Nuit 5 : Le nez dans la paperasse

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Vincent ne cacha pas sa surprise en me voyant arriver à cinq heures de l'après midi. C'était la première fois que je rentrais dans la pizzeria avec une clientèle encore présente. Après m'être changer aux vestiaires, je m'empressai d'aller retrouver mon collègue qui s'affairait à distribuer des parts de pizzas dans la grande salle.

J'avais l'impression d'être entrée dans un tout autre restaurant. 

Curieusement, la pizzeria n'était pas vraiment remplie malgré l'heure, mais cela n'empêchait pas des cris et des exclamations d'enfants de fuser de tous les côtés. Des ballons flottaient de part et d'autres des tables et des parents discutaient allègrement autours d'une part de gâteau d'anniversaire. Une musique joyeuse complétait cette ambiance totalement différente de celle que j'avais pu connaître dans ces mêmes lieux mais mon sourire disparu de mon visage quand je compris d'où le son provenait.

Là bas, sur la grande scène, se pavanaient Freddy, Bonnie et Chica. Freddy chantait dans son micro des chansons pré-enregistrées tandis que Bonnie agitait son bras sur les cordes de sa fausse guitare dans un même geste mécanique. Chica quand à elle bougeait le buste de gauche à droite en agitant de temps à autre son cupcake.

Même les animatroniques semblaient différents, les voir agir de cette façon les rendaient beaucoup moins menaçant et beaucoup plus... mécaniques, comme ils devraient l'être. Je ne pus m'empêcher de jeter un coup d'œil sceptique vers la petite scène sur laquelle se trouvait Foxy ; les rideaux violets étaient bien fermés.

Bien entendu, les enfants ne se doutaient pas le moins du monde du danger que ces tas de ferraille sur patte pouvaient représenter une fois minuit passé. Ils regardaient, les yeux écarquillés d'émerveillement les trois animatroniques bouger sur scène, riant et frappant dans leur main sur leurs chansons préférés.

Les évènements de la nuit dernière ne semblaient qu'être un long cauchemar face à ce tableau...

- Ben alors ? T'as décidé de faire des heures sup' ? Fit la voix de Vincent en me faisant sortir de mes pensées.

Il tenait dans ses bras trois grosses pizzas fumantes et semblait à la fois content et perplexe de me voir à cette heure de la journée.

- J'en avait marre de voir cette pizzeria à travers les écrans de la salle de surveillance. Répondis-je avec une fausse lassitude.

Vincent émit un petit rire et son regard balaya la salle autours de nous.

- Comme tu peux le voir, c'est pas la même ambiance de jour.

Puis il se tourna vers moi et la lueur dans ses yeux rieurs se couvrit légèrement par de la préoccupation.

- Tu dors bien en ce moment ? Je veux pas paraître blessant, mais t'as une mine affreuse.

Un faible rire s'échappa de ma gorge.

- J'ai connu des meilleures nuits. Répondis-je simplement en haussant les épaules.

Soudain, une envie forte de tout confier à Vincent m'envahit. C'était sûrement l'environnement beaucoup plus rassurant qui était en train de faire gonfler ma confiance. Avec tout ce qu'il s'était passé, j'avais grand besoin de laisser exploser ma détresse, de tout révéler : les animatroniques, le fait qu'ils puissent parler, réfléchir, penser comme des êtres humains, leurs yeux brillants comme s'ils étaient vivants, le mystérieux Dave Miller, l'accident de l'ancienne pizzeria... J'avais besoin d'en parler, de ne plus être seule dans ce cauchemar éveillé.

Mais avant d'ouvrir la bouche pour lancer quoi que ce soit, une petite voix se mit à chuchoter dans ma tête : « pourquoi te croirait-il ? ». Des frissons glacés se mirent à parcourir ma nuque face à cette pensée. Evoquer tout ce qu'il s'était passé sans preuves concrètes ne m'amènerait à rien sauf à une chose : me faire passer pour une folle. Personne ne voudrait croire une jeune employée qui témoignerait de s'être retrouver les fesses collées à une chaise pendant une bonne partie de la nuit face à des animatroniques doués de paroles lui faisant du chantage.

Instincts Mécaniques (FNAF x Reader)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant