparu comme par magie. Et, à cet instant, il était vingt et une heure, j'étais dehors, dans le froid, à l'attendre.

- Je suis vraiment désolé pour le retard.

- Le boulot reste le boulot, je comprends.

Je montai dans sa voiture, où il avait fort heureusement activé le chauffage, et il commençait à conduire. Après les cours, alors que j'étais en train de faire mes devoirs, il m'avait envoyé un message. Il n'était pas de garde de nuit ce jeudi soir, et étant donné que le vendredi était en "late start" ( aux Etats-Unis, au lieu de commencer les cours à 7 heures du matin, les cours du vendredi commencent en général vers 9h ), il m'avait proposé de se voir.

- Et tu m'emmènes où comme ça ?

- Quelque part. Quelque part que j'affectionne particulièrement.

- Tu m'as déjà emmené vers un lac magnifique, dois-je m'attendre à quelque chose à la hauteur ?

- Ce n'est vraiment pas le même style, mais on peut dire ça comme ça.

Il me regarda rapidement, et me fit un clin d'œil. Je devais être rentré avant onze heures du soir. J'avais dit à mes parents que j'allais au cinéma avec Athéna. Et ils m'avaient posé toujours la même question " Tu es sûr que ce n'est pas ta petite amie ?". Je devrais peut-être leur dire la vérité. Que j'allais voir un garçon, plus âgé que moi, et qui m'avait sauvé la vie par téléphone. Et que j'aimais les hommes, aussi.

- Nous y voilà.

Après quinze minutes de route, Alex arrêta sa voiture vers un cul-de-sac. En pleine forêt. À peine ais-je eu le temps de lui poser une question, qu'il sortit de sa voiture. Je le suivais, intrigué par l'endroit où il venait de m'emmener.