Chapitre 5

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Depuis ce jour, ma relation avec Natsu s'en trouvait chamboulée. Bien sûr, je continuais à venir le voir, à le faire sortir, pour ne pas éveiller les soupçons, mais on ne se parlait plus. Une atmosphère pesante s'était installée. Ma soudaine froideur face à lui l'a, d'ailleurs, étonné. Il ne devait pas avoir l'habitude qu'une femme lui résiste. Mais qu'est-ce qu'il croyait ? Que j'allais gentiment tomber dans le panneau ? Je savais qu'il voulait se jouer de moi. Et bizarrement, c'est ça qui me faisait le plus mal. Pourquoi cette simple idée arrivait-elle à me rendre triste ? Oh bien évidemment, j'avais une petite idée, mais je la refusais, l'enfouissant au plus profond de mon cerveau.

Aujourd'hui encore, je me rendis dans les cachots à sa recherche. Une fois devant sa cellule, je lui ouvris, partant devant. Mon comportement l'énervait. Je le savais. Je l'entendais grogner à chaque fois que je m'éloignais de lui, refusant d'aborder le sujet et de me laisser avoir une deuxième fois. Parce que oui, Natsu était têtu et ne semblait pas vouloir lâcher l'affaire. Je dus le reprendre à plusieurs reprises en train d'essayer de se rapprocher de moi ou autres. Sauf que depuis quelque temps, il semblait résigné, il ne tentait plus rien. Et dans mon for intérieur, ça m'énervait, car même si je l'évitais à chaque fois, le fait qu'il essaie me plaît. J'aimais le savoir intéresser, même si ce n'était pas moi, mais ce que je représentais qui l'attirait, j'aimais ça. Et une fois encore, je me dégoûtais face à mon propre attachement.

Trop absorbée par mes réflexions sur mes sentiments, je ne vis pas un véhicule arrivé, ce n'est qu'en le voyant m'arriver dessus, que je le remarquais. Je m'entendais à recevoir le choc, quand je me sentis tirée violemment vers l'arrière. Cette sensation de chaleur intense, ainsi que des bras forts à la peau mate me fit comprendre qui était mon sauveur. Étrangement, cette simple action me rendit heureuse. Il m'avait sauvé. Me retournant vers lui, toujours dans ses bras, collés à son torse, je voulus le remercier.

- Tu peux pas faire un peu attention ? Au lieu d'être toujours dans la Lune ! S'énerva-t-il.
- Je ne suis pas dans la Lune ! Je réfléchis ! M'écriais-je énervée par sa réaction, que je trouvais mignonne malgré moi.
- Et bien arrête ! On t'a jamais dit que tu réfléchissais trop ?

Interloqué par ses paroles, je plongeais mes yeux dans les siens. Mauvaise idée. Ce regard onyx avait le don de me faire oublier tout le reste et de me rendre dingue. J'avais l'impression de me perdre dans cet océan vert. Un de ses bras qui m'encerclait la taille, se mit à bouger. Je sentis sa main parcourir mon dos, me donnant des frissons de plaisir intense. Trop désireuse de plus de sensations, de plaisir, je le laissais remonter jusqu'à mon cou où il s'amusa avec quelques mèches de mes cheveux, avant de poser sa main contre ma joue. Instinctivement, je fermais les yeux, savourant ce moment. Je ne réalisais la situation uniquement que quand je sentis son souffle sur mon visage, signe d'un rapprochement. Je le repoussais alors brutalement. Me rendant compte qu'il avait failli m'embrasser une deuxième fois, et ce dans une rue où n'importe qui pouvait sortir à tout moment. Rouge de gêne et de honte, ressentant une profonde colère envers moi-même, je le fusillais du regard, me remettant en route rageusement. Le reste du trajet se passa dans un silence de plomb et une fois arrivé à destination, je pris bien soin de garder une certaine distance. Me maudissant d'être aussi idiote, je sentis son regard peser sur moi et me détailler de haut en bas. Gêné par cette soudaine attention, je me retournais vers lui, le défiant du regard.

- Pourquoi tu fais tout ça ? Sérieusement.
- Je te l'ai déjà dit.
- Ah oui, c'est vrai ! Je suis la proie ! M'exclamais-je exaspérée.
- Exactement et si tu veux tout savoir, le fait que tu me résistes, ce qui ne m'est jamais arrivé soit dit en passant, me plaît beaucoup.
- Ahaha... Très drôle ! Sauf que je ne suis pas une de tes dragonnes et que je ne suis pas dupe, contrairement à ce que tu pourrais penser.

Aussi différent qu'on soit et malgré les préjugés...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant