dictature [woosan]

Dans cette vie sans saveur

En périphérie de Séoul se trouvait un lycée où l'excellence était la clé de la réussite. Là-bas c'était de simple chiffres qui déterminaient l'avenir des étudiants. Alors entrait en jeu la concurrence, gravir les échelons puis atteindre la première place même si vous n'aviez rien compris à votre cours, c'était la note qui comptait.

Trois mois que la nouvelle année avait débuté et trois mois que Choi San détenait la place tant convoitée.

C'était un élève banal qui se glissaient facilement à travers la foule contrairement à d'autre. Pourtant son physique ne correspondait pas avec ce statut. En effet, Choi San pouvait être dans ce classement débile que nous retrouvons dans chaque établissement scolaire du monde. Ce fameux classement des populaires tant connu au point d'être cliché. Mais son intelligence débordante et son addiction aux livres avait dégradé toute son image.

Et ça c'était ce que chaque élève pensait au seins de l'établissement 여세이 (yeosei).

Choi San était aux yeux de tous le beau garçon solitaire assoiffé par l'excellence et être en sa compagnie était vu comme ringard.

Mais malgré tout un élève parmi les 630 de l'établissement gardait inconsciemment au fond de sa tête un deuxième avis.

"C'est un ringard mais il adore lire...peut être que ça lui permet de pleurer sur la tristesse de quelqu'un d'autre sans doute trop incapable d'identifier la sienne ?"

Cet élève n'était autre que le dernier du classement, le plus bruyant et cancre de la classe 1𝚎𝚛 B, Jung Wooyoung.

•••

Des pas lourds et nonchalant raisonnaient dans les larges couloirs lumineux.

Sa tête se balançant au rythme de la musique que desservait ses écouteurs faisant sautiller sa chevelure dorée.

Il avançait les yeux clos connaissant le chemin par cœur. Ses pieds s'arrêtèrent face une porte en bois. Inscrit 1er B sur le côté, le cours semblait calme sans grands bruits perturbateurs.

Mais ça c'est juste car c'était les quinze premières minutes avant l'entrée du retardataire habituel.

Monsieur Jung quelle grande surprise, commença le professeur avec ironie. Dites-moi vous m'avez l'air de bonne humeur pour arriver avec cinq minutes d'avance !

Les trois quart de la classe rigolèrent suite aux dires du professeur.

Un sourire en coin, il répondît d'un air faussement triste :

Malheureusement non, il pleut je n'ai pas pu contempler les papillons.

L'éducateur soupira sous l'amusement de la classe et incita le retardataire à aller s'asseoir.

Le premier cours se passa sans trop de perturbations contrairement au second, où le brun et ses acolytes avaient eu pleinement le temps de se réveiller.

Woo !

Ce dernier rattrapa le bout de gomme avant de le renvoyer vers Yunho, un garçon plutôt grand à la chevelure brune.

- À la réception !

Cette phrase que la classe connaissait par coeur n'était autre que leur signal. Elle pouvait être sans danger ou, comme dans le cas actuel, la raison d'une montée de stress dans toutes les cages thoraciques.

Après que le professeur se soit tourné vers le tableau, Yunho lança rapidement l'encre de son stylo bille.

L'autre perche aux cheveux orangées réussi de justesse à la rattraper.

- À la réception !

- Cessez vos idioties ! S'écria l'enseignant

Wooyoung cacha le tube de plastique foncé par son contenu qu'il venait de rattraper.

Le professeur agacé repris l'écriture de son cours, mais c'était sans compter sur Wooyoung qui n'en avait que faire.

- À la réception !

Il lança violemment la cartouche d'encre en direction du roux qui termina étalé sur le sol blanc.

Une petite vague de rire puis des paroles excédées :

- Monsieur Song et ses acolytes Jung et Jeong serrez collés !

- On à rien fait ! Répondît Yunho

Cette réplique tant entendue sans une once de vérité...

- Vous vous foutez de moi ! S'amuser à lancer une encre pour qu'elle finisse exploser sur un de vos camarades c'est rien ?!

Tous se regardèrent avec incompréhension avant de se retourner vers le fond de la classe.

Et telle fut l'expression horrifiée et moqueuse pour certains, de voir la chemise blanche, ou plutôt bleue du premier de la classe.

- Il en a même sur son visage ! C'est inacceptable et en plus ça vous fait rire Monsieur Jung ?!

- Non mais-

- Pour la peine vous allez accompagner Monsieur Choi aux toilettes et vous bénéficierez de deux heures supplémentaires.

- Quoi ?! Juste pour une encre explosé ?!

- Et vous contestez ?!

Il soupira bruyamment en levant les yeux au ciel avant de se diriger vers la porte.

- Dépêche, ordonna-t'il énervé à la personne au fond de la classe.

Ce dernier se leva rapidement légèrement angoissé de se retrouver seul avec cette énergumène énervé.

Wooyoung claqua la porte puis ils partirent en direction du rez-de-chaussée.

•••

Les goutes d'eaux froides coulèrent lentement de son visage.

Il ferma le robinet puis se regarda un long moment dans le miroir en face de lui.

"Je fais rien mais j'arrive pourtant à récolter ce que je ne sème pas, ...quelle vie sans saveur .."

Il soupira avant de relever la tête légèrement étonné.

Car il venait bien de s'écouler quelques minutes dans le plus grand des silences sous l'œil attentif de Wooyoung.

T'as finis de rêver ?

Le brun hocha simplement la tête puis se dirigea vers une cabine tenant son sac de manière lasse.

Tu fou quoi ? demanda Wooyoung intrigué

- Je change ma chemise

- T'as des affaires de change ?

- Avec vous il faut tout prévoir ...répondît-il dans un chuchotement

Son interlocuteur maugréa;

- Tss t'es bien ringard toi

San ignora sa dernière phrase puis laissa tomber sa chemise tachée au sol sous le regard perçant de Wooyoung, qui ne parvînt guère à se détacher de sa silhouette légèrement musclé.

Les traits que dessinaient ses épaules mettaient en valeurs les lignes continues de son dos. Sa peau laiteuse était ornée de quelques grains de beauté.

Il avait envie de tracer toutes ces lignes du bout de ses doigts.

- Q-quoi ? Arrête d-de me regarder comme ça ..on dirait les filles devant leurs magasines Justin Biber...

Wooyoung se reprît rapidement le rouge léger aux joues;

- N-n'importe quoi-

Puis il explosa soudainement de rire

- Justin Biber ?! Quelle fille le regarde encore même ?!

Le brun soupira puis franchi la porte ouverte menant directement au couloir.