Chapitre 9

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Au petit matin, j'ouvris difficilement les yeux, avant de voir que je n'avais pas bougé de la nuit. J'étais toujours dans les bras de Natsu qui dormait profondément. Profitant du calme et préférant ne pas penser aux événements de la veille, je le contemplais. Quand il dormait, il arborait un air enfantin, lui donnant un côté très mignon, contrastant avec son corps d'homme sculpté à la perfection. Passant ma main dans ses cheveux, savourant leur douceur, je me redressais l'embrassant délicatement sur les lèvres, avant de me lever. Prenant des affaires propres, je partis me préparer, pensant à Sting. Toujours autant troublée et triste par ce qu'il avait osé dire, je ne sus quoi penser. Je savais qu'il réagirait mal, mais à ce point... Perdu dans mes pensées, je ne remarquais pas Natsu rentrait dans la salle de bains. Je sursautais alors sentant ses bras entourer ma taille, son torse contre mon dos. Il me salua, déposant un tendre baisé sur le haut de mon crâne.

- Ça va ? Me demanda-t-il inquiet.
- Ça va... Enfin aussi bien que ça peut aller... Je savais qu'il réagirait mal, mais de là à me dire que notre enfant était une erreur. Je le sentis se raidir à se souvenir.
- Peut-être qu'après coup... Enfin après t'avoir vu en pleure, et après ce que je lui ai dit... Peut-être aura-t-il réfléchi ? Son ton calme me surprit. D'habitude, dès qu'il s'agissait de Sting, il était très vif, emporté.
- C'est toi qui dis ça ? Mais où est passé le Natsu ne pouvant le voir ? D'ailleurs, ça m'étonne que tu ne l'aies pas tué hier.
- Tu m'en aurais voulu. Après tout, il reste comme un frère pour toi. Même si ce n'est pas l'envie qui m'en manquait, je te l'avoue. Je souris à cette phrase, le retrouvant bien.

On resta quelques instants de plus, dans cette pièce seul à seul, profitant simplement de la présence de l'autre, avant de retourner affronter les problèmes. Une fois sorti, on dut se rendre chez son père, lui expliquer la situation. Quand on lui rapporta les événements, je pus sentir la chaleur de la pièce monter en flèche, pourtant il ne bougeait pas, ne réagissait même pas. Me disant qu'il possédait un véritable self-control, je ne pus m'empêcher de l'admirer. Si Natsu devenait aussi fort, on aurait du souci à se faire. Bien sûr, au cours de cette « réunion », on dut décider de ce qu'on allait faire. Ignir émettait, l'idée de le laisser enfermer, quelques jours, voir s'il se calmait, mais je refusais. Si mon père remarquait qu'il manquait Sting, en plus de moi, il foncerait sans agir, puis rien ne garantissait que Sting se rétracte. Je décidais donc de le relâcher. Informant les autres de ma décision. Je partais retrouver Gadjeel, qui gérait la prison aujourd'hui. Je lui demandais alors de relâcher Sting, à sa plus grande surprise. Mais voyant mon expression triste et perdue, il ne cherchait pas à comprendre. Quelques minutes plus tard, on le vit passer, longeant la cité avant de s'éloigner dans la forêt. Gadjeel revint quelques minutes plus tard.

- Hé voilà ! La tête blonde est repartie chez lui. Par contre, il n'avait vraiment pas l'air bien. On aurait dit qu'il était en état de choc, ou un truc du genre.
- Il peut, il m'a vu avec Natsu... Dis-je d'une voix lasse, persuadée que son état venait de là.

Interloquer, il tira une drôle de tête avant de me demander si on avait couché devant lui. Hébété par sa remarque je gueulais, le traitant de pervers en riant. Le reste de la journée se passa tranquillement, histoire de reprendre contenance, on se fit une journée entre filles, mes nouvelles amies m'acceptent de plus en plus, me remontant le moral. À vrai dire, j'étais tellement étonné, qu'à un moment donné je leur demandais pourquoi ce brusque changement.

- Comment ça ce fait que vous m'acceptez aussi bien, alors que même mon meilleur ami n'a pu le comprendre. Leur ouverture d'esprit m'étonnait.
- Disons que contrairement à vous, nous ne sommes pas forcément pleins d'a priori. Déjà, on est beaucoup moins pragmatique. Me confia Levy, j'acquiesçais, lui disant que j'avais remarqué.
- Puis surtout, on sait ce que ça représente pour un dragon d'être imprégné. On connaît la force de ces sentiments, de ces sensations. De tout ce que ça implique, même si j'admets que vous êtes une première dans votre genre, j'avoue être impressionnée. Tu n'es peut-être pas une dragonne, mais tu tiens autant à Natsu, que lui tient à toi, et crois-moi, je ne l'ai jamais vu comme ça. Aussi attentionné. M'expliqua Erza, me faisant comprendre que ce simple fait jouait énormément.

Comprenant, un peu plus l'importance de certaines choses, de certaines coutumes également, je regrettais presque de ne pas être réellement des leurs. Ça aurait été tellement plus simple. Mais non ! Mais pas le temps de se lamenter et de penser à la suite, je me fis entraîner dans les magasins. Voguant entre les différents rayons, j'oubliais pour un temps tous nos problèmes. Jusqu'à ce qu'une secousse retentisse. Toute la cité venait de trembler sous le poids d'une violente vague magnétique. Me demandant ce que ça pouvait être, je courais rejoindre les filles dehors. Cherchant à savoir d'où pouvait provenir ce phénomène. Fixant tous un endroit sans exception, je tournais mon regard vers la source de leur inquiétude. J'aperçus alors, la tour où se trouvait la statue de Zeref, luire comme un phare dans la nuit. Intrigué, je cherchais Erza pour lui demander ce qu'il se passait.

- Erza qu'est-ce que ça veut dire ?
- Cette tour est notre gardienne et quand les tiens sont prêts à nous attaquer elle nous prévient, ce que tu vois là et ce que tu as ressenti, c'était le début de la guerre Lucy, ton...
- Mon père s'est mis en marche...
- Oui !

Comprenant qu'il était trop tard. Que le temps des plans était fini, je me mis à paniquer craignant ce qui allait suivre. Connaissant mon père, je savais exactement comment il fonctionnait. Il allait d'abord préparer les troupes, laisser les dragons mijotaient, pensant qu'ils ne le verraient pas venir, alors qu'ils vont rester sur leur garde jusqu'à ce qu'ils le voient. Puis quand il aura décidé que le moment opportun se présentera, il lancera tout le monde dans la bataille, se moquant des conséquences. Il fallait que je l'en empêche ! Mais comment ? On ne disposait plus que de quelques jours désormais pour trouver un plan et en finir. Et puis hors de question de compter sur Sting, après sa réaction, je ne risquais pas d'en faire un allié. Non. À mon avis dans un laps de temps aussi court, il ne prendra même pas la peine de réfléchir. Il n'y verra qu'une occasion parfaite pour tuer celui qui m'avait « souillé ». Natsu. En parlant de lui, je devais le retrouver au plus vite.

Je me mis à courir dans les rues de la cité, bousculant des dragons sur mon passage, mais je m'en fichais. J'avais besoin de le voir, de son soutien, besoin de savoir que malgré le peu de temps qu'il nous restait, on allait s'en sortir. Ne le voyant nul part, et n'étant pas présent dans ce que j'appelais désormais ma chambre. Je me mis à stresser, avant de me reprendre. Me rappelant que j'étais avant tout une guerrière. Hors de question que je me laisse dominé par mes émotions, bien qu'avec mon statut de femme enceinte ce n'était pas facile, je pris sur moi réfléchissant. Quand soudain j'eus une illumination. Le conseil de guerre ! Bien sûr que j'étais bête, Natsu devait forcément se trouver là-bas, c'était son rôle, son devoir. Je me remis alors en route, traversant aussi vite que je le pouvais leur cité. Bon dieu pourquoi était-elle faite sur une colonie avec des centaines d'escaliers partout, la nôtre au moins est plate. On ne m'était pas trois mille ans à la traverser, surtout qu'évidemment le logement d'Ignir était à l'opposé de là où je me trouvais.

Une fois arrivée, je défonçais la porte sans aucune gêne, tant pis pour les bonnes manières, il y avait plus urgent, je savais comment les aider et surtout comment les ralentir. Stoppant ma course folle, j'atterris comme je m'y attendais en plein conseil, Ignir, Natsu et Grey me regardant comme si j'étais une folle, sortant de l'asile. Essoufflé, je prenais le temps de reprendre ma respiration. Voyant Natsu s'avancer vers moi, je fis rapidement un geste de la main modélisant grâce à la lumière un plan de bataille sur leur table, les surprenants. Hé oui, avant d'aller voir Sting hier soir, j'avais réussi à retirer mon bracelet retenant mes pouvoirs. Méfiant Grey se recula au premier abord, me voyant libre d'utiliser ma magie, avant de se détendre en remarquant ce que représentait mon plan.

- C'est ta cité ? M'interrogea le dragon de glace.
- Oui... Enfin seulement la partie de l'armurerie, je vais pas non plus vous la vendre entièrement, je suis pas folle à ce point.
- Qui sait, tu as été assez folle pour sortir avec moi. Ris Natsu.
- Très drôle petit prince. Dis-je agacer avant de lui sourire et de me jeter dans ses bras.
- Touchant, mais Lucy tu es sûr de vouloir nous aider ? Je veux dire ça reste les tiens. Demanda Ignir.
- Je vais vous aider, car il faut qu'on trouve un moyen de négocier... Enfin d'arrêter tout cela et je sais comment les retarder.
- Dis-nous en plus. Me souffla Natsu à l'oreille.
- Très bien... Alors connaissant mon père, il va d'abord former les équipes qui formeront les différents bataillons. Puis croyant vous surprendre, il va attendre deux, trois jours sans faire aucun mouvement, essayant de vous faire croire à un retard. Puis il va très certainement lancer toutes ses troupes de front, soit il va essayer de vous encercler, ce dont je doute fort au vu de votre configuration. Expliquais-je tout en bougeant les particules de lumière pour leur illustrer.
- Nous encercler serra impossible. Ton peuple ne pourra jamais franchir les montagnes et leurs gouffres ou avec beaucoup de difficulté, et ça je pense que ton père le sait, à mon avis il évitera le plus possible ces endroits. M'expliqua Ignir.
- Tu peux modéliser la plaine qui nous sépare ? Demanda Natsu.
- Ou bien sûr. Affirmais-je en m'exécutant, leur révélant un plan parfait de la plaine et des deux cités.
- Merci Luce ! Alors papa tu as raison en disant qu'ils ne pourront pas nous contourner, ils vont donc se retrouver obliger de tracer tout droit. Mais si justement on les obligeait à passer par les montagnes.
- Où veux-tu en venir la flammèche ?
- Je veux en venir au fait que contrairement à nous son peuple sera moins à l'aise dans les montagnes, ils seront par conséquents ralentis. Si l'on trouve un moyen de leur faire barrage dans la plaine, ils ne pourront plus avancer tout droit et ils devront prendre les montagnes. Ce qui devrait rallonger leur trajet d'au moins trois ou quatre jours, si ce n'est plus.
- Natsu, tu es un génie. S'exclama Grey.
- Oui ! Sauf que ... comment allons-nous leur faire barrage ? On ne peut pas envoyer des dragons créent une barrière en permanence, ce serait beaucoup trop risqué.
- Ils ne risquent rien à passer par là. Dis-je tremblante, imaginant le pire.
- Non. S'ils passent par-là, ils n'oseront pas s'aventurer trop loin dans les montagnes. Puis si nous arrivons à mettre ce plan en place, nous les obligerons à prendre les montagnes dès leur naissance, c'est-à-dire au début de la vallée, comme cela, ils seront contraints de suivre les chemins escarpés, avant d'arriver vers une embouchure. Un des côtés menant au sommet de la montagne et aux gouffres, l'autre redescend vers la plaine. Ce qui malheureusement les amènera devant nos portes. Mais on voudrait éviter de tuer des personnes, surtout que tu y tiens, même si ça ne nous arrange pas. Me rassura Ignir.

C'est à ce moment précis que je me rendis compte que jamais ce n'étaient eux qui nous avait attaqués, cela avait toujours était nous. Ils ne se rendaient sur le champ de bataille que pour se défendre, alors que nous, nous y allons pour tuer. Choquer face à ce propre constat, et rassurer par ce qu'il venait de dire je pris ma décision.

- Alors c'est moi qui leur ferais barrage !
- Pardon ? S'écria Natsu.
- Si je mets en place une barrière, ils ne pourront pas la franchir.
- Mais c'est votre élément, ils pourraient la démolir.
- Pas si j'y mets une incantation propre à la famille royale. Nous avons une maîtrise plus grande, car nous pouvons lui demander des choses différentes. Disons que c'est comme vous avec Zeref, il y a une part de mystère génétique. Puis si je la mets en place à l'intérieur même de vos éléments à vous, ce n'en sera que pire.
- Tu es en train de nous proposer de mélanger nos magies ?
- Oui. Je ne vois pas en quoi cela serait impossible, suffirait d'y travailler.
- Ça parait totalement dingue, mais après tout pourquoi pas ! On a bien réussi à avoir un enfant. Sourit Natsu, revigoré par l'idée et le gain de temps que cela pourrait nous donner.

Soulager qu'on réussisse à mettre au point un plan qui nous permettrait de gagner du temps, je n'en restais pas moins inquiète aussi bien pour mes amis d'ici que ceux qui allaient affronter la dureté de la montagne. Fière de moi et de mon courage, Natsu n'attendit même pas que l'on soit sorti pour m'embrasser, sous le regard à la fois moqueur et toujours choqué de Grey, alors qu'Ignir se contenta de sourire. Trouvant que cela suffisait pour ce soir, Natsu ne me laissa pas d'autre choix que de le suivre dehors, nous amenant dans un des nombreux jardins de la cité. Bien que l'on n'y reste pas longtemps à cause du froid mordant de l'hiver. Très vite, il décida de rentrer et je n'eus d'autres choix que celui de le suivre. Depuis qu'il avait appris que j'étais enceinte, il se montrait beaucoup plus protecteur avec moi, bien plus attentionné. Et depuis hier soir, il faisait tout ce qui était en son pouvoir pour me faire oublier Sting. Bien que depuis que Zeref nous ait averti, Sting était devenu le cadet de mes soucis. Désormais, j'allais devoir me consacrer à la maîtrise de la lumière au sein de leurs différents éléments. Et ça n'allait pas être chose aisée. Sachant que je devais avant tout convaincre mon cher et tendre dragon, de me laisser faire, parce que partie comme c'est parti, il allait prendre des mesures extrêmes pour me protéger et m'éviter toute fatigue.

On attaquait alors comme prévu, une bataille verbale, chacun cherchant l'autre, voulant le faire plier. Mais il devait bien comprendre que je ne comptais pas rester sans rien faire. Ce qu'il répondait que je participais déjà, sauf que ce n'était pas physiquement. Lui rappelant alors que je n'étais même pas enceinte d'un mois, et que par conséquent, je possédais encore toutes mes facultés physiques, il n'y avait aucun souci à se faire, à part peut-être que je vomisse sur un dragon lors de l'entraînement. Ce qui lui arracha un petit rire, qui me fit fondre. Alors mesquinement, sournoisement, je me rapprochais de lui, entamant un jeu sensuel, lui rappelant que de toute façon il n'avait pas le choix et qu'il avait déjà accepté en proposant se plan. Jouant avec lui, lui faisant perdre la tête, je réussis à le convaincre, avant de me laisser à mon tour convaincre par ce qu'il me proposait à ce moment même. Fière de mon coup, fière d'avoir réussi à gagner cette bataille, j'acceptais ses fantasmes, bien que cela ne me dérangeait point.

