mais ça raisonne vide

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Et comme si Wooyoung lisait l'avenir, quatre jours après l'épisode des toilettes le professeur principal décida de faire des changements de place.

Tout le monde était debout dos à la surface blanche du tableau attendant impatiemment d'être placé à une bonne place.

Les lignes du devant se remplissaient petit à petit jusqu'à arriver aux dernières.

Monsieur Choi vous pouvez reprendre votre place contre le mur, bien et je crois que j'ai finis-

L'homme aux cheveux grisonnants stoppa sa phrase en voyant le membre perturbateur encore debout. Après un profond soupir il énonça la phrase qui rendait Wooyoung heureux à l'intérieur :

Jung Wooyoung allez à côté de Monsieur Choi

Wooyoung traversa la rangée à travers les regards ahuris et compatissant des élèves.

D'un côté il savait que son image en prenait un petit coup mais d'un autre il ne sût pourquoi ce tableau lui faisait un pincement au cœur.

Peut-être était-ce parce qu'il avait l'impression d'aller à côté d'une benne à ordures aux yeux des autres ?

Car San était la benne à ordures du stress et des problèmes ?

La chance n'était malheureusement pas de son côté et avait fait de lui le garçon le plus rejeté à qui les réflexions gratuites étaient dédiées pour évacuer l'anxiété pesante.

Encore une fois dans cette société, dans ce lycée, la dictature ressortait aux yeux du blond.

Les gens ne sont pas capable de se faire leur propre opinion, il se contente juste de tous être pareil et de suivre les règles ou les faits et gestes d'une personne faquin.

Wooyoung avait été à nouveau frappé par cette réalité qu'il en était resté silencieux le reste de la matinée sous les regards inquiets de ses deux complices.

•••

Woo tu vas bien ? demanda Yunho

- Oui pourquoi ?

- T'es sur t'es pas malade ?! S'écria Mingi

- Parce que t'es resté silencieux toute la matinée

- Même les profs étaient perturbés par ton attitude c'était drôle

- Oui vous inquiétez pas je rêvassais comme d'hab'

-Hm

- Bon on se retrouve après les cours de svt et physique ! dit-il avant d'aller débarrasser son plateau

- Ouais à plus

Wooyoung allait se retrouver à nouveau seul, lui et ses pensées nocives. Les cours de physique-chimie et d'svt se pratiquaient en demi groupes et malheureusement le blond n'avait pas eu la chance d'être dans le groupe de ses meilleurs amis.

Il déambulait à nouveau seul dans les couloirs, ses écouteurs vissés, avant de se diriger vers la salle de  classe vide.

Il marchait toujours les yeux fermés puis s'assît sur la chaise en bois. 

La sensation d'être fortement observé lui fît ouvrir les yeux avant d'avoir un sursaut.

- Qu'est-ce que tu fais là ?!

- C'est plutôt toi qu'est-ce que tu fais là ?

- Eu..bah j'attends le prochain cours, répond le blond en se grattant l'arrière de la tête gêné.

- Alors ça j'aurai jamais cru l'entendre un jour ..

Il enleva ses baladeurs

- Hm et toi ?

- Je lis-

Il coupa le brun

- En attendant le prochain cours ?

- Hm

Ce dernier replongea dans sa lecture mais il fut très rapidement distrait par le garçon à côté de lui qui passa sa tête par dessus son épaule.

Le brun s'écarta

- Qu'est-ce que tu fais

- Tu lis quoi ?

- Comme si ça t'intéressait, dit-il en levant les yeux au ciel

En étant assis à côté de San, Wooyoung se remémora soudainement son marché, ou plutôt son idée d'exploration à travers San. Un peu comme San et son livre, sauf que le brun est le livre et le blond le lecteur.

Il rapprocha alors sa chaise du garçon à la tête dans le livre puis s'allongea sur ses jambes.

Le brun leva ses bras un peu vers le haut et regarda l'autre sous l'incompréhension.

Parce que sur ses cuisses était couché Wooyoung, une personne que San n'appréciait pas plus que le reste des gens. Il ne savait pas quoi faire car ô grand jamais quelqu'un avait été proche de la sorte avec lui, pas même sa mère.

De l'air passa sous sa chemise avant de sentir deux bout de chair effleurer la peau de son ventre.

Le souffle chaud du blond était comme le soleil d'été, il lui brûlait la peau mais c'était agréable.

Cette chaleur au creux de son ventre que lui provoquait le garçon allongé lui faisait repenser à son enfance.

Son enfance monotone à regarder par la fenêtre les autres enfants jouer dans le parc avec leurs parents.

Il avait vécu quelques années avec ses grands parents mais désormais ça résonne vide dans son cerveau, car les souvenirs sont malheureusement trop lointain.

Pourtant il le sait, au fond de lui, à cette époque, il était heureux.

Le brun n'avait pas réagi aux gestes du blond beaucoup trop confus par la nouveauté et la nostalgie d'une enfance flou.

dictature [woosan]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant