Chapitre 16

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Devant moi, il n'y a que des yeux choqués et un regard perdu. Jules ne comprend pas ma réaction et essaye de se rapprocher de moi petit à petit. Pourquoi je réagis comme ça ? Après tout, nous ne sommes que de simples collègues de travail, et voisin. Mais le fait d'avoir vu l'autre cruche aussi proche de lui m'a rendue... Jalouse.

Et merde, t'es piquée.

Je ne peux me permettre de lui faire une crise de jalousie. C'est totalement ridicule, il va me prendre pour une folle, je dois lui mentir. Mais dire quoi ? Je n'ai rien à lui reprocher, je suis personne pour lui dire quoi que ce soit. Je n'arrête pas de réfléchir mais je me perds petit à petit. Face à moi, Jules reste silencieux, de grands yeux bleus me fixent avec tant d'incompréhension. Je décide de ne rien dire et de partir en direction des vestiaires. Mais alors que j'avance je n'entends plus rien, j'ai l'impression que le zoo s'est arrêté de vivre. Je n'entends même plus les pas de Jules courir vers moi, ça me rend triste je l'avoue. Une fois arrivée devant la porte de l'accueil je sens une main m'attraper le bras.

« - Sarah qu'est-ce qui t'arrive, je comprends pas, je t'avoue qu'au début je trouvais ça mignon et comique de voir ta réaction face à la situation mais je commence à perdre pied, je comprends pas pourquoi tu prends ça à cœur, explique-moi. »

Je me retourne et face à moi se dresse Jules totalement neutre, je ne lis aucune émotion sur son visage. Je me rends compte que mon comportement envers lui est totalement ridicule, j'ai honte de moi et n'ai qu'une envie, m'enterrer six pieds sous terre. Finalement, je reprend pied petit à petit et ma colère s'efface. Je suis tellement bien avec cet homme qu'est-ce que je suis en train de faire sérieux, je ne veux pas creuser un fossé entre nous.

« - Excuse-moi Jules, je suis fatigué j'ai eu une grosse journée et je m'en suis prise à toi, oublie ça tu veux.

- Mouais, je vais faire comme si tu me disais la vérité. Tu me cache quelque chose Sarah, tu sais que tu peux me parler.

- T'en fais pas j'ai juste besoin d'aller dormir, demain ça ira mieux.

- Donc si je te dit que demain je vais au restaurant avec la stagiaire tu seras pas jalouse?

- Pardon?!

Jules explose de rire et je comprends que c'est une simple blague, je suis tombée dedans la tête la première.

Oh tu veux jouer à ça mon petit Jules, t'inquiètes on va jouer.

- Je vais finir par adorer te rendre jalouse c'est fou, tu deviens rouge comme une tomate en à peine quelques secondes, quel talent.

- C'est ça, moque toi, aller ramène moi chez moi avant que je t'arraches la langue pour plus t'entendre.

- A vos ordres madame. »

Pendant que nous nous dirigeons vers la sortie, petit à petit un sourire s'installe sur son visage. Il se met à ricaner comme un adolescent. Il me prend la main et me ramène dans le bâtiment. Je ne sais pas du tout ce qu'il a dans la tête mais je ne le sens pas du tout. Au bout de quelques secondes on se retrouve devant les vestiaires :

« - Qu'est-ce qu'on fait ici ? Pourquoi tu m'as amené ici ?

- On va l'attendre.

- Attendre qui ? La stagiaire ? Ah non non non ! Il n'en est pas question, je refuse de lui adresser la parole ! »

Je ne le sens vraiment pas. Les minutes passent et la stagiaire sort enfin du vestiaire et en voyant Jules, elle arbore le plus grand sourire et elle se met à le manger du regard. Je suis sur le point de m'énerver et de lui coller mon poing dans la figure, mais ma main reste bloquer dans celle de jules qui me serre très fort contre lui.

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