Le réveil fut un moment très douloureux. Le soir était devenu l'un de mes moments préférés. Coucher dans ce lit, au sein des bras de Natsu, qui m'apportait toujours cette même chaleur réconfortante. Cette sensation de bien-être intense, me donnant l'impression d'être dans une sécurité totale. Je l'aimais tellement, je l'aimais tellement lui et tout ce qu'il m'apportait, que quitter ce cocon là au petit matin, était toujours un déchirement. En fait, ce n'était ni plus ni moins qu'un dur retour à la réalité. Cette réalité que l'on se devait d'affronter si l'on voulait espérer réussir à arrêter cette guerre. Ce matin fut d'autant plus dur, que je ne me réveillais pas de moi-même. Ce fut Natsu qui, malgré ses caresses pour me sortir le plus tendrement possible du lit, eut droit à ma mauvaise humeur du matin. Ne supportant pas d'être réveillé, je lui fis savoir mon mécontentement en grognant, m'enfouissant sous les draps, lui arrachant un rire grave et profond, ce qui me fit fondre, mais pas sortir pour autant. Voyant que je n'étais toujours pas décidé à sortir, il employa la manière forte, c'est-à-dire les chatouilles. Riant à gorge déployée, je finis par me rendre sous le coup de cette douce torture, lui arrachant un sourire de victoire. Une fois levé, il m'attira à lui, me soufflant à l'oreille qu'il serait le premier dragon que je « combattrais ». Excitée par cet événement, je sautais littéralement de ses bras. Mon instinct de guerrière reprenant le dessus. Combattre Natsu était comme un honneur pour moi, car bien avant même de le connaître et encore plus de sortir avec lui, je l'admirais. Je l'admirais pour sa puissance, pour sa maîtrise et puis le feu m'avait toujours attiré. Pour quelle raison ? Je l'ignore, mais j'étais pressée de l'affronter, d'autant plus que je savais qu'il ne me ferait rien. J'allais avoir le privilège de m'entraîner avec lui, d'avoir un aperçu de sa puissance.

Heureuse et agitée comme jamais, on se rendit rapidement au terrain d'entraînement. Intriguée par mon enthousiasme, Natsu me demanda ce qui me mettait tant en choix. Je lui répondis alors le plus naturellement du monde que j'étais fière de pouvoir le combattre. Évidemment, il me sortit une fois de plus que j'étais bizarre. Vexée, je lui rétorquais que s'était pour cela que je ne lui avais jamais parlé de mon désir de m'entraîner avec lui. Amusé, il rit, d'un rire sarcastique, qui avait le don de me rendre folle. Énervée, je lui disais de se préparer à s'en prendre une. Il me rappelait alors qu'on était là pour unir nos magies, pas pour combattre. Déçue, je lui fis mes yeux de chien battu, espérant qu'avant de chercher à unir nos magies, il accepterait de combattre un minimum avec moi. Exaspéré par mon attitude, je l'avoue enfantine pour le coup, il accepta, mais à condition qu'on y aille très doucement. Me rappelant qu'il ne voulait déjà pas à la base que j'use de ma magie, refusant de me fatiguer. Ravie, je l'embrassais sauvagement pour le remercier. Sautillant jusqu'au terrain.

Une fois arrivée, je remarquais sa conformation très particulière. Le terrain avait une forme ovale, entourée de gradins montant fièrement vers le ciel, aucune voûte le recouvrait, laissant libre cours aux vols des dragons. La pierre du même blanc éclatant que celle de la cité, était ornée de décorations, montrant des dragons dans différentes postures de combats. Impressionné par le chef d'œuvre des inscriptions, je me perdais dans leur contemplation un court instant, avant de me retourner vers mon « ennemi ». Prête à combattre, je remarquais rapidement que les gradins se remplissaient, à vue d'œil. À croire que tous les dragons étaient venus me voir m'entraîner. Ignir, aux premières loges. Natsu et moi lui annonçons rapidement qu'on voulait d'abord combattre, histoire de s'amuser un peu et surtout de voir ce que prince dragon et princesse lumière pouvaient donner face à face. Bien qu'inquiet de se battre contre moi, au vu de mon « état » comme le dit Natsu, il n'en semblait pas moins excité. Après tout, on était pareil tous les deux. On aimait se défouler, s'entraîner, afin de tester nos compétences et de s'amuser, avouons-le.

On rentrait alors très rapidement dans le vif du sujet, chacun se préparant à combattre l'autre. Les dragons semblaient tout à coup très intéressés. Je chargeais la première, décochant une décharge lumineuse, qu'il évita aisément. Amusé, il m'attaquait à son tour, les poings en feu. Ben évidemment, aucun de nous deux cherchaient à toucher véritablement l'autre. Et plus particulièrement Natsu qui ne voulait en aucun cas me blesser, et risquait quoi que ce soit avec le bébé. Bébé qui consumait pas mal de mes forces d'ailleurs, j'étais bien moins endurante que d'habitude. Je décidais alors de ruser, jouant de ses atouts, qui devenaient désormais ses points faibles. Me faufilant entre ses ailes, je lui touchais les écailles brûlantes de son dos, le surprenant. Fière de mon stratagème, je jubilais, mais malheureusement pour moi, ce moment de victoire ne dura pas longtemps. Il me saisit très vite de sa queue, l'entourant autour de mes hanches. Me ramenant brutalement à lui. Me plaquant contre son torse brûlant. Sous les cris en délire des autres dragons qui semblaient très enthousiastes face à notre combat amical. Mais très vite je les oubliais, ne les entendant même plus, complètement happé par les yeux de Natsu. Hypnotisé par ses orbes verts, je me laissais envahir par un feu chaleureux, passant ma main sur sa joue, savourant le contact de ses écailles contre ma peau. Absorbé par ma contemplation, j'avais l'impression de me retrouver comme au premier jour où je l'avais vu sous cette forme, et le même mot me revient en tête : magnifique. Comment avais-je pu craindre cette forme aussi sublime ? Voir Natsu sous sa vraie forme, c'était comme voir un diamant brut. Alors quand il laissa glisser une de ses mains écailleuses dans mon dos, un frisson de plaisir me transperça. Oubliant pour de bon, le bruit des tribunes qui s'étaient calmées et semblaient en haleine, attendant la suite du combat, je me laissais envahir par une pulsion soudaine. J'attirais violemment Natsu vers moi, tirant sa nuque afin de plaquer mes lèvres sur les siennes.

Animé par un désir primaire, je l'embrassais fougueusement. Il y répondit aussi tôt, m'attirant encore plus à lui. Quand on se décolla enfin, à cause du manque d'air. Je remarquais que le bruit des tribunes avait totalement cessé. Intrigué, je tournais la tête vers celle-ci, et y voyais le regard choqué des dragons. Honteuse de mettre laisser emporter par mon amour pour Natsu au point d'en oublier les gens nous entourant, je rougis. Ils semblaient comme médusés et je réalisais alors que c'était la première fois pour la majorité d'entre eux qu'ils nous voyaient nous embrasser. Et surtout une première fois qu'ils me voyaient embrasser Natsu sous sa véritable forme. Bien que tout le monde fut rapidement au courant du lien qui nous unissait, le voir en vraie semblait bien différent. Leur regard me rappelait celui de Sting, ce même état de choc se lisait dans leurs yeux.

- Tu as perdu ! Me souffla soudain Natsu, me prenant par surprise.

À vrai dire, j'étais tellement surprise que je fis un bond en arrière lui arrachant un nouveau rire. Avant qu'il ne se saisisse de mon visage et m'embrasse amoureusement, sous le regard toujours perdu des spectateurs. Gêner de continuer à me donner en spectacle, je les oubliais une nouvelle fois très rapidement, complètement happé par ses sentiments et par les miens. Et sans m'en rendre réellement compte, je m'agrippais à lui comme on s'agrippait à une bouée de sauvetage, laissant ma magie se répandre dans l'air. Je la libérais, la laissant s'exprimer comme si elle était le prolongement de mon âme. Je sentis sa puissance se répandre dans l'air, nous entourant et soudain, je sentis autre chose. Il s'agissait d'une chaleur intense, mais douce à la fois, comme si des flammes couraient sur ma peau, sans pour autant me faire de mal. Et quand je me séparais une nouvelle fois de Natsu à contre cœur, je vis quelque chose d'extraordinaire, qui me submergea autant que lui. Nos deux magies venaient de se lier, pour n'en former plus qu'une. Les flammes ardentes de Natsu se mêlaient à la lumière des étoiles, créant des flammes d'or. Émerveillée par ce spectacle, je jetais un regard à Natsu, qui me le rendit. Le sien brillait d'un amour inconditionnel, et d'une fierté monstre. Ses yeux démontraient tout son bonheur et cette fois c'était moi qui lui souffler quelque chose à l'oreille « Nous avons réussi ».

Fier de nous deux, je le fus encore plus en voyant les yeux des dragons qui étaient plus que choqués cette fois-ci. Me voir embrasser Natsu sous sa vraie forme les avaient laissés sans voix, mais nous voir unir nos magies de la sorte semblaient les avoir perdus dans un mutisme sans fin. Mutisme qui fut rompu par les applaudissements d'une petite fille que je connaissais bien : Asuka. Étrangement, peu de temps après, tout l'auditoire ce mis à la suivre. Impressionné par leur réaction, je collais mon front à celui de Natsu, qui me lança un sourire rempli de confiance et de joie. Je lui rendis alors, savourant ce moment de gaieté.

- Le moins qu'on puisse dire, c'est que vous nous avez laissés sans voix, les jeunes. Nous lançâmes Ignir.
- Impressionné père ? Sourit sarcastiquement Natsu.
- Je l'avoue ! Et je crois ne pas être le seul... D'ailleurs j'aurais jamais cru que Lucy aurait le cran de t'embrasser sous cette forme. Mais cela démontre bien qu'envers et contre tout, vous soyez fait pour être ensemble. Mais passons, maintenant qui veut essayer de retenter l'expérience ? Lança-t-il à l'assemblée.

Bien évidemment, le premier à se porter volontaire, ce fut Grey. Je le soupçonnais de vouloir faire enrager Natsu. Sauf que je craignais plus Jubia que Natsu pour le coup, je n'ai jamais vu une personne aussi jalouse. Alors pas très rassurée, je délaissais Natsu, m'avançant vers Grey prête à essayer. Et là bien sûr, ce fut tout de suite beaucoup plus compliqué que prévu, à croire que ma magie refusée de se mêler à celle de Grey, comme si la glace ne lui convenait pas. Pourtant un mur de glace serrait idéal, pour faire barrage. Sauf que dès que j'essayais de glisser ma magie dans la sienne, les particules de lumières la faisaient automatiquement éclater en milliers de flocons. Alors on réessayait, mais l'effort que cela demander, commençait à sérieusement me peser. Je sentais les gouttes de sueur ruisseler le long de mon visage, démontrant de mon effort. En effet, bien que Grey devait essayait de trouver une glace parfaite, moi je me devais de contrôler ma magie qui semblait vouloir agir comme des électrons libres. Épuisé, je sentais mes forces m'abandonner et alors même que j'allais refaire l'expérience, deux bras chauds et protecteurs m'enlaçaient. Relevant la tête, j'aperçus mon dragon m'ordonnait de me stopper. Il refusait que je continue. Après tout, il me l'avait dit, il acceptait, mais à condition que je ne force pas trop, et selon lui, j'en avais déjà trop fait. Il ordonna alors l'arrêt de l'entraînement, on le reprendrait plus tard.

Affamé on se dirigeait tous vers le restaurant qu'offrait le terrain d'entraînement. Beaucoup de dragons ayant décidé de rester afin de partager un moment tous ensemble, on dut faire la queue pour manger. Je m'impatientais très vite, je mourais de faim, littéralement. Une fois devant le buffet, je prenais un peu de tout d'ailleurs. Ce qui attira les moqueries de Gadjeel, qui saisit la première occasion pour se moquer de moi. Légèrement énervée, je lui répondis que je me devais de manger pour deux, moi, amenant les acquiescements des filles, qui se lançaient dans un débat sur la chance qu'avait les hommes de ne pas porter d'enfants. Débat qui continua à table, notre bande « habituelle » si je puis dire, si retrouvant. Attirant une fois de plus les regards des autres, ils semblaient étonnés que les amis à Natsu m'ait aussi bien acceptés. Je devais bien avouer qu'en dehors d'eux, je n'avais guère échangé avec les autres, qui gardaient une certaine méfiance, vis-à-vis de moi. Bien qu'à partir d'aujourd'hui cette méfiance semblait avoir disparu, grâce à la magie de Natsu. Cet homme pouvait vraiment s'attirer la sympathie de tout le monde. J'avais tellement de chance de l'avoir. Perdu dans ma contemplation, il remarqua bien vite mon regard, me le rendant. Avant d'être tiré de ma rêverie par une petite fille : Asuka. Elle me tirait la manche de mon pull, me demandant si elle pouvait venir sur mes genoux. Cherchant ses parents de mes yeux, je les vis sur une table un peu plus loin, ils ne semblaient pas l'avoir vu partir. À croire que cette gamine était la pro de l'évasion. Demandant l'accord muet à Natsu, il me fit signe que je pouvais. Je répondais alors à son désir, la prenant sur moi.

- Grey, il est nul ! S'écria-t-elle d'un seul coup attirant toute la table vers nous, les étonnant eux qui ne l'avaient pas encore vu.
- Quoi ! S'énerva le concerner, alors que Natsu commençait à se moquer de lui ouvertement, sous le rire des autres, attirant l'attention de tout le monde.
- Bah oui, avec toi Lucy arrivait à rien, alors qu'avec Natsu elle y arrivait très bien. Dit-elle le plus naturellement du monde.
- Pardon ! Mais c'est elle qui est nulle oui. Se défendit-il, me faisant démarrer au quart de tour.
- Nulle, non mais tu t'es vu sac à glaçon ! Attaquais-je reprenant les expressions d'une certaine salamandre.
- Natsu ! T'as déteint sur Lucy, elle récupère tes expressions ! S'amusa Lisanna.
- Qu'est-ce que tu crois, elle n'est pas ma femme pour rien. Dit-il fièrement.
- Oh le vantard t'as vu ça un peu sœurette ? Le charia Lisa.
- Mais oui, il se sent plus le petit prince ! Continua Mira.
- Vous me cherchez Strauss ?

C'est à partir de ce moment que je remarquais, que la discussion partait vraiment en vrille, la joie et le bonheur d'être simplement ensemble. Comme, de véritables amis. Me sentant pleinement accepté, je ne pus m'empêcher de rire. Sous leur regard étonné.

- Elle n'est pas un peu folle ta princesse Nat' ? Demanda Gadjeel.
- Non, elle n'est pas folle, elle est bizarre. Pas vraie Lucy ? Me cherchant le fameux Nat'.
- Natsu voyons comment oses-tu dire ça de ta femme ? Ne vois-tu pas que ce sont juste ses hormones ! S'emporta Erza, ramenant le rire au sein de la table.

Une heure plus tard, on décida que l'heure de l'entraînement devait reprendre et je dus ramener Asuka à ses parents, qui l'observaient, jouer avec moi depuis un petit moment. Attendris par le soin que j'apportais à leur fille, ils me remerciaient, alors que je leur répondais que ce n'était rien, tout sourire. Avant de retourner sur le terrain. Et là, la même galère repris. Bien que l'on ait décidé de ne pas reprendre avec Grey. Je ne m'en sortais pas mieux avec Jubia ou bien encore Wendy qui nous avait rejoints. Même si cela passait toujours mieux qu'avec Grey, nos magies finissaient toujours par se séparer violemment. Exaspéré par ce manque de réussite, je commençais à m'énerver, sauf que ça n'arrangeait rien, bien au contraire, c'était pire. Erza émit alors l'hypothèse que si cela ne fonctionnait pas, c'est parce que je n'étais pas lié à eux. Selon elle, si cela marchait avec Natsu, c'est parce qu'on était imprégné et qu'inconsciemment nos magies se liaient à cause de cela. Troublé par cette hypothèse, on décida de mettre un terme à l'entraînement pour aujourd'hui. Réfléchissant sur comment on pourrait faire alors pour que cela fonctionne avec les autres.

Après une bonne nuit réparatrice, Natsu et moi retournions sur le terrain, bien décider à réussir. Sauf que le même résultat qu'hier se produisit, jusqu'à ce que Flamme Atlas, un oncle à Natsu n'intervienne, nous demandant si l'on pouvait essayer avec lui. Et là miracle, on réussit. Ni comprenant pas grand-chose. Il nous expliqua alors que si notre magie consistée à converger les fines particules de lumière qui descendaient tout droit des étoiles, il apparaissait tout à fait logique que ma magie soit compatible avec le feu, car les étoiles n'étaient rien de plus que des boules de feu en fusion. Ni comprenant pas grand-chose, mais voyant que sa théorie tenait la route, on se concentra à unir ma magie avec les différents dragons pouvant manipuler tout ce qui se rattacher au feu. Au bout de plusieurs heures d'entraînement, et aux vues des résultats, on décida de finalement construire une barrière de feu permanente que je maintiendrais dans une zone bien défini, afin d'éviter qu'il ne se répande et ne brûle tout sur son passage. Ayant déjà pris deux jours de retard par rapport au mien qui n'allait pas tarder à se mettre en route, Ignir décida de nous envoyer le jour même dans la plaine mettre en place notre mur de feu et de lumière. Aider de Natsu et d'autres dragons de feu, on mêlait nos différentes magies, révélant un mur de flamme orange et or, empêchant quiconque de passer. Rassurer d'avoir réussi à le mettre à temps, je n'en fus pas moins inquiète pour mes amis. J'espérais sincèrement qu'ils ne risquaient rien en passant par les montagnes. Sentant mon trouble, Natsu vint très vite me réconforter, me ramenant dans notre petit cocon.

Quelques jours de calme et de détente passaient encore, quand un matin avant même que l'on soit réveillé, on ressentit à nouveau cette décharge magnétique provenant de la tour de Zeref. Alerter par ce présage, je me levais en sursaut, commençant à paniquer, malgré moi. Remarquant mon état de détresse, Natsu me ramena à lui me soufflant des mots doux à l'oreille pour m'apaiser, me rappelant que l'on avait un plan, que tout se passerait bien. Priant pour qu'il ait raison, je me laissais glisser à ses côtés, le remerciant pour tout, l'embrassant tendrement. Répondant à mon baiser, il décida de me détendre, comme il savait si bien le faire avant de rejoindre le conseil. Soupirant d'aise, je fus déçu de quitter ses bras pour finalement me rendre dans la salle du trône.

En arrivant, l'air grave qu'affichait les autres, me fit peur. Quelque chose n'allait pas ! Et en effet quelque chose n'allait pas... Mon père s'était joint au cortège, lui qui n'avait pas combattu depuis des lustres, partait en guerre contre les dragons aux côtés de son armée. Paniquer par ce que cela représentait, je fus rassuré de savoir que notre barrière est fonctionnée, les obligeant à passer par les montagnes. Nous donnant quelques jours de plus, pour réfléchir au problème que mon père risquait de poser. Certes, je savais bien que j'allais devoir l'affronter à un moment ou un autre, mais je ne pensais pas que ça se ferait de cette manière. On se mit alors à réfléchir à un plan possible pour l'apprendre à mon père sans que celui-ci ne devienne fou, ce qui me paraissait impossible, au vu de la réaction de Sting, qui me chagrinait toujours autant, même si je ne le montrais pas.

À vrai dire, on passait tellement de temps à se préparer, surtout les dragons, que je ne voyais plus trop Natsu, on se voyait surtout le soir, où l'on prenait un plaisir fou à se retrouver. À croire que l'on était incapable de se passer l'un de l'autre. Ce que je voulais bien croire, car je ne supporterai pas de le perdre, je tenais bien trop à lui pour ça. Et alors que trois jours étaient passés depuis qu'ils avaient pris la route des montagnes, je lui fis part de mes inquiétudes.

- J'ai peur Natsu. Lui avouais-je.
- Je sais, mais je te promets qu'on fera tout notre possible pour ne rien leur faire.
- Ce n'est pas pour eux que j'ai peur... Enfin si... Mais... J'ai encore plus peur de te perdre toi. Dis-je en me retournant vers lui, plantant mes yeux dans les siens. Je ne sais pas ce que je ferais sans toi, si je venais à te perdre.
- Hé tu ne me perdras pas, je te le promets. Me rassura-t-il, posant sa main contre ma joue.
- Sauf que ça ne dépend pas de toi. Dis-je en baissant la tête, les yeux remplis de larmes.
- Peut-être... Mais je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour rester à tes côtés et ceux de notre enfant. M'avoua-t-il, en saisissant mon visage, avant de m'embrasser amoureusement, me rassurant.

Croyant en lui, je me blottis contre son torse, profitant de sa chaleur corporelle et de son parfum. Pendant qu'il enfouissait sa tête dans mon cou, y déposant de légers baisers papillon par moments. Oui ! J'allais croire en lui. De toute façon, je n'avais pas le choix, à vrai dire, je n'avais jamais cru autant en quelqu'un. Depuis que je l'avais rencontré, il était devenu mon point de repère, la source de ma force, c'est comme si avant lui, je n'avais pas existé. Enfin, si j'avais existé bien sûr, mes souvenirs de ma vie d'avant étaient toujours là, surtout les plus heureux. Mais il y avait un avant et un après Natsu, en fait depuis que je l'avais rencontré, j'étais entière. J'avais trouvé mon encrage, ma deuxième moitié. Alors que je profitais pleinement de ce moment de paix, Erza déboula dans la chambre, totalement affolée. Nous faisant sursauter, on rougit tous les deux d'être surpris enlacé, après tout on n'était pas particulièrement démonstratif. Enfin si on oublie la scène de l'arène. Se demandant ce qu'elle avait pour venir nous trouver à une heure aussi matinale, on l'interrogeait, ce qu'elle nous révéla, nous précipita dehors, allant sur la muraille qui servait de garde-fou à la cité. Et là en bas de la cité, il y avait bien ce qu'Erza nous avait annoncé. Sting se trouvait en bas, bataillant contre Rogue, Luxus et Gildarts qui essayaient de le convaincre de revenir au campement. Sauf que trop tard, ils étaient repérés et de toute façon Sting ne semblait pas vouloir bouger de là. Mais qu'est-ce qu'il foutait là et que voulait-il ? Soudain, il cria mon prénom demandant à me voir, sous le regard éberlué des trois autres. Hésitante, lui en voulant toujours pour ce qu'il avait osé me dire et dire sur notre enfant, je jetais un regard à Natsu, qui me fit signe d'y aller. Réfléchissant quelques secondes encore, je décidais de suivre Natsu, qui me prit dans ses bras, avant de prendre sa vraie forme et il s'envola avec moi, me déposant aux pieds de mes amis.

Surpris, Rogue, Luxus et Gildarts me fixaient comme si j'étais un fantôme. Puis d'un seul coup, la surprise laissa place à la colère et je les vis se mettre en position de combat, prêt à en découdre avec Natsu, mais Sting les stoppa à notre plus grand étonnement. L'interrogeant du regard, il me fit signe, décidant de lui faire confiance, je me laissais glisser au sol, m'approchant. Pendant que Natsu prenait sur lui, pour rester à l'écart.

