Chapitre 2

853 42 2
                                    

C'est avec appréhension et une bonne dose de courage que je me rendis aux cachots le lendemain. J'avais passé la nuit à m'imaginer des scénarios les plus horribles les uns des autres, avant de m'endormir vers les trois heures du matin pour au final me lever à sept heures. Je vous laisse imaginer ma tête !
Lorsque je suis arrivé devant les cachots, mon père avait déjà prévenu les gardes qui me mèneraient tout droit au sous-sol de la cité. Les cachots étaient froids et humides, tout ce qu'un dragon déteste. La seule source d'éclairage était celle d'une fine particule lumineuse que les gardiens maintenaient en place. On m'avait dit que sa cellule se trouvait au fond du couloir dans une alvéole, histoire de bien le tenir éloigné des autres prisonniers. Je poussais un long soupir avant d'entamer ma progression à travers ce couloir beaucoup trop court à mon goût. L'appréhension et la peur me ronger et je dus me faire force pour ne pas faire demi-tour.

Bon sang Lucy qu'est-ce qui t'arrive, tu es une guerrière non de Dieu. Tu en as combattu des dizaines sur les champs de guerre. Oui, sauf que là, c'était différent. Jamais encore, je n'avais rencontré un dragon aussi puissant et puis là ce n'était pas de me battre qu'on me demandait, mais d'apprendre à le connaître pour pouvoir en tirer profit. Cela changeait totalement la donne et au fond de moi, j'appréhendais le fait de ne pas être à la hauteur.

Je sus que j'étais arrivé devant sa cellule, quand j'entendis des bruits de chaînes que l'on essayait de casser accompagné de jurons. Lorsque je me mis face à la cellule, je fus surprise de l'état de « mon prisonnier ». Je ne l'imaginais pas comme ça. Dans ma tête, le fils du roi dragon était un homme très costaud, imposant et pas particulièrement beau, mais j'avais face à moi un jeune homme à peine plus âgé que moi. Il n'était pas si grand que ça, au contraire, il était même un peu plus petit que Sting, même s'il devait bien me dépasser d'une tête facile. Son corps était parfait, si je pouvais me permettre, ses muscles parfaitement sculptés, saillant à la faible lumière lui donner un air très mystique. Ses cheveux roses adoucissaient ses traits très marqués participant à sa virilité, d'ailleurs seul ses cheveux étaient roses, les poils qui ornaient ses jambes et le bas de son torse étaient eux d'un brun prononcé.

Ayant dû sentir un regard et aussi très certainement mon odeur, il s'était retourné pour me détailler. C'est là que je fus comme prisonnière de ses deux orbes verts onyx. Je n'avais jamais vu jusqu'à maintenant, une personne avec des yeux aussi profonds, et perçant, ils étaient à la fois durs et doux. Il me semblait voir à travers une multitude de penser de souvenir se succéder. Mais il n'en était rien en réalité, son regard n'était ni tendre, ni doux, il n'exprimait que de la colère et en quelques secondes, il fut impénétrable. Son regard était devenu aussi dur que le peuvent être leurs écailles.

Je repris alors contenance, remarquant que je m'étais perdu dans ma contemplation sans le vouloir. Et même temps, s'il n'était pas un dragon, qui par ailleurs avait sûrement envie de me décapiter, je devais avouer que je le trouvais très charmant pour ne pas dire beau gosse, comme on disait souvent avec mon amie Cana. Mais jamais cette information qui n'en était pas vraiment une ne me détournerait de mon but. C'est donc avec une nouvelle détermination, qui je devais bien l'avouer a été grandement retrouvé grâce aux chaînes qui le lie au mur de pierre, que je rentrais dans sa cellule, les mains chargées d'un plateau de nourriture.
Une fois à l'intérieur, je refermais bien soigneusement la grille avant de m'asseoir par terre et de lui envoyer le plateau. Il me regarda faire surpris devant tant d'assurance avant de regarder le plateau-repas avec suspicion.

- Tu peux manger sans problème, aucun poison ne se trouve dedans.
- Qui me dis que tu ne me mens pas pour que je meure dans d'atroces souffrances.

En attendant, la souffrance, c'est moi qui la subis quand il ouvrit la bouche. Comment un dragon pouvait avoir une voix aussi grave et basse à la fois ? Mon dieu déjà qu'il était plus que charmant cela lui rajoutait un certain charisme. Franchement, quelle tristesse qu'il soit un dragon. Si je n'avais pas été devant lui, j'aurais pleuré de déception.
Je me donnais alors une claque mentale. Non, mais qu'est-ce qui me prenait ? Bientôt, j'allais me mettre en fantasmer sur lui.

Aussi différent qu'on soit et malgré les préjugés...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant