Choice Life

Chapitre 7

« - Je suis désolé Sarah, l'envie était trop forte je n'ai pas pu vous résister.

- Me résister ? A vous entendre c'est moi qui vous ai poussé à m'embrasser !

- Loin de là mes pensées, mais regardez-vous enfin, une telle beauté pourrai faire chavirer n'importe qui. »

La honte m'envahit et je m'éclipse dans le salon pour me cacher de son regard et m'éloigner de ses avances, mais rien à faire, il me suit. Sans le faire exprès je me retrouve encore devant le même tableau et décide de percer ce secret, le suspense est insoutenable, je dois savoir, je dois savoir si l'homme que je viens d'embrasser à une femme et des enfants dans sa vie. Je dois surtout faire en sorte de changer de sujet et éviter que ce baiser revienne dans nos pensées.

Je n'ai pas le temps d'ouvrir la bouche pour dire quoi que ce soit, qu'il comprend où je veux en venir et prend la parole.

« - Il s'agit de ma sœur et mes nièces mortes dans un accident de voiture il y a deux ans ; c'était moi le chauffeur de la voiture. On revenait d'une fête d'anniversaire d'un ami, nous étions sur le chemin du retour et une voiture de jeunes est arrivée à toute vitesse en face de nous, les seules personnes qui ont survécu sont les deux conducteurs, c'est à dire moi et un autre homme, et cet homme vous le connaissez très bien. »

Mais c'est impossible je viens d'emménager, je ne connais personne ici à part...

Non... ce n'est pas possible...

Il n'a pas eu le temps de dire le nom du conducteur que j'ai tout de suite compris.

« - ... Jules. »

Tout s'explique, alors cette femme et ces enfants sont bien sa famille mais pas celle que je croyais. Voilà pourquoi il ne porte pas d'alliance, voilà pourquoi Monsieur Stuart ne pouvait pas voir Jules sans avoir envie de le tuer.

Génial.

Mes deux supérieurs se haïssent profondément et moi je suis en plein milieu d'une histoire sans fin. J'avais tellement de peine pour lui... Je n'avais même pas les mots, je ne savais pas si je devais le consoler ou ne rien dire, j'ai préféré la deuxième option.

« - Vous feriez mieux de rentrer chez vous, de prendre quelques jours de repos et de revenir au travail en forme. »

Je sent au ton de sa voix que le sujet ne lui plais pas beaucoup. Je commence à ressentir de la peine pour lui. Je repense aux cicatrices qui se baladaient sur son corps et j'imagine la scène en boucle. Je repense aussi à Jules. Au premier coup d'œil je n'ai pas remarqué de cicatrices sur sa peau, à vrai dire la seule opportunité que j'ai eu de le voir de près, il portais une grosse combinaison qui couvrait pratiquement tout.

En disant ces mots mon cher directeur me raccompagne à la sortie. Une fois dehors je commence à réaliser que je ne sais pas comment je suis arrivée chez lui, donc je ne sais pas comment retrouver ma voiture qui se trouve encore dans le parking du zoo. Je ne connais pas encore tout les recoins du zoo donc si je commence à chercher toute seule je vais facilement me perdre. Mais je préfère largement me perdre en essayant que de me retrouver seule avec Monsieur Stuart, ce baiser ne quitte pas ma tête et je regrette ne pas l'avoir repousser. Il est hors de question que cela se reproduise.

« - Je suis désolé j'ai complètement oublié, vous ne connaissez pas le zoo. Laissez-moi vous raccompagner. »

A peine ses mots sont venus à mes oreilles qu'un sentiment d'insécurité m'envahit. Je n'ose pas le contredire et le suit sans un mot.

Le chemin se passa sans un bruit il y avait uniquement le bruit des animaux autour de nous, moi qui ai l'habitude de toujours parler de tout, je vis mal ce long trajet silencieux. Nous arrivons enfin au parking, il m'ouvre l'entrée de l'accueil et me laisse aller chercher mes affaires dans mon casier et referme la porte derrière moi.

Merde, j'ai ses affaires sur moi, je ne vais quand même pas les garder.

« - Euh j'ai encore vos affaires sur moi je vous les rapporterai lavées à mon retour.

- Non, gardez-les. Ça me fait plaisir, au moins vous penserez à moi. »

C'est avec surprise que je monte dans ma voiture et rentre chez moi. Une fois arrivée, je balance toutes mes affaires par terre, y compris celle de mon directeur, je ne peux plus les garder sur moi je lui rendrai qu'il le veuille ou non, et m'allonge sur mon lit, je ne sais pas quelle heure il est mais il fait nuit. Je n'ai pas mangé, mais j'enfile vite quelques vêtements pour la nuit et je m'endors immédiatement, dans un sommeil profond, le mal de tête toujours présent.