Nuit 4 : Traquenard

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Ma quatrième nuit avait commencée depuis quelques temps déjà, pourtant je n'arrivais pas à me concentrer.

La discussion avec ce Dave Miller ne cessait de revenir dans ma mémoire. Je revoyais sa silhouette élancée dans l'encadrement de la porte, sa voix profonde et angoissante, son regard luisant dans l'obscurité...

Mais malgré son apparence inquiétante, mes autres collègues n'avaient pas du tout parus perturbés par sa présence.

"- Je ne comprends pas, vous êtes sûr que cet homme n'est pas malade ? Vous n'avez pas vu sa couleur de peau ?! M'étais-je exclamée une fois Miller parti.

- Allons, (T/P), je crois bien que la fatigue te joue des tours. A ta place, je profiterais des heures qui m'attendent pour faire une petite sieste bien installé sur la chaise du poste de surveillance."

C'était ce que m'avait répondu Vincent avec un clin d'œil malicieux avant de me laisser, lui et James, à mon poste de nuit.

Je n'avais pas voulu insister, n'ayant pas très envie de me faire passer pour la folle dans cette histoire. Après tout, il est vrai que je manquais de sommeil et des hallucinations de ce genre pouvaient très probablement en être les conséquences.

Les lèvres pincées, je parcourais machinalement les caméras sans réellement y prêter attention. Peut-être que ce petit séjour dans cette pizzeria morbide était effectivement entrain de me faire perdre la tête. Peut-être que cet homme n'était qu'un investisseur tout à fait normal et sain d'esprit. Peut-être que j'avais complètement imaginé ses deux pupilles blanches et sans vie me fixer.

Mais tout de même.

"Bonjour, bonjour ? Hey ! Hey, waouh, jour 4. Je savais que tu pouvais le faire !"

Un soupir s'échappa de ma bouche face à l'enregistrement de l'homme du téléphone qui venait de s'activer. L'écouter avant de commencer une nuit ici allait devenir une sorte de rituel, maintenant.
Je passai la main dans mes cheveux d'un geste nerveux. Entendre la voix de quelqu'un d'autre, même à travers un combiné, me rassurais bien mais ces enregistrements étaient aussi présents pour me rappeler à quel point cet endroit était terrifiant et imprévisible.

"Heu, écoute, je ne serai peut-être pas là pour t'envoyer un message demain. (BANG BANG !). ça... ça a été une mauvaise nuit pour moi ici. Heu... je suis plutôt content d'avoir pu enregistrer des messages pour toi, hum hum, heu... du moins quand je l'ai fait.
Heu... hey, fais moi une faveur. (BANG BANG !) Peut-être, à un moment donné, heu... tu pourras regarder à l'intérieur de ces costumes dans l'arrière boutique. (BANG BANG !)"

Je me redressai lentement sur le dossier de ma chaise, interloquée par le bruit de fond qui couvrait par moment la voix de l'homme. On aurait dit que quelqu'un persistait à donner des coups sur une porte métallique, ou quelque chose comme ça.
Sans compter que la voix de cet ancien gardien de nuit était beaucoup plus anxieuse que d'habitude.

"Je vais essayer de tenir jusqu'à ce que quelqu'un regarde là dedans. Peut-être que ce n'est pas si terrible. (BANG BANG !) J-j-j'ai toujours voulu savoir ce qu'il y avait dans toutes ces têtes vides."

Une musique le coupa soudain pendant quelques secondes. Mon cœur loupa un battement en reconnaissant cette mélodie : c'était celle de Freddy.
Les yeux exorbités, je regardai avec incompréhension le téléphone sur son socle, là où provenait la pauvre voix paniquée de l'homme.

"Tu sais... Oh non-"

Un long cri strident résonna dans le combiné. Le bruit me fit hérisser les cheveux sur la tête, on aurait dit que quelqu'un criait à l'agonie.

Instincts Mécaniques (FNAF x Reader)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant