Chapitre 9

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 La nuit passe. Je n'arrive pas à dormir, car mon esprit est occupé à réfléchir à tout ce qui s'est passé avec Monsieur Stuart ces derniers jours. Et ce baiser, il m'a replongé dans des souvenirs que je veux à tout prix effacer. Sans penser que je ne sais rien de lui, je ne connais même pas son prénom ! Après cela me parait normal étant donné qu'il s'agit de mon patron. Je n'arrive toujours pas à croire ce qui s'est passé chez lui. Aussi, quand il m'a raconté l'accident de sa sœur et ses nièces, je ne vois pas pourquoi il s'est confié à moi ; je ne suis pas sa grande amie, je ne suis qu'une stagiaire, je ne lui ai rien demandé, mais il m'a tout raconté, comme si le fait d'en parler à quelqu'un lui faisait du bien. J'avais cru percevoir de la tristesse dans sa voix, mais surtout du soulagement. A ce moment-là, je ne savais pas quoi lui dire, c'est vrai, mais avec du recul, je me rends compte que sa souffrance est toujours bien réelle, et que malgré tout il a réussi à continuer à vivre sa vie, à se reformer. Et franchement il a tout mon respect. A sa place j'aurai sûrement fini dans un hôpital psychiatrique.

D'un autre côté, sa façon d'être étrange à mon égard m'intrigue énormément. Pourquoi me drague-t-il comme ça ? Pourquoi m'avoir embrasser ? Puis son discours d'hier n'arrête pas de se répéter dans ma tête : « J'obtiens toujours ce que je veux.», à croire qu'il s'est fixer un objectif à mon égard et je n'ai pas confiance. Je n'ai jamais chercher à plaire à qui que ce soit, je veux simplement travailler dans un métier qui me passionne depuis tellement longtemps ! Je ne sais plus quoi faire. Toute cette réflexion me donne mal à la tête.

Je décide de me lever de mon lit et vais chercher un verre d'eau, ainsi que mon livre. Je trouve que ça m'aide beaucoup pour « partir » dans un monde autre que celui-là. Quand je lis, j'ai l'esprit qui part loin, très loin, et j'imagine que l'actrice principale c'est moi et c'est parti pour de nouvelles aventures. J'ai beau être une adulte, j'adore imaginer des lieux fantastiques avec des vampires, loups garous, avoir des pouvoirs magiques. Après tout, nous sommes tous des enfants. Je resterai toujours une âme d'enfant. En commençant mon dixième chapitre, une idée me vient à l'esprit.

Pourquoi n'écrirais-je pas ma propre histoire ?

Je pose mon livre sur ma table de nuit et allume mon ordinateur et commence à pianoter ce qui me passe par la tête. Pendant ce temps, les heures passent, et une fois le premier chapitre terminé, je me rappelle que demain je travaille mais en entendant mon réveil, je réalise que demain c'est déjà aujourd'hui.

« 5H40 »

J'ai vraiment passé la nuit à écrire là ?

Il me reste 1h avant le travail ! Et je n'ai même pas dormi. Je sens que la journée va être douce et pas trop rapide pour moi, en espérant que je n'ai pas une journée très chargée.

Je cherche mon emploi du temps et regarde ce que je dois faire. Il est écrit que je dois faire une visite aux lionceaux, leur donner à manger et nettoyer l'enclos. Ensuite l'après-midi, j'ai rendez-vous devant l'enclos des chevaux !

Je suis trop contente !

Je vais vite sous la douche, je n'ai pas le temps d'apprécier ce moment, je finis en 5 minutes et me prépare avant de monter dans ma voiture. En arrivant devant ma voiture, je vois un véhicule qui m'est familière, un 4X4 noir, la voiture de Jules. Ce dernier arrive devant moi avec un grand sourire un bouquet de fleurs à la main.

« - Salut, j'ai appris pour ta chute avec les lionceaux, tout va bien ? Je me suis beaucoup inquiété et je n'osais pas trop venir te voir...

- Oh ce n'est rien ! J'essayais d'en attraper un pour m'en occuper mais il courait partout et à un moment où j'étais déconcentrée il m'a fait tomber et je me suis cognée la tête et Monsieur Stuart s'est occupé de moi. Bref je suis désolée Jules, mais je dois aller travailler, à plus tard. »

Au moment où je cite Monsieur Stuart dans mes explications, Jules se contracte et son sourire s'efface juste le temps d'un instant et son sourire refait surface.

« - Attends, tiens ! Ce bouquet est pour toi, je suis passé devant un fleuriste hier et j'ai pensé que ça te ferait plaisir un cadeau de bienvenu dans le lotissement.

- C'est adorable Jules ! Merci beaucoup, elles sont magnifiques. »

Dans un élan de plénitude, jules me tends un généreux bouquet de tulipes en pleine fleuraison. L'odeur emplis mes narines et je ne peux m'empêcher de sourire de toutes mes dents ce qui donne un sentiment de satisfaction autant pour moi que pour Jules.

« - Visiblement je ne me suis pas trompé pour les fleurs. Je suis content qu'elles te plaisent. Sinon, ça te dit qu'on parte au boulot ensemble ?

- Pourquoi pas, je te suit !

- Génial, à tout de suite ! »

Sans aucun souci nous grimpons chacun dans notre voiture en direction du zoo.

Une fois arrivés là-bas, Jules me retrouve devant ma portière avec un sourire éblouissant. Décidément, je vois de plus en plus ce sourire et le sentiment de satisfaction me colle à la peau. Je ne peux m'empêcher d'accompagné son sourire par le mien.

« - Dit donc, t'es une vraie pilote, j'ai même pas réussi à te semer !

- Oh tu cherchais à me semer ?

- Qui moi ? Loin de là, je voulais juste te tester.

- Mais quel menteur ! Tu n'est pas très doué tu sais !

- C'est vrai que je suis connu pour mon honnêteté.

- Waow, menteur et narcissique. Je vais apprendre d'autres trait de ta personnalité aujourd'hui ?

- Si madame veux apprendre à me connaître, je ne vois pas d'inconvénient.

- Qui te dit que je veux apprendre à te connaître ? »

Face à cette phrase, Jules rigole, puis reprenant la parole de façon très intense.

- Ton sourire te trahie. Mais ne t'inquiètes pas, tu es une femme qui attire ma curiosité et je veux aussi apprendre à te connaître si ça ne te dérange pas. Ça te dit que ce soir on se retrouve après le boulot ? »

Pressée par la journée qui m'attend, j'accepte sans hésitation et commence à m'avancer aux vestiaires. Je m'avoue secrètement avoir une certaine attirance pour Jules, mais il ne faut pas que je m'éloigne de mon objectif principal, être embauché en tant que soigneuse animalière. Pour cela, un seul homme peux en décider.

Monsieur Stuart.

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