Chapitre 6

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Accoudée au balcon du bureau de mon père, j'écoutais brièvement ce qu'il disait à nos amis. En réalité, je n'écoutais même pas. Pourquoi écouterais-je un discours dans lequel je ne crois plus ?
Depuis l'attaque surprise, c'était toujours le même discours, il faut arrêter les dragons, il faut exterminer ces monstres... Et le pire dans tout ça, c'est que j'ai contribué à cette rancœur. Mon plan de faire croire à un combat entre Natsu et moi avait marché à la perfection. Si seulement, ils savaient. S'ils savaient que non, il ne s'était pas jeté sur moi et que toutes ses blessures n'étaient pas dues à lui. Je soupirais las et fatigué. En fait, je crois que je préférais les premiers jours qui avaient suivi l'attaque. Au moins, je ne pensais pas à lui et je ne déprimais pas. Trop occupé à tout remettre en ordre.

Mais là, cela faisait désormais deux semaines, et je déprimais. Cana m'aurait conseillé d'aller me jeter dans les bras d'un autre, mais un chagrin d'amour ne se soigne pas comme ça. Surtout un amour, tel que celui-ci. Plus puissant que n'importe quel autre avant et surtout interdit, car il fallait bien avouer que le fait que Natsu soit un dragon rajouté du piment à tout cela, sauf que pour lui je n'étais rien. Même si la dernière phrase qu'il m'a dit pourrait me donner de l'espoir, je n'espère pas trop. Sauf que ce n'était pas son genre de mentir, d'après ce que j'avais pu voir et puis pourquoi m'embrasser ? Peut-être un adieu ! Et puis de toute façon qu'est-ce que ça pouvait changer maintenant ? J'étais persuadée de ce que je pensais, tout cela... Tous ses espoirs étaient dus à mon esprit de jeune femme amoureuse, qui refusait de se faire une raison et voulait garder espoir. Mais comme Natsu l'avait fait remarquer, nous sommes très pragmatiques et moi peut être plus que quiconque ici. À part mon père bien sûr. Je soupirais une fois de plus, face à ma propre bêtise et bien entendu à cause de ma déprime. Et bizarrement, quelque chose me disait qu'elle n'était pas près de passer. Quand soudain deux mains se posèrent sur mes épaules.

- Alors Lulu, on admire le paysage ? Sorti Sting avec son air enjôleur collé au visage.
- Non, Sting ! J'étais tellement fatiguée que je préférais ne pas entrer dans son jeu.
- Ça va pas toi ? Me dit-il s'accoudant au balcon à côté de moi.
- Non pas vraiment...
- C'est à cause de ce mec ? Celui avec qui tu as... Enfin le mec juste avant l'attaque quoi !

Je tournais mon regard vers lui plongeant mes yeux dans les siens et intérieurement, je pensais « si seulement, tu savais ». Mais je me contentais de lui sourire, ne pouvant lui expliquer à quel point c'était compliqué. En même temps si j'avais essayé, il ne m'aurait même pas écouté. Jamais il ne pourrait comprendre, ou en tout cas pas aujourd'hui. Je retournais donc vers le paysage, appuyant ma tête contre son épaule. Cherchant le réconfort que mon meilleur ami m'avait toujours offert, même s'il ne pourrait jamais me dire les mots tant attendus, vu qu'il ne saura jamais ce qu'il s'est passé.

Plus tard dans la soirée, on se donna tous rendez-vous au bar-restaurant de Cana. L'ambiance était là, même si moi, je restais déprimée. Cana fut la première à le remarquer et elle mit tout en œuvre pour que je m'amuse avec les autres, et bizarrement, elle faisait tout pour qu'on ne parle pas des dragons. Ce qui était étrange, c'était le sujet favori des gens ces derniers temps, et surtout de mes amis. À croire que Cana avait tout compris. Compris que moi et Natsu, on était devenu plus, ou que tout du moins, on avait fait plus que de rester assis à parler. Mais c'était impossible, je n'en avais parlé à personne. La soirée se passa sans encombre et Sting me raccompagna jusqu'à ma chambre, avant de me proposer de partir en patrouille demain. Heureuse à l'idée de sortir et de me changer les idées, j'acceptais avec joie avant de lui souhaiter bonne nuit.

C'est donc bien évidemment que je fus réveillée de bonne heure le lendemain matin. Alors que je dormais paisiblement, Sting rentra brutalement claquant la porte ouvrant mes volets et tirant la couette. Excédé par tant d'enthousiasme, je me levais en lui hurlant à la figure d'arrêter de faire comme chez lui, tout en lui balançant des objets sans valeur à la figure pour qu'il dégage. Une fois qu'il fut dehors, je soupirais, avant de décider à me préparer. Une fois apprêté d'un simple jean et d'un débardeur noir, ainsi que de mes baskets, je sortais, rejoignant Sting. Sting qui n'était pas seul d'ailleurs, je remarquais Rogue ainsi que Luxus et Loki à ses côtés. Je leur souris avant de les rejoindre en courant.
Après quelques amabilités échangées, on sortit de la cité s'enfonçant dans les bois longeant une partie de la barrière. Loki, qui nous avait accompagnés, nous proposa de tester ses nouvelles armes, en situation. On s'apprivoisa alors un entraînement entre amis. Muni d'une arche, je grimpais dans un arbre, en visant. Notre entraînement dura au moins une heure ou deux. Le fait de courir, de grimper aux arbres, de pister les autres suffire à me faire sortir de la tête pendant un petit moment mes soucis de cœur. C'est là que je remarquais que le simple fait de courir, de me dépenser, m'avait manqué. L'entraînement avait toujours été pour moi, une manière de me défouler, d'oublier et en ce moment c'est exactement ce dont j'avais besoin. Oublier. Pourtant, quelque chose me ramena vite à mes problèmes. Je sentis un souffle. Un souffle non-naturel, un souffle provoqué par un dragon en vol. Mes amis et moi-même, nous nous figeâmes. Je levais la tête et aperçus une silhouette, que j'essayais de me sortir de la tête depuis l'attaque.

Aussi différent qu'on soit et malgré les préjugés...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant