Ceci est un chapitre clé :3 Enjoy :) (Surtout toi Bambi c'est les choses croustillantes)
La dernière chose à laquelle Rin se serait attendu en tournant à un coin de couloir était sans aucun doute tomber sur une horde de journalistes, qui avaient, certainement illégalement, dû s'introduire dans le complexe sportif. Les photos des athlètes hors compétition faisaient toujours fureur, plus particulièrement quand elles étaient accompagnées de titres extravagants et de fausses rumeurs croustillantes.
Les flashs l'aveuglant, il grimaça, tachant de cacher son visage au mieux, et fit demi-tour. La moquette était si épaisse sous ses pieds qu'il entendait à peine le bruit feutré de ses pas. Il bifurqua à gauche puis à droite, espérant semer la foule de rapace qui prenait un malin plaisir à s'infiltrer dans sa vie privée.
Il n'avait qu'à trouver un endroit où se cacher en attendant que les agents de sécurité les forcent à partir.
Notant les couloirs vides, il soupira. Bien évidemment, tout le monde était au courant et s'était enfermé dans une chambre. Et il était seul dans les couloirs.
« Bande de traitres. »
Il tourna à droite à nouveau, dérapant tant qu'il en tomba presque, avant de se ruer à l'intérieur de ce qui ressemblait trop à des WC pour que ce n'en soit pas.
Claquant la porte derrière lui, il se figea, et l'ironie de la situation le fit lâcher un rire amer.
Il était pris au piège entre Haru et une horde de vautours se nourrissant de sa vie. À choisir, il préférait encore affronter le regard océan de celui qui avait été son ami.
Ce dernier releva la tête du lavabo auquel il buvait et, se rendant compte de la présence de Rin, s'arrêta.
-Qu'est-ce que... commença-t-il avant qu'une cavalcade de pas ne résonnent dans le couloir.
Rin réagit en un instant, attrapant Haru par le poignet avant de le tirer dans une cabine et de fermer à clé derrière eux. Quelques secondes plus tard, la porte s'ouvrait et une ribambelle de flash résonna. Les deux garçons, presque collés l'un à l'autre dans la cabine exigüe ne savaient comment agir. Ils étaient si près l'un de l'autre que Rin pouvait sentir l'odeur corporelle de japonais.
Chlore. Et cerisier.
Haruka sentait le printemps, comme toujours. Une bouffée de nostalgie envahit soudain Rin qui dut se retenir de le prendre dans ses bras. Leur différence de taille n'avait pas beaucoup changé non plus, et si le brun avait eu l'habitude de dépasser son ami de quelques centimètres, c'était aujourd'hui chose finie, comme si la vie prenait un malin plaisir à échanger ce qui avait été un quotidien.
Retenant péniblement leur souffle, les deux garçons ne pouvaient que se fixer, comme s'ils découvraient l'autre pour la première fois.
« Nous sommes des étrangers à nouveau. Mais cette fois-ci avec des souvenirs. »
Un sourire. Une étreinte.
La mémoire de Rin ressurgissait des profondeurs de son esprit.
Les caresses de la mer sur son corps musclés et un garçon qui riaient aux éclats à ses côtés, et l'émerveillement qui s'était emparé de lui. Un bras autour de ses épaules. La douleur dans ses jambes après avoir couru. Le vent sur son visage et le miaulement d'un petit chat. Une longue après-midi au zoo à fixer des poissons. Du maquereau pour le petit déjeuner, le déjeuner et le diner. Des étoiles par centaines de milliers, allongés dans une plaine isolée. L'inquiétude quand son ami disparaissait. Deux immenses yeux cristallins qui semblaient s'allumer pour lui. Ce pincement au cœur quand il le voyait avec Makoto. La fierté d'avoir finalement réussi à le battre et la honte de l'avoir délaissé aussi, cruelle, qui le noyait sous ses flots en colère.

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Under the Water
Hayran KurguRin Matsuoka avait eu ce que la plupart des gens n'aurait jamais. Rin avait eu un frère. Un rival. Un ami. Un ennemi. Rin avait eu tout cela et bien plus. Rin avait eu Haru. Et Rin avait tout perdu.