Pied de biche et tête d'ours

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DRRIIINNNNGGG !

J'ouvris brusquement les yeux, manquant de sursauter. La sonnerie de mon réveil continuait de retentir dans la chambre alors que je me relevais péniblement du lit.
L'esprit encore embrumé par les effets du sommeil, je tâtai au hasard sur la table de chevet et éteignit le maudit appareil.
Les aiguilles affichaient huit heures... Huit heures du soir.

Je me redressai sur mon lit et m'étirai en baillant, j'avais l'impression de n'avoir dormis que quelques minutes. Plus j'essayais de me reposer, plus la fatigue me prenait la tête. Le travail de nuit me faisait vraiment perdre toute notion du temps.

Et pour ne rien arranger, mon sommeil était peuplé de cauchemars : des yeux brillants qui me fixaient dans l'ombre, des bras mécaniques qui essayaient de m'attraper...

Un long soupir de fatigue sorti de ma bouche et je me dirigeai vers la cuisine pour me préparer un repas. Dans quelques heures, je devrai être de retour dans le restaurant qui était responsable de mes mauvais rêves.

La pizzeria de Freddy Fazbear's et ses occupants ne cessaient de hanter mes pensées. Après m'être retrouvée en tête à tête avec l'un de leur célèbre robot, une peur constante m'enserrait la poitrine. Je n'avais pas oublier le regard de cette animatronique... Bonnie. Et je n'avais aucune envie de le croiser à nouveau.

Le ventre vide, j'ouvris mon frigo dans l'espoir de trouver quelque chose à avaler, mais il n'y avait là qu'un reste de ravioli au fromages et une bouteille de lait sûrement périmé. Les gargouillements dans mon ventre semblaient manifester leur déception face à cette pauvre vision.
Je me pinçai les lèvres et attrapai l'assiette de ravioli.

Voilà ce qui m'empêchais de quitter mon poste de gardienne de nuit dans cette pizzeria. Il me fallait absolument finir cette semaine et recevoir mon salaire, sinon j'étais sûr de me retrouver devant un frigo complètement vide la prochaine fois que je l'ouvrirai. Sans parler du loyer à payer, des factures d'électricité, des dettes à rembourser, des...

Je posai brutalement l'assiette de ravioli sur la table, frustrée de devoir être aussi dépendante de l'argent. Ce maudit job allait avoir ma peau.

J'engloutis mon repas froid et me préparai pour partir. Cette fois-ci, je pris soin d'emmener une lampe torche, au cas où.

Il était 22 heures 30 passées quand je descendis au sous sol de l'immeuble où j'habitais. La pièce sombre abritait toute sorte de babioles laisser par les voisins ; des cartons vides, des roues de vélos dégonflés, des étagères démontées... Je fouillai dans ce bazar et en retirai un pied de biche.

J'avais besoin de me défendre et il n'était plus question d'emmener un vulgaire canif avec moi. Il était temps de passer aux choses sérieuses.

Parée pour la troisième nuit, je pris mon vélo et sortis de l'immeuble. Malgré le ciel complètement noir, il faisait bon pour un début d'automne et une douce brise caressait lentement mes cheveux. Je remontai la fermeture éclair de ma veste, enfourchai mon vélo et pris le chemin de la pizzeria.

Lorsque j'arrivai devant le bâtiment, de la lumière était visible à l'entrée. Il y avait donc encore du personnel à cette heure, sans doute les mêmes employés de la nuit dernière.
Cela me rassurai.

D'un pas décidé, j'entrai dans la pizzeria par la porte réservée au personnel et allai aussitôt me changer. Une fois l'uniforme violet enfilé, je sortis des vestiaires en prenant bien soin d'emporter avec moi le pied de biche. A peine avais-je fais quelques pas que je percutai de plein fouet quelque chose de dur.

- Aïe !

Je titubai face au choc et mes yeux s'écarquillèrent d'horreur en voyant la tête de Freddy en face de moi. Ses orbites étaient complètement vides, laissant deux trous noirs béants me fixer profondément.

Instincts Mécaniques (FNAF x Reader)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant