qui nous joue une belle symphonie

938 120 54
                                    


- San ?

- ..Oui ?

Il ouvrit les yeux, le nez toujours dans ses cheveux en resserrant son emprise sur le brun qui n'avait toujours pas changé de position.

- Pourquoi tu voulais venir ici ce soir ?.....je me doute que ce n'était pas pour me voir

L'adolescent réfléchissait à une éventuelle excuse avant de finalement soupirer profondément, en ayant marre de devoir à longueur de temps mentir.

- Car sinon j'aurai dormi à la rue

- Quoi ?

Le corps du blond se raidit. Il sortit sa frimousse de la chevelure du garçon et vînt encrer son regard dans celui de San fuyeur.

- San

Dès à présent il regretta, ayant honte d'expliquer sa situation.

Car après tout Wooyoung pouvait très bien par la suite le répéter à tout le monde ?

Comme il avait si bien dit « Que je n'entende plus d'absurdité sur une quelconque amitié avec ce con», alors pourquoi se confirait-il ?

Et pourtant il était au même moment dans ces bras, à apprécier sa chaleur.

Ça n'avait pas de sens.

Mais l'amour n'en a jamais eu, n'est-ce pas ?

- Explique-moi, c'est quoi cette connerie ?!

- Car maintenant tu t'inquiètes ? Soupira-t'il.

Wooyoung se redressa en tailleur.

- Bien sur que oui !

- Pourtant ça n'avait pas l'air de t'inquiéter plus que ça mon état lorsque tu m'as humilié devant le reste du lycée

- Je..., il baissa le regard sur ses mains liées en entre elle par la culpabilité, j-je me suis toujours inquiété pour toi San

- Alors explique moi pourquoi tu as fais ça Wooyoung ? Dis-moi ce que j'ai fais pour mériter ça juste après la nuit que nous venions de passer ?

Le blond sentit son cœur se compresser lourdement en entendant la voix du brun dérailler.

Il voulait réellement découvrir San, et bien il l'avait devant lui, le vrai Choi San, un enfant blessé renfermant de nombreux secrets derrière un silence de plomb.

Et il n'y avait pas que sa voix qui avait craqué, son cœur aussi, peut-être depuis trop longtemps.

- Pourquoi c'est toujours moi ? Pourquoi je n'ai pas le droit à l'enfance des autres ?? Pourquoi je n'ai pas le droit à la vie d'adolescent des autres ? Je suis si différent de cette société au point d'en être là ?

« Non San, c'est juste la société qui ne sait pas apprécier ta personne à ta juste valeur »

C'est ce qu'il aurait voulu lui répondre, mais tout restait enfouis au fond lui.

- J'attendais juste tes excuses Wooyoung ! Et alors que je pensais les avoir tu t'es juste contenté de me baiser sur un putain de bureau et de repartir comme si de rien était

La symphonie sonnait juste, il ne pouvait rien nié, San avait raison.

Alors il sortit ces deux mots, banales mais qui arrivait sincèrement au cœur du brun.

- Excuse-moi

Voyant les chaudes larmes dévaler le visage du blond, il s'approcha puis nicha sa tête au creux de son cou.

- T'avais honte ..je me trompe ?

Il hocha négativement la tête, faisant redoubler silencieusement son flux d'eau salée.

San murmura affecté :

- Je suis si ringard que ça ?

- ...n-non, c'est cette dictature qui est ringarde

Car au final, il s'était simplement arrangé de suivre l'avis des autres sans se faire le sien.

Mais il semblerait que même les gens aient porté des préjugés bien trop rapidement.

Le blond renifla.

- Les gens ne savent juste pas se faire leur propre avis, mais au fur et à mesure que j'ai passé du temps avec toi, je me suis fais le mien qui m'a prouvé que je m'étais lourdement trompé

Le brun se mît à caresser la chevelure du blond tentant de l'apaiser.

- Enfaite, j'avais juste peur de perdre cette réputation, j'avais peur de perdre tout ces gens autour de moi. J'avais l'impression d'être ...soutenu ?? Pourtant je savais que ce n'était que de l'hypocrisie mais ...peut-être que la longue absence de ma mère en était la raison

Il marqua une pause, ses doigts cherchèrent une quelconque chose avec laquelle jouer.

Il reprit après avoir empoigné le pull gris du brun :

- Il n'y a qu'avec toi que je me suis senti bien dès la première fois, tu es le seul qui m'est apporté ce sentiment de familiarité qui avait disparu

- Toi aussi Wooyoung

Il releva la tête vers San.

- C'est grâce à toi que j'ai découvert les biens fait d'un ami, tu m'as beaucoup aidé

Le blond sourit tristement, il était déçu par le mot qu'il avait employé, parce que lui le considérait comme bien plus.

La pluie aussi jouait une belle symphonie au milieu du calme affligeant.

Pourtant intérieurement c'était l'anarchie, le coeur se brisait sous la glace brûlante et les âmes se noyaient dans un chagrin commun.

dictature [woosan]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant