Chapitre 5

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J'attends patiemment que Jules - car oui maintenant je connais le nom du beau blond - finisse sa manœuvre. Je n'y crois toujours pas ! Ce n'est que mon premier jour et je vais déjà travailler avec des bébés et en plus des lions ! Jules ressort de la voiture et ouvre le coffre de la camionnette en laissant sortir les lionceaux dans l'enclos écarté. Il referme les portes et me fait signe de le suivre avec un immense sourire charmeur, je rougis et baisse la tête en le suivant. 

Quand je suis près de cet homme, je ressent quelque chose de bizarre, je n'arrive pas à savoir ce que c'est et ça me déstabilise. Depuis des années je veux tout contrôler, tout ce qui peux se passer autour de moi, et j'ai le sentiment qu'avec cet homme je ne contrôlerai rien. Bon, c'est pas le moment pour perdre la boule, il faut que je me concentre, c'est mon premier jour, aucune erreur à commettre.

Contrôle la situation.

On arrive devant l'enclos et j'aperçois Monsieur Stuart non loin de nous, le téléphone à la main, avec un sourire en coin. Je sens la tension se refroidir entre les deux hommes, et je perçois Jules lancer un regard noir en direction de Mr Stuart qui fait mine de ne rien remarquer et qui garde son grand sourire. Mal à l'aise face à ce duel de mes supérieurs, je ne dis pas un mot, et je m'empresse de suivre Jules – sans un bruit - dans la réserve de nourriture pour nourrissons. Mais alors que nous arrivons devant la porte, Mr Stuart raccroche le téléphone et s'avance vers nous, il coupe la route à Jules qui commence à s'agacer. Je crois qu'ils ne s'aiment pas beaucoup. Tout cela ne va pas trop m'aider si je dois travailler ici. Malgré tout, M. Stuart ne me lâche pas du regard.

« - Je vous remercie Monsieur Caprol mais pour le premier jour de Mademoiselle Bosquet ce sera moi qui serai son supérieur. Vous pouvez disposer merci. Allez donc nettoyer... Ce que vous voulez.

- Mais je devais être son tuteur de la semaine je comprends pas!

- Oh allons Monsieur Caprol, votre jalousie est plutôt agaçante, vous ne croyez pas? Veuillez disposer je ne le répéterai pas.»

Oh génial, à tous les coups il va me faire regretter toute la journée pour avoir refusé son offre d'hier soir. Ça ne me dit rien qui vaille. J'ai pas envie de voir son côté méchant directeur.

 Tout triste et énervé, Jules fait demi-tour, remonte dans sa camionnette, démarre rapidement et repart de sitôt. J'aperçois alors mon supérieur jeter un regard satisfait en direction de la camionnette qui s'éloigne. Il se retourne vers moi avec un sourire étincelant, plein de victoire.

« - Bien, que votre première journée commence.

- Écoutez je tiens quand même à m'excuser pour vous avoir fait faux bond vendredi soir, je tiens énormément à ce poste et je ne voudrai pas prendre des décisions à la légère, vous êtes mon patron et...

- Mademoiselle Bosquet, à ce que je vois vous n'avez pas vu ma réponse suite à votre message.

- ...

- Si vous voulez bien me suivre, nous allons travailler maintenant. Sur cette étagère vous avez les biberons pour nourrissons. Juste à côté le frigo avec du lait et de la viande qui est renouvelée tous les jours. Ensuite il y a des fruits et légumes, mais ces derniers sont pour les adultes ; pour l'instant votre priorité sont les petits. Les quantités que vous devez leur donner sont indiquées dans le dossier accrocher à côté de la porte. Comme c'est votre premier jour je vais vous montrer mais retenez bien tout ce que je fais. Suivez-moi ! »

Comme je m'y attendais, les bébés ont peur et commencent à courir dans tous les sens. Je réfléchis pour trouver une solution, mais tout va beaucoup trop vite pour moi. Je décide donc de fixer une des boules de poils et lui cours après pour l'attraper, mais malgré mon endurance, il arrive à me semer.

« - Viens ici petite boule de poils je ne vais pas te faire de mal. Viens ici, n'aie pas peur ! Oh mais arrête de me faire courir s'il te plaît, tu n'as donc aucune pitié, c'est ça ? »

J'aperçois à l'entrée Mr Stuart rigoler, apparemment je le fais rire c'est un bon début ! Ca veux peut-être dire qu'il ne m'en veux pas pour vendredi. Ce qui m'intrigue c'est sa réponse à mon message. C'est vrai que je ne l'ai pas encore lu. Alors que je rêvasse sur le potentiel message de mon supérieur, un des lionceaux me passe entre les jambes et me fait tomber de toute ma hauteur. Avec ma grosse combinaison je n'ai rien senti mais ma tête n'était pas préparée à un tel choc et je me cogne violemment contre le sol, bien évidemment, il y a un seul caillou et il a fallu que je me le prenne sur la tête. Je reste bien 5 minutes, sonnée et allongée au sol. Quand je reprends enfin connaissance, j'entends des pas se rapprocher de moi. Je ne vois rien, tout est flou, sauf la tête de Monsieur Stuart au-dessus de moi qui me fait des signes.

« - Oh merde Sarah ! Sarah répondez moi ! Tout va bien ? Pouvez-vous me faire un signe ou me parler ? Serrez-moi la main aller!  »

Il me prend la main mais je n'arrive pas à la serrer. Je ne contrôle plus mon corps, je ne contrôle plus rien, une fois encore. La panique me prends aux tripes et ma respiration n'est plus régulière. Il commence à me soulever, en passant l'un de ses bras sous les miens, puis dans mon dos et puis il finit par glisser sa main sous mes jambes. Ma tête dans son cou je m'évanouie, incapable de faire quoi que ce soit, la panique toujours présente.

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