Chapitre 3

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« 15H00 »

J'arrive enfin à la maison. J'ai été dans mes pensées pendant tout le trajet. Et si ma mère avait raison ? Pourquoi j'irai à ce rendez-vous ? Ce n'est même pas professionnel. Je prends mon téléphone et envoie un message comme promis à ma mère. Une fois le message envoyé, je décide de prendre mon ordinateur et d'aller sur le site du zoo pour prendre contact avec Monsieur Stuart étant donné que je n'ai pas encore son numéro.

*mail envoyé au directeur *

« Bonjour Monsieur,

Je me permets de prendre contact avec vous pour vous informer que je ne serai pas présente ce soir lors de notre rendez-vous initialement prévu. Étant acceptée dans votre établissement pour le stage, je préfère être présente en pleine forme le premier jour et concentrée uniquement sur les animaux. Je souhaite seulement du professionnalisme.

Merci de votre compréhension.

Sarah Bosquet. »

Avant de l'envoyer je n'arrête pas de le relire, la peur est là. Et s'il le prenait mal ? Et s'il refusait de m'embaucher à la suite de ce refus ? Et si il y avais des répercussions plus grave?

Calme toi tu psychote trop là.

Je suis tellement épuisée d'avoir peur de prendre des décisions envers les hommes. Ça suffit, j'appuie sur le bouton envoyer et ferme mon ordinateur sans même attendre de voir s'il prendrait la peine de me répondre.

« 16H15 »

Ça va faire plus d'une heure que je tourne et retourne dans mon appartement à chercher une occupation. Je décide de me changer et me mettre en leggings et brassière. Je vais aller courir un peu. Ça ne peut que me faire du bien. En descendant de mon appartement, je croise le beau blond de ce matin dans le parking, en passant à côté de lui, il me lance un petit sourire que je lui renvoie bien évidemment. Un jour il faudra que je lui demande comment il s'appelle, c'est assez agaçant de toujours l'appeler « le beau blond ». Je pars de mon côté et lui du sien. Je visite un peu les quartiers alentours. J'adore cet endroit, tout est si beau, il y a des arbres partout, j'adore. Je m'arrête 5 minutes pour me reposer sur un banc public face à une jolie petite maison. En regardant les alentours je m'arrête sur mon poignée et m'aperçois que je ne porte plus mon bracelet.

« - Tu dois sûrement avoir soif.

* je me retourne en direction de la maison et vois une femme arrivée avec un verre à la main *

- Oh excuse-moi, je t'ai fait peur peut-être. Je m'appelle Julia, je t'ai vu arriver en courant, j'en ai déduit que tu faisais un footing. Enfin quelqu'un qui fait de l'exercice dans ce quartier ! Je me sentais un peu seule avant de te voir. Tiens bois un peu.

- Merci beaucoup... Julia, c'est ça ? C'est gentil, c'est vrai que plus j'avançais et plus les gens me regardaient bizarrement.

* Elle et moi éclatons de rire *

- Je ne t'ai jamais vu dans les environs, tu viens d'arriver non ?

- Oui, j'ai emménagé il y a quelques semaines. Je suis dans le lotissement des 4 vents au dernier étage.

- Ah oui... Je connaissais l'ancien propriétaire des lieux. Dis-moi tu veux entrer 5 minutes ? Je viens de faire des cookies !

- Tu me prends par les sentiments, je ne peux qu'accepter face à une telle demande !

- Tu verras je suis la meilleure pâtissière du quartier !

- J'attends de voir ça alors ! »

« 20H00 »

Des heures entières sont passées, nous sommes encore là sur le canapé, à discuter et manger des cookies. Julia est une femme vraiment adorable, elle a le même âge que moi, on s'entend à merveille ! Elle est très comique toujours en train de rigoler. Elle aussi vient d'une famille assez spécial. Son père a toujours été à fond dans son boulot d'agent immobilier, il est d'ailleurs l'ancien propriétaire du lotissement où je vis. Sa mère quant à elle, est tombée malade quand Julia n'avait que 12ans. La très grande absence de son père a fait qu'elle a dû gérer ce problème seule. Quelques années plus tard, sa mère a succombé à sa maladie. Le cancer du pancréas ne fait pas de cadeaux. Son père n'a pas verser une seule larme et la laissé entre les mains de famille d'accueil. Elle n'a plus de nouvelles depuis des années.

Je pense que le fait qu'elle et moi ayons un passé assez complexe, nous développons vite une amitié plutôt forte. Ça me touche qu'elle s'est ouverte à moi comme ça, mais moi je n'arriverai pas à m'ouvrir autant et décide de couper net la conversation.

« - Bon il se fait tard, je ne vais pas tarder à rentrer chez moi, si un jour tu veux passer à l'appartement ce sera avec grand plaisir !

- Super, ben écoute je referai des cookies pour l'occasion !

- Alors tu seras d'autant plus la bienvenue ! »

Je rentre chez moi, et file vite sous la douche. Une fois ma toilette terminée, je réchauffe une assiette qui me reste du repas de ce midi et me cale sur mon canapé. Mon ordinateur est posé sur la table.

Est-ce que Monsieur Stuart m'a répondu ?

Le suspense est insoutenable. Je pose mon assiette vide sur la table et prends l'ordinateur. En l'ouvrant je tombe sur la page du zoo que j'avais cherché dans la journée avec la discussion en bas de page. Il y a un petit point vert sur la discussion ; cela veut donc dire que j'ai une réponse. Finalement je n'ai pas envie de savoir, je ferme l'ordinateur et je vais me coucher.

Vous ne m'aurez pas aussi facilement monsieur le directeur.

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