Au prix de la liberté

Chapitre 23

PDV RAHMANE
Tout mon monde s'est écroulé comme un château de cartes. Je vois ma vie couler entre mes doigts comme de l'eau que je tenterais de tenir entre mes mains. Tout ceci est d'une ironie maladive, c'est pathétique, je suis juste pathétique. Je comprendrais si mon nom était associé à l'adjectif connard. Je comprendrais même, si Dieu reprenais mon âme car je ne mérite pas de vivre. Je ne mérite que la souffrance pour avoir fait souffrir la personne que j'aimais le plus au monde. J'ai perdu toute trace d'humanité, la grande question est qu'est ce qui m'est arrivé bordel? Qui es tu devenu Abdou Rahmane Diallo? Mon père veut me tuer, ma mère ne me parle plus, mon beau-père, hum il n'a pas sorti un mot à mon égard et c'est cela le pire. C'est bien normal qu'il agissent ainsi. Je suis devenu un meurtrier. A cause de moi, une âme s'en est allée. A cause de ma bêtise je suis seul maintenant, extrêmement seul. J'aime bien la solitude mais pas lorsqu'elle découle de la culpabilité, pas lorsqu'elle est tachée de regrets amers; mon enfant, mon fils, je te demande pardon. A cause de ton ignoble père tu n'as même pas eu l'occasion de voir le jour, de goûter à la vie, de voir le sourire de ta chère mère. Ta mère, cette mère qui est vide de vie. Qui n'est retenue sur cette terre que par l'oxygène qu'elle respire et qui n'a pas sorti un mot ou une larme, ne serait-ce même qu'une expression faciale lorsqu'elle a su qu'elle t'avait perdu.

Je m'expliques..........

Je rentrais du travail et j'ai trouvé ma femme gisant en bas des escaliers et couverte de sang. A peine suis-je arrivé à ses chevilles qu'elle a perdu connaissance. Je l'ai vite amenée à l'hôpital. Le cœur battant à tout rompre, la seule chose qui me taraudait l'esprit était d'espérer qu'ils aillent tous deux bien. La prise en charge a été vite faite vu que c'était un cas d'urgence. Mes cents pas et mon cœur battant à la chamade étaient signes d'une anxiété et d'une inquiétude qui ne m'ont jamais habité auparavant. Je ne cesse de prier, et la culpabilité me ronge et pourtant...... je n'avais encore rien vu. Je vois Alice arriver en courant, les larmes menaçant de se frayer un chemin sur son visage.

Alice: que s'est-il passé?

Moi: je...je... franchement...je te jure je ne sais pas. J'ai... je l'ai trouvée comme ça en bas de l'escalier, elle saignait et je l'ai amené. Tout ça c'est de ma faute, dis-je ne sachant plus où donner de la tête.

Alice: oh que oui et c'est rien de le dire. Tous ces derniers mois ont été un calvaire pour Aïcha tu ne peux pas imaginer à quel point. S'il lui arrive quelque chose je te jure que je te le fais payer.

Je vois qu'elle essaie difficilement de m'asséner une gifle et de m'insulter de tous noms mais je n'ai pas le temps d'y accorder de l'importance. Dans la précipitation, j'ai amené Khadija avec moi. Je n'avais pas le temps de l'amener quelque part. Elle n'arrête pas de pleurer. Je vais essayer de la consoler, elle a été traumatisée la pauvre

- je suis désolée Papa. Pardon. C'est ma faute.
- mais non ne racontes pas des bêtises tu n'as rien fait ma puce. Ce n'est pas de ta faute.
- si c'est moi qui ait versé le liquide vaisselle sur les escaliers et elle est tombée à cause ça.

M'apprêtant à lui crier dessus, je me ravise en me rappelant que c'est juste une enfant et qu'elle est inquiète et traumatisée par ce qui s'est passé.

- non ma chérie tu n'as pas fais exprès. Ce n'est aucunement de ta faute. C'est sûr que Maman Reine ne sera pas fâchée.
- c'est maman qui m'a demandé de verser le liquide.

Ses mots sont tellement incompréhensibles à cause de ses sanglots ou c'est moi qui n'arrive pas à comprendre ce qu'elle dit?

- ta maman ? De quelle maman parles-tu Khadija?
- maman Kadia
-QUOI?

Je n'ai pu m'empêcher de crier suite à quoi ma fille enfouit son visage dans ses mains.
- Elle m'a dit que si je versais le liquide vaisselle sur les escaliers, Maman Reine allait tomber et son bébé va mourir. Elle m'a dit que après on formera une famille toi, moi et elle. Elle m'a dit de détester Maman Reine parce que c'est pas ma Maman. Elle m'a dit de l'insulter et de jeter ses habits parce qu'elle ne doit pas être chez nous. Elle m'a dit que si je ne faisait pas ce que qu'elle m'avait dit qu'elle n'allait pas m'amener à Disneyland et que tu allais m'abandonner.