- Sting... Murmurais-je.
- Lucy écoute... Voyant qu'il hésitait à parler, les autres en profitaient pour intervenir.
- Lucy, tu es en vie ! Et tu le savais Sting ?
- Oui. Avoua-t-il.
- Mais pourquoi tu nous as rien dit et puis comment t'es au courant d'abord ? Cria Luxus à bout.
- Parce que ce fameux soir où j'ai disparu, je ne suis pas allé retrouver une fille, mais j'ai été kidnappé par les dragons.
- Pardon !? S'enflamma Rogue.
- Sous les ordres de Lucy.
- Hein !? Ça y est, il venait de les perdre. Mais pourquoi ?
- J'avais besoin de lui parler, sauf que ça s'est plutôt mal passé.
- Ça tu peux le dire, j'ai encore un bleu à cause du coup de poing de ton prince.
- Tu l'avais bien cherché. Siffla Natsu hargneux à l'arrière.
- Je... sais... D'ailleurs, je voudrais m'excuser pour t'avoir dit que tu me dégoûtais Lucy... Je... Enfin, si c'est ton choix d'accord... Après tout, tu as peut-être raison... Bien que j'ai du mal à le concevoir. Mais si je suis venu ici, bien que j'ai cru ne jamais y arriver à cause d'eux ! Rie-t-il essayant de détendre l'atmosphère. Enfin bref, tiens ! Dit-il en me tendant un livre.
- Qu'est-ce que... Dis-je, tendant la main méfiante, malgré moi. Bon dieu, depuis quand j'avais peur de mon meilleur ami ? « Depuis que tu as changé de camp pauvre idiote », me souffla ma conscience.
- C'est le journal de ta mère. Je l'ai trouvé dans le coffre-fort de ton père. Je ne sais pas ce qu'il y faisait, mais ça m'a paru louche.
- Tu l'as lu ? Demandais-je, émue.
- Non. Mais je me suis dit que s'il le cachait, c'est qu'il y avait quelque chose de compromettant dedans... Alors je me suis dit que je devais te le remettre... Après tout il y aura peut-être des éléments pour t'aider, vu que tu veux arrêter cette guerre.
- Pardon ? Crièrent les trois autres qui retrouver enfin leur voix.
- Héhé ça vous surprend ? Mais sache qu'ils ne sont pas ce qu'on croit, ils sont bien plus... Et surtout, ils sont beaucoup plus ouverts d'esprit que nous.
- Ouais, on a juste peur d'eux c'est ça ? Ria Rogue.
- Exactement. Affirmais-je.
- Lucy rappel toi de ce que j'ai...
- Merci Sting. Dis-je coupant Gildarts. Émue qu'il ait pris tous ses risques pour me transmettre l'une des rares choses qu'il me restait de ma mère, je le pris dans mes bras, le serrant contre moi pour le remercier, derrière les grognements mécontents de Natsu, qui ne bougea pas pour autant.
- Mais de rien... Après tout, j'ai juré d'accepter toutes tes folies, même les pires. Lui souriant, je me retournais, m'avançant vers Natsu, prêt à repartir, sous les plaintes de mes trois autres amis. Oh faite Lucy... Et Natsu... Se retournant vers lui, intrigué, on attendait la suite et le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle nous surprit. Je m'excuse... pour... Enfin... Je m'excuse pour avoir dit que votre enfant était une erreur de la nature.
- Quoi !? Criaient les trois autres, choqués par la révélation de Sting.
- Surprise ! Leur dit Natsu.

Avant de me regarder, et de sourire, lui disant qu'on acceptait ses excuses, après tout, cela avait dû lui coûter de le reconnaître et de s'excuser encore plus. Je savais que Sting détesté reconnaître ses torts. Et alors qu'il me disait de me dépêcher de le lire, car ils arriveraient dans deux jours maximum, et qu'ils se battaient contre les trois autres qui demandaient des explications, je le remerciais une dernière fois, avant que Natsu ne déploie ses ailes et nous ramène. Sous le regard amusé des autres qui avaient assisté à toute la scène, Jubia se moqua même en me disant « vous n'êtes finalement pas si idiot que ça » riant à sa pique. Je partais m'enfermer très vite, pour lire le journal de ma mère. Le dévorant littéralement. Comprenant son importance pour moi, Natsu me laissa seule, rejoignant les autres.

Mais très vite, j'oubliais que j'étais seule. J'avais entre mes mains, toutes les pensées de ma mère, et je me mis inconsciemment à pleurer, sous le poids de l'émotion qui m'envahissait. Tous mes souvenirs d'elle me revenaient en mémoire, et je ne pus m'empêcher de me sentir mélancolique de cette époque, où pour m'endormir le soir elle me chantait des chansons. La vision totalement brouillée, je secouais la tête, essayant d'oublier ses souvenirs, afin de pouvoir me concentrer sur sa lecture. Dans son journal, ma mère racontait toutes ses journées, tous ses sentiments. Je pouvais presque ressentir sa peur qui la tiraillé quand elle parlait de la crainte que lui inspiraient les dragons. Dévorant littéralement son journal, je ne vis pas le temps passé et je finis par m'endormir épuisé.

Le lendemain en me réveillant, j'aperçus Natsu allongeait à côté de moi, il m'avait glissé dans le lit, déposant le journal de ma mère sur la table de chevet. Décidant de profiter encore un peu de ce moment-là, je me blottis contre lui, me rendormant aussi tôt. Je fus réveillé en sursaut quelques heures plus tard. Mon père arrivait, finalement Sting avait tort, il n'avait pas mis deux jours à arriver, mais un jour. Se préparant à aller combattre, Natsu m'ordonna de rester ici. Alors que moi, je voulais les accompagner ou tout du moins me placer sur les remparts pour pouvoir les observer, l'observer. Détestant rester à l'arrière, je ne pus retenir mes larmes de rage de franchir la barrière de mes yeux. Larmes qu'il s'empressa d'essuyer, me rappelant qu'il m'avait promis de revenir. Priant pour qu'il ne lui arrive rien, ainsi qu'aux autres. Je ressentis à nouveau ce déchirement terrible me fendre le cœur en deux. Partagé entre deux camps, je refusais que quiconque soit blessé et pourtant je savais bien, qu'ils y en auraient, voire peut-être même pire. Mais je comptais sur Sting pour réussir à contrôler nos amis et je comptais sur mes nouveaux amis et surtout sur Natsu pour qu'ils ne leur fassent rien de trop grave. Perturbé par cette situation, je me repris bien vite, décidant que j'allais trouver coûte que coûte un moyen de stopper cette folie. Je me mettais sur le journal de ma mère espérant y trouvait un indice ou n'importe quoi d'autre qui pourrait nous aider.

Me plongeant à nouveau dans les souvenirs de ma mère, je décidais de sauter les passages où elle parlait de moi, me disant que j'aurais tout le temps de les lire plus tard. Pour finalement arrivé à un passage où elle racontait sa rencontre avec un dragon. Comme à son habitude, elle se baladait dans les champs de fleurs bordant la lisière des montagnes afin d'en cueillir, je me souvenais que c'était un de ses passe-temps préférés. Sauf que ce jour-là, elle avait rencontré un dragon et pas n'importe quel dragon. Elle avait rencontré le père de Natsu, Ignir. Apparemment Ignir n'en avait aucun souvenir, car il ne m'en a pas parlé, ou alors il n'a pas jugé utile de le faire. Pourtant, il n'a pas hésité à me dire que la mère de Natsu était morte en le mettant au monde... Enfin bref... Ce jour-là ma mère racontait à la perfection les sentiments qui l'avait saisie, d'abord la peur, la terreur, elle se rappelait les légendes et rumeurs, qui couraient sur eux, et elle était persuadée qu'il allait la tuer. Sauf qu'il fit quelque chose qui la marqua pour toujours, alors qu'ils semblaient lui aussi chercher quelques fleurs dans ce champ, il entendit ma mère faire tomber son panier de fleurs. Se retournant vers elle, il s'avança dans sa direction, ma mère était effrayée, mais elle fut surprise et décontenancée en le voyant ramassé son panier et lui tendre. D'abord hésitante, elle le prit, le remerciant, lui demandant malgré elle ce qu'un dragon comme lui faisait là, elle l'avait reconnu après tout. Puis remarquant ce qu'elle avait osé demander, elle se mit à paniquer lui disant qu'elle était folle, mais il lui répondit simplement que s'était pour la tombe de sa femme.

À partir de ce moment, ma mère commença à douter, comme moi j'ai douté. À partir de ce jour-là, elle émit l'hypothèse que les dragons n'étaient pas aussi différents de nous, qu'on pourrait peut-être trouver un accord. Même si elle les craignait toujours, elle n'en avait plus autant peur qu'avant. Elle voulait un accord, un traité de paix et je découvris que ce qui la motiver encore plus, c'était moi. Elle ne voulait pas que je grandisse en connaissant la guerre, elle voulait que je vive en paix, que ma vie ne risque rien. Émue par son amour pour moi, je ne pus empêcher une larme de rouler sur ma joue. Je l'essuyais vite, ne me laissant pas envahir par les émotions, je poursuivis ma lecture. Arrivant à un passage des plus perturbants. En effet, ma mère commençait à avoir peur de mon père. Elle n'arrêtait pas de dire qu'il devenait obsédé par ces guerres. Quand elle lui avait proposé son idée d'un accord, que peut-être ils n'étaient pas aussi monstrueux qu'il le pensait, il a pété les plombs, la traitant d'idiote. Elle lui demanda alors si c'était la vie qu'il voulait pour moi, et il répondit « je préfère que notre fille grandisse dans la terreur que parmi ces monstres », choquée par les paroles de mon père qu'elle avait retranscrite mot pour mot. Je découvrais qu'elle l'avait été elle aussi. Elle découvrit alors que mon père était tellement dévoré par sa peur et sa haine de l'inconnu qu'il en devenait fou. Paniqué par ce que mon père devenait et tout ça à cause d'une peur irrationnelle de l'inconnu et d'un mauvais souvenir d'une bataille. En effet, mon père avait perdu un ami à lui lors d'une bataille, ce qui avait contribué à sa haine. Mais pourquoi ? Je veux dire lors d'une bataille, on se défend c'est tout à fait normal. Je voulais bien le comprendre, mais au vu de ce que je lisais, j'avais l'impression que ce n'était qu'un prétexte pour poursuivre sa folie meurtrière, il parlait carrément de les exterminer. Réalisant à quel point mon père était « fou », je sentis une puissante haine envers lui m'envahir. Je ne m'étais jamais particulière entendu avec lui, mais découvrir à quel point il était stupide me rendis folle. Et ma haine ne grandit encore plus quand je lis le dernier passage de son journal.

Elle parlait de ce fameux jour, où elle n'était jamais revenue. Une fois de plus, elle avait dû subir la violence des propos de mon père. Perdant son self-control, elle lui jetait à la figure toute l'amertume qu'elle avait commencé à entretenir envers lui. L'accusant de ne penser qu'à lui, de poursuivre un but sans réel fondement si ce n'est la peur de l'inconnu, de ne pas penser au bien-être de sa famille et de son peuple. Lui rappelant que s'était toujours nous qui attaquions et jamais eux, qu'on devrait peut-être penser à revoir nos positions. Mais mon père n'en fit rien et commis l'irréparable, il l'avait giflé, la jetant au sol. Terroriser et perdu par cet homme qu'elle ne connaissait plus, elle s'enfuit, courant à en perdre haleine. Racontant à quel point elle ressentait le besoin de s'enfuir à ce moment même, et ce malgré l'orage qui grondait dehors. C'est là que je me souviens. Je me souviens qu'en effet, il pleuvait à torrents ce jour-là. Maman était venue me voir, me disant qu'elle devait sortir, qu'elle refusait de rester sans rien faire, et que même si pour cela elle devait défier mon père elle le ferait. Ce jour-là, je n'avais pas compris de quoi elle parlait, j'étais trop petite, et mon père m'empoisonnait déjà le cerveau avec ses mensonges. Des mensonges qui étaient construits sur un racisme sans nom. Ma mère qui avait voulu lutter contre ça, elle qui avait voulu essayer de comprendre, comme moi j'ai compris, avait perdu la vie. Et cela à cause de mon père, c'était lui qui l'avait précipité vers sa mort, en refusant d'écouter. Voilà pourquoi il avait si mal réagi ce jour-là, voilà pourquoi il avait caché son journal. Parce qu'il savait que c'était sa faute et pas celle d'un dragon comme il l'a toujours raconté. Il m'avait menti toute ma vie, pour ne pas voir la vérité, pour ne pas comprendre.

Frustrer, dégoûter, de faire partie de sa famille, d'avoir son sang qui coulait dans mes veines, des larmes de rage coulaient sur mes joues. La rage coulait dans mes veines me faisant bouille de l'intérieur. Je le haïssais, pendant toutes ses années, ils nous avaient pourri le cerveau comme ses ancêtres, occupés par cette même haine, le jour où on avait enfin eu la possibilité d'avancer, d'évoluer il l'avait refusé. S'il refusait de comprendre par lui-même, j'allais le forcer à comprendre. Hurlant de rage, je ne me retiens plus, je laissais ma magie se répandre dans l'air. Explosant telle une comète, je me mis à luire, convergeant toutes les particules vers moi, anhélant celle qui se trouvait sur le champ de bataille. Plus énerver et puissante que jamais, je sortais de la chambre, fonçant sur le champ de bataille, sans pour autant cessé de produire de la lumière, en créant une lumière plus éblouissante que jamais. Créant une barrière entre les combattants les empêchant de continuer leur folie, sa folie. Quand je vis que plus aucun d'entre eux ne tentait quoique ce soit, je ralentis marchant à travers les dragons, qui me regardaient passé comme si j'étais possédée. Je savais que mes yeux n'étaient plus que deux orbes lumineux, que mes cheveux volés et que je créais une véritable tempête là où je passais, mais je n'en avais rien à faire. J'entendis soudain la voix de mon père prononçait « Lumen Histoire », le nom d'une magie perdue appartenant à la famille royale. Une magie si dévastatrice qu'elle a tué Zeref. La magie que j'utilisais à l'heure actuelle, je ne contrôlais plus la lumière, non. J'étais la lumière.

Soudain, j'aperçus mon père se trouvant face à Natsu, une lance en métal avec du poison au bout, il avait voulu le tuer. Réalisant son acte, je fis gronder la lumière et l'envoya valser au loin, alors qu'il m'appelait. Me plaçant à côté de Natsu, j'observais chacun des combattants, reconnaissant chacun d'entre eux, même Cana était là.

- Lucy ! Prononça mon père émerveillé. Je suis tellement heureux de te revoir, viens avec moi et détruit...
- La ferme ! Hurlais-je.
- Que...
- Je t'ai dit de la fermer ! Comment oses-tu me regarder encore en face après tout ce que tu as fait ?
- De quoi tu parles ? S'énerva-t-il.
- Je te parle de maman. C'est toi qui l'as tué !
- Ne raconte pas de bêtises Lucy, ce sont ces dragons hein...
- Non, c'est toi et uniquement toi. Maman voulait cesser cette folie dans laquelle tu nous as tous conduit... Elle voulait signer un traité de paix et toi en échange tu la frappais, tu l'as fait fuir et elle s'est tuée. Et ne me dis pas que c'est faux, j'ai lu son journal, j'ai tout lu et je sais tout. Tu n'es qu'un lâche papa.
- Lucy ! Je t'ordonne de t'arrêter, ta mère avait pété les plombs, elle croyait que ces créatures, ces monstres étaient capables d'émotions, de sentiments. D'ailleurs éloigne toi de ce monstre veux-tu bien. Je sentis Natsu se tendre comme un arc à côté de moi, se retenant, mais possédé par ma rage, je répondis à son désir et à mon désir. Je laissais courir une décharge de lumière jusqu'à notre cité, commençant à y retirer notre barrière.
- Comme oses-tu affirmer que ce sont des monstres, alors que tu ne les connais même pas. Tu ne t'es même jamais donné la peine de t'interroger, ou quoi que ce soit d'autre. Tu veux que je te dise, ici, ce ne sont pas eux les monstres, mais toi. Hurlais-je, créant le soulèvement de la barrière.
- Lucy qu'est-ce que tu fous, arrête tu es en train de détruire la barrière. Cria mon père fou de rage. Sauf que je l'étais encore plus que lui.
- Je sais ! Et pour ton information, je ne compte pas m'arrêter. Et tu sais pourquoi ? Parce qu'il est grand temps que tout notre peuple, se rende compte que toutes ses années de guerre n'ont servi à rien, que ce n'étaient que des mensonges. Que les dragons sont beaucoup plus que ce que l'on croit, plus que ce que tu crois. Car contrairement à ce que tu penses, ils ont des sentiments, ils ressentent des choses, ces mêmes des êtres plus compréhensifs que nous. Certes ils sont différents, certes ils sont en parti animal, mais en quoi cela est mal. La différence est une force et ensemble on est et on serra plus fort.
- Lucy, tu es devenue folle. Tu mériterais que...
- Que quoi père ? Tu veux que je m'excuse de détruire ton empire ? Eh bien sache que je ne le ferais pas, car je mets fin aujourd'hui à cette guerre. Car j'en ai marre d'être déchiré entre deux camps, marre de me battre. Hurlais-je la voix tremblante de larmes.
- Personne ne te suivras ma fille, aussi bien chez nous, que chez eux.
- Tu te trompes ! Sting s'est déjà fait à l'idée que j'ai peut-être raison et je suis sûre que beaucoup d'autres le feront. Et en ce qui concerne les dragons, sache qu'eux, ils m'ont déjà accepté comme l'une des leurs. D'ailleurs tu veux peut-être savoir que tu vas être grand-père ? Fis-je mesquinement, le prenant par surprise, créant un mouvement de curiosité chez les troupes.
- Que... Comment et qui ? Murmura-t-il choqué.

Alors que j'allais lui répondre, Natsu plaça ses deux mains autour de mes hanches me retournant vers lui, plongeant son regard dans mes orbes lumineux, ses cheveux volant sous la puissance des rafales de lumière que je ne cessais de générer depuis le début. Je devais faire peur, mais il me dit un mot, que je lui avais prononcé dans une situation quelque peu semblable : magnifique. Ses yeux exprimaient tout l'amour qu'il avait pour moi, j'en fus bouleversé. Il se saisit alors de mes lèvres, et on s'embrassait aux yeux et à la vue de tous, sous les cris de mon père qui lui ordonnait de me lâcher, avant de se taire. Le voir nous embrasser le clouant dans un mutisme parfait. Alors que mes amis de l'autre côté s'exclamaient, que Cana hurlait de joie au loin, ça devait être la seule d'ailleurs, que les dragons eux applaudissaient à renfort de rugissement. Je sentis ce même phénomène se produire qu'à l'entraînement. Je ressentis à nouveau ses douces flammes parcourir ma peau. Je sentis nos âmes ne faire qu'une, en même temps que nos magies se lié, brisant pour de bon la barrière, se répandant à travers le champ de bataille, comme le signe d'un renouveau, d'une nouvelle ère. Quand on se décollait enfin, tous nous fixaient. J'avais perdu Lumen Histoire et j'avais peur de ce qui allait suivre. Rien ne me garantissait que mes paroles fonctionnent. Et pourtant.

Je sentis un poids me sautais dessus. Cana me frappait de plein fouet m'enlaçant, s'écriant qu'elle avait raison, qu'elle avait deviné, qu'ils y avaient plus entre nous deux, elle donna même une petite pichenette à Natsu, le félicitant. Ravi de voir qu'au moins une de mes amies me suit dans ma « folie », je souris. Et mon sourire s'agrandit quand je vis mon meilleur ami, me rejoindre me disant « je t'ai promis pas vrai ». Moi qui pensait qu'il resterait bloqué sur ses aprioris, il l'acceptait finalement. Natsu avait raison, il lui avait fallu du temps pour diriger la nouvelle. Très bientôt Rogue, Luxus, Gildarts nous rejoignaient, se disant qu'après tout pourquoi pas, si j'étais tombée amoureuse d'un dragon, c'est que je devais bien avoir raison. La plupart des gens de notre cité se regroupait avec nous, regardant mon père comme s'il était le pire des personnages.

- Comment osez-vous ? Vous tournez vers eux, vers elle ? S'écria mon père fou de rage.
- Elle, c'est ta fille Jude ! Et j'arrive pas à croire que tu es refusé la possibilité d'un traité de paix, que tu es osé frapper ta femme ? Tu as conduit Layla à la mort sans le vouloir et tu leur as tout mis sur le dos ! Tu as préféré la guerre et des centaines de morts, à une paix possible. Tu es complètement malade mon pauvre, même moi, qui ai combattu pendant des années, je suis prêt à faire un effort, si cela peut nous éviter des pertes. Il y en a déjà eu beaucoup trop. S'exprima Makarof, m'appuyant, m'arrachant des larmes de joie.
- Toi aussi tu te joins à eux ? J'arrive pas y croire et toi Lucy, comment tu as pu tomber amoureuse de lui et pire avoir un enfant...
- Stop, je t'arrête tout de suite Jude. Si tu oses dire que leur enfant est une erreur de la nature comme certains l'ont fait, je peux te jurer que je t'enferme dans nos cachots et tu ne reverras jamais la lueur du jour. Alors soit tu acceptes le fait que ta fille est décidée de changer les choses et que ton peuple a choisi de la suivre et on te laisse mener ta vie tranquillement, bien que sous surveillance, soit tu finis en prison. S'exclama Ignir qui venait de nous rejoindre, imposant son autorité à tous.
- Très bien, si c'est ce vous souhaitez, mais vous verrez que j'avais raison. Et toi ma fille, je ne veux plus jamais te revoir, toi et ton enfant. Cracha-t-il écœuré.

Triste de sa réaction, bien que je savais qu'il réagirait très certainement de la sorte, je n'en fus pas moins heureuse. Je venais de perdre mon père, mais j'avais réussi, on avait réussi à stopper cette guerre et tout ça grâce à ma mère, à son journal. Levant les yeux vers le ciel, j'espérais qu'elle était fière de moi là où elle était. Les gens autour de moi criaient de joie, heureux que ce soit terminer, on aurait plus à se battre et même si je savais que le changement n'allait pas se faire en un jour, je n'en fus pas moins heureuse. Admirant toutes les personnes présentent, je ressentais une profonde joie, à les voir, se serrer entre eux savourant cette victoire, qui était notre victoire à tous. Certains téméraires osés même s'avançaient vers les dragons, essayant d'amorcer un semblant de discussion. Bien que certains restaient sur leur garde. Seule Cana, elle, embrasait tout le monde à tout va sans distinction aucune, à se demander si elle n'était pas encore bourrée comme à son habitude. Baladant mon regard, je finis par rencontrer les deux orbes onyx de Natsu, me noyant dedans. Entamant un échange silencieux où tous nos sentiments transperçaient, je me jetais dans ses bras euphoriques, l'embrassant à pleine bouche, savourant notre victoire. Notre enfant vivrait dans un monde de paix. J'allais pouvoir vivre ma vie comme je l'entendais et avec l'homme que j'aimais ou devrais-je dire le dragon.

Aussi différent qu'on soit et malgré les préjugés...